Wednesday, April 29, 2009

Justice/Assises criminelles / Le rideau est levé sur la deuxième semaine



Les assises criminelles sans assistance de jury au Palais de justice ont repris ce lundi. « Usage et trafic illicite de stupéfiants, escroquerie, faux et usage de faux, enlèvement et séquestration, viols, vols à main armée, vols de véhicules, associations de malfaiteurs », sont quelques-unes des charges retenues contre plus d’une vingtaine d’inculpés attendus cette semaine à ces assises.

À la première chambre ce mardi, a été entendue l’affaire mettant le ministère public face à Paul Alain, Jean Marcel, Yves Antoine, Désir Maxime et Asno Guillaume accusés d’association de malfaiteurs. Ces derniers ont été arrêtés le 25 juillet 2005 à Solino suite à une opération conjointe de la Minustah et de la Police nationale d’Haïti (PNH). Les forces de l’ordre étaient alors à la recherche de malfaiteurs et complices d’actes de séquestration de personne.

En attendant la parution de témoins à charge jugés cruciaux pour le déroulement du procès, le tribunal a renvoyé l’affaire à la fin de la session, soit à la mi-août.

Roberto Philippe et José Altagrace Carida accusés d’association de malfaiteurs et de vol de véhicule à main armée ont été entendus à la deuxième chambre civile. Roberto Philippe est un déporté récemment débarqué dans le pays. Lui et Carida ont été appréhendés en 2004 par la PNH au centre-ville à bord d’un véhicule volé. Les deux accusés nient toute implication dans un quelconque vol de véhicule. Un nommé Pouchon, un autre déporté qui habiterait à Petit-Goâve leur aurait prêté la voiture, a soutenu Roberto Philippe.

À la troisième chambre, André Gustave, un septuagénaire, est accusé d’escroquerie et de faux au préjudice du sieur Augustin Marie Serge. Le procès a débuté tard dans la journée.Résumé de la sixième journée des assisesLundi 31 juillet, à la première chambre, Démosthène Arnold est accusé d’association de malfaiteurs, d’enlèvement et de séquestration de personne au préjudice de la dame Nadine Cardoso. Le tribunal fait droit à la réquisition du ministère public et renvoie l’affaire en fin de session. Le juge a ordonné que des témoins défaillants soient pris de corps et emmenés de force pour, conformément à la loi, leur audition par le tribunal.

À la deuxième chambre, le ministère public était aux prises avec Jean Paul Saintilus, Anack Sanon et Ernso Vedaz, accusés d ‘association de malfaiteurs. Le tribunal a condamné l’accusé Anack Sanon à huit ans d’emprisonnement, Jean Paul à un an et six mois et Ernso Vedaz à trois ans de prison. Ils ont tous bénéficié de la loi Lespinasse. Le ministère public, à la troisième chambre civile, était face à Térajeune Marc Alain, accusé d’association de malfaiteurs. Conformément au réquisitoire du ministère public, le tribunal a innocenté l’accusé Térajeune des crimes qui lui sont reprochés et a ordonné sa libération immédiate.


Mercredi 2 août 2006

LIBÉRATION DE DIGNITAIRES LAVALAS / Quarante-huit heures après, les réactions abondent



Quarante huit heures après la libération de quatre responsables lavalas et partisans zélés de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, les réactions pleuvent. Étudiants, membres du rectorat de l’Université d’État d’Haïti (UEH), opposants farouches au régime déchu, tous unissent leurs voix pour condamner la décision du tribunal criminel de Port-au-Prince, siégeant sans assistance de jury, de libérer Annette Auguste, Paul Raymond, Yvon Antoine et Georges Honoré pour « absence de preuves ».

Le vice-recteur aux Affaires académiques de l’UEH, Wilson Laleau, déclare que « tout a été fait vraisemblablement pour que les victimes ne soient pas représentées au procès ». Il a été informé rien que deux jours avant la tenue de l’audience, soit le samedi 12 août. « Une affaire aussi importante pour notre société ne peut être traitée n’importe comment. La justice a failli », opine le vice-recteur qui n’a pas voulu toutefois s’exprimer au nom de l’Université. Il rejette d’un revers de main toute déclaration tendant à accuser d’irresponsabilité le rectorat de l’université dans le cadre de ce dossier.

Professeur à l’université, Christian Rousseau s’est dit « indigné ». « Je suis déçu. On m’a rapporté qu’il y a eu une certaine légèreté au niveau de la constitution du dossier. Mais, je ne veux pas rentrer dans les détails. Je dois rencontrer le recteur Paquiot pour avoir une vue générale de la situation. », indique le professeur.

« Purement politique ». C’est ainsi qu’Hervé Saintilus, ancien président de la Fédération des étudiants universitaires d’Haïti (Feuh), a qualifié la décision du tribunal criminel de Port-au-Prince. « Nous avons déposé une plainte au Parquet du tribunal civil de Port-au-Prince le 27 juillet 2004. Quelques noms de présumés bandits ont été cités. Certains étudiants ont même osé donner des numéros de téléphone au cas où », a rapporté Hervé Saintilus déplorant le fait que les étudiants n’aient pas été entendus dans le cadre de l’instruction de cette affaire.

D’autres étudiants de l’UEH ont critiqué le rectorat « qui n’a pas mis les bouchées doubles afin que l’université puisse obtenir justice ». « Aucun cahier de doléances n’a été mis à la disposition des victimes du 5 décembre 2003 pour une éventuelle plainte contre les bourreaux », ont avancé certains étudiants révoltés.

Anette Auguste dit Sò Ann, Paul Raymond, Yvon Antoine dit Yvon Zap-zap et Georges Honoré ont été acquittés, lundi, pour « absence de preuves » par le tribunal criminel de Port-au-Prince présidé par le juge Fritznel Fils-Aimé. Ils étaient accusés d’implication dans les violences enregistrées le 5 décembre 2003 à la faculté de Sciences humaines et à l’Institut national de gestion et des hautes études internationales. Des étudiants ont été bastonnés. Le recteur Pierre-Marie Paquiot a eu les deux jambes brisées par un coup de barre de fer assené par des partisans de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide.

Jeudi 17 août 2006

ASSAINISSEMENT / Seize millions de gourdes pour un projet ambitieux englobant 21 communes



Pour pallier le problème d’assainissement dans le pays, notamment dans l’aire métropolitaine, le ministère de l’Environnement a procédé vendredi au lancement d’un « projet d’assainissement » qui débute ce lundi. La cérémonie s’est déroulée à l’Hôtel Montana en présence de la représentante de l’OPS/OMS, Dr Béatrice Bonneveaux, de parlementaires, notamment les sénateurs de l’Artibonite et du Nord, Youri Latortue et Antoine René Samson, de cadres du ministère de l’Environnement et de délégués départementaux.

« 16 millions pour 21 communes »

« Cette initiative rentre dans le cadre du Programme d’apaisement social (Pas)», a indiqué le ministre de l’Environnement, l’ingénieur Jean-Marie Claude Germain, soulignant qu’elle génèrera 7000 emplois. Le budget alloué à ce projet est estimé à environ 16,7 millions de gourdes. C'est un projet « de loin insuffisant car seulement 21 communes en bénéficieront », selon le ministre Germain.

Le projet sera exécuté en trois étapes : nettoyage des rues, ramas- sage et transport des déchets, puis, transformation des déchets en compost. Le ministère de l’Environnement s’occupera de la première et de la dernière étape, alors que le Service métropolitain de collecte et résidus solides (SMCRS) et le Centre national d’équipement (CNE) se chargeront du ramassage et du transport des ordures qui seront stockés dans des décharges. Le ministre Germain a en outre indiqué que, pour ce quinquennat, son ministère entend innover dans le domaine de l’assainissement.

Des centres de récupération de déchets, auxquels trois fonctions seront attribuées, seront aménagés ; des jeunes seront formés dans les départements aux fins de monter des micro-entreprises de compostage qui contribueront à diminuer l’utilisation de l’engrais chimique dans les mornes ; seront installés également des appareils de recyclage de plastique pouvant produire des planches plastiques qui seront utilisées dans la construction de bancs d’écoles et de places publiques et aussi dans la production de bûchettes pour les dry-cleaning, les boulangeries et les « guildiveries ».

De plus, des appareils pouvant fabriquer des briquettes de charbon seront installés dans les centres de récupération en vue de diminuer le taux d’utilisation de charbon de bois dans les zones urbaines. Pour la représentante de l’OPS/ OMS, il s’agit d’une trilogie : eau, assainissement et environnement. L’OPS/OMS consacre une bonne partie de ses ressources à promouvoir des projets d’assainissement et d’accès à l’eau potable, autant d’initiatives qui participent d’une politique globale de santé et de prévention des maladies.

Selon les estimations de l’OPS/OMS, chaque dollar américain investi en assainissement fait économiser 5 $ de dépenses en traitement de maladies.

« Sans doute, les objectifs de développement du millénaire ne pourront pas être atteints si on n’investit pas dans l’assainissement et l’eau potable », a soutenu Mme Bonneveaux qui a informé qu’ « en appui au Pas, l’organisation a démarré un projet de six mois à Cité Soleil ». Toutefois, elle a émis des réserves en ce qui concerne l’appellation du programme. « Je n’aime pas vraiment l’appellation apaise- ment social. » Elle préfère parler de « Programme d’intégration sociale (Pis) » dans lequel selon elle, les jeunes pourraient s’intégrer.

Opinion partagée par les deux parlementaires qui ont toutefois salué le ministre de l’Environnement pour être « le premier à traduire dans le réel le Programme d’apaisement social ». « Nous sommes là pour apporter notre appui à cette activité à haute intensité de main-d’œuvre. Elle peut contribuer à régler le problème d’insécurité», a déclaré Youri Latortue. Le sénateur de l’Artibonite pense que ce projet est un premier pas pour les jeunes de nos communes. « Mais, prévient-il, il y a certaines choses à éviter dans ce programme : autrefois, on utilisait ces genres de programme dans des visées essentiellement politiques.

Aujourd’hui, c’est une vision de développement durable que nous avons de la gestion des déchets. C’est un processus qui amènera à l’éclosion de certains entrepreneurs au niveau même de la gestion de décharge. »Youri Latortue encourage égale- ment les autres ministères à planifier des programmes durables dont les jeunes seront les principaux bénéficiaires.

Le sénateur du Nord a abondé dans le même sens et estimé « que ces activités doivent rentrer dans une dynamique d’intégration pouvant redynamiser la jeunesse tout en l’aidant à planifier son avenir ». Le sénateur Antoine René Samson a, en outre, indiqué que l’on ne peut parler du problème de l’insécurité sans poser les problèmes socio-économiques.


Lundi 14 août 2006

Route de Bourdon / La circulation reprend ses droits / Mais sous quelles garanties ?



Depuis hier mardi, la circulation automobile a repris ses droits à Bourdon. Les responsables du ministère des Travaux publics, Transport et Communication (MTPTC) ont autorisé les automobilistes à utiliser de nouveau cette route fermée à la circulation depuis le 27 juin dernier, ce qui avait obligé les automobilistes à emprunter les artères déjà embouteillées du Canapé-Vert et de Delmas. Conscient de l’importance de cette section, la présidence, a-t-on appris, a réclamé du Service d’entretien des équipements urbains et ruraux (SEEUR), organe d’exécution du MTPTC, l’achèvement des travaux dans un délai ne dépassant pas un mois. Chose faite.


Cependant, suite à une visite sur le chantier mardi, nous avons constaté qu’il reste encore beaucoup à faire.


Les mesures adoptées


Les responsables ont opté pour l’installation d’environ seize mètres de mur de soutènement (gabions) de haut en bas. Il reste des dizaines de mètres à aménager jusqu’à la ravine. Une autre partie, d’environ une cinquantaine de mètres, sera achevée dans les prochains mois. Les responsables des MTPTC ont adopté cette structure (gabion) à cause de la qualité du sol. Je ne suis pas en mesure de faire le point sur la garantie de ces travaux sans l’implication des autorités et celle de la population », a déclaré l’ingénieur Nader Joiséus, responsable du Service d’entretien des équipements urbains.

Le mois dernier, l’ingénieur avait annoncé que des débours d’au moins 3 000 000 de gourdes étaient indispensables pour exécuter le travail nécessaire. Mais, « l’utilisation de matériel et de certains employés du MTPTC ont réduit considérablement le budget alloué à l’exécution des travaux », a-t-il déclaré sans autre précision. Au moins une centaine d’employés ont été mobilisés dans la réalisation de l’ouvrage. « Ils ont travaillé 24 h/24 », a informé l’ingénieur Nader Joiséus.

La route de Bourdon a été construite durant les premières décennies du XXe siècle. Elle avait menacé de s’effondrer à plusieurs reprises. Des murs de soutènement ont été élevés pour la première fois sous le gouvernement de Leslie François Manigat en 1987. Mais, au mépris de tous les risques, des habitants du bidonville érigé au fond de la vallée de Bourdon se sont mis à extraire des gabions dans les paniers pour la construction de leurs maisonnettes ou... pour les vendre.

Durant le premier mandat présidentiel de René Préval (1996-2000), un plan d’élargissement de la route de Bourdon avait été élaboré. Il n'est que d'attendre pour savoir s'il sera toujours exécuté.


Mercredi 19 juillet 2006

VOYAGE DU PRÉSIDENT PRÉVAL / Des retombées positives !


Après un périple de onze jours en terre étrangère, le président René Préval est rentré au pays hier jeudi avec comme acquis, la réadmission d’Haïti au marché commun caribéen (Caricom) et des engagements fermes pour la construction de nouvelles routes dans le cadre de la coopération entre Haïti et la France d'une part et entre Haïti et la Banque interaméricaine de développement (Bid), d'autre part.

René Préval a expliqué que « ce voyage était nécessaire pour donner une vue générale de la situation d’Haïti à la communauté internationale sur les perspectives politiques et économiques ». Et, à l’approche de la réunion des bailleurs de fonds, le 25 juillet prochain, à Port-au-Prince, « sensibiliser sur les besoins du pays ».

Le chef de l’État a en plus informé que pour accélérer l’intégration d’Haïti à la Caricom, la mise en place des mécanismes adéquats se fera dans les prochains jours, notamment la réactivation du bureau en Haïti de l’organisation régionale qui déléguera plusieurs experts à cette fin. Au cours de son voyage, le président Préval a rencontré, entre autres, son homologue français, Jacques Chirac, les ministres de la Coopération et de la Défense françaises, des membres du gouvernement belge et des autorités de la Caricom.

Le président a convaincu les autorités françaises de financer la construction de la route Hinche- Cap-Haïtien dans le cadre de la coopération bilatérale. Par ailleurs, René Préval a indiqué que les routes : Miragôane-Jérémie par les Nippes, Les Cayes-Jérémie et Gonaïves-Port-de-Paix seront construites grâce au financement de la Bid.

Côté sécurité

Selon René Préval, la ratification de la nomination de Mario Andrésol par le Parlement constitue un pas vers la réduction de l’insécurité. Le deuxième pas à franchir, a-t-il dit, est la nomination d’un secrétaire d’État à la Sécurité dans les prochains jours. Le gouvernement de Préval compte beaucoup sur l’exécution du Programme d’apaisement social (Pas). De l’avis du chef d’État, ce programme répond aux exigences de la population à moyen terme.

Toutefois, il dit miser sur des projets à long terme. Le chef de l’État a fait état de deux sortes d’insécurité : une par rapport aux investissements, l’insécurité politique, maîtrisée dans une large mesure et l’autre, la délinquance. Il assimile la recrudescence du phénomène de l’insécurité à cette dernière catégorie et invite les autorités compétentes à s’y pencher davantage.

Dans la même veine, le président Préval a rappelé les dénonciations du directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Mario Andrésol, relatives aux inculpés libérés en échange de fortes sommes d’argent. René Préval a également abordé le thème de la justice. Il croit que la question des prisonniers politiques doit se résoudre selon les normes, en respectant la séparation des trois pouvoirs.

Louis Joinet, responsable de la section des droits de l’homme de la Mission onusienne en Haïti, suite à une conversation téléphonique avec le président, a qualifié de « scandale, le fait que Sò Ann et consorts soient toujours enfermés en prison. » « Ce serait un scandale également si moi, en tant que président, je m’immisce dans les affaires de la justice pour les libérer de prison », a rétorqué Préval invitant la population à garder son calme à ce sujet.


Vendredi 7 juillet 2006

Traite et Trafic de personnes / "Des fortunes construites grâce à la complicité de décideurs"



Préparé à l’intention des 19 policiers de la Brigade de protection des mineurs (BPM), ce séminaire, réalisé en partenariat avec l’Organisation mondiale pour les migrations (OIM), l’USAID, la Fondation panaméricaine de développement (PADF), l’ambassade des États-Unis et le gouvernement canadien, participe de cet « effort de sensibiliser la population haïtienne en général et le gouvernement en particulier sur l’importance à accorder à cette forme d’esclavage moderne qu’est la traite des personnes, communément appelé en Haïti Restavèk ».


La BPM a été implantée en 2002 au sein de la Direction centrale de la police judiciaire grâce au concours de l’Unicef. Sa mission est d’assurer « la prévention des infractions commises par les mineurs et la protection des mineurs en conflits avec la loi, la prévention et la répression des crimes et délits perpétrés contre les mineurs et toutes les formes de violences intra-familiales impliquant les enfants ».


Inexistence de mécanismes de contrôle


À l’ouverture du séminaire, jeudi, le directeur général de la police judiciaire (DCPJ), le commissaire Michaël Lucius, a révélé que « les groupes criminels transnationaux ont tissé des réseaux internationaux de grande envergure et enregistré des profits considérables. Des fortunes se sont construites sur le trafic illicite de stupéfiants, sur le commerce illégal d’armes et de munitions, sur la traite d’êtres humains, en particulier de femmes et d’enfants et, de manière générale, sur des fraudes réalisées à un niveau international. »

« De tels faits sont parfois accomplis avec la complicité de décideurs, de responsables publics et de chefs d’entreprises qui se laissent corrompre. Néanmoins, il convient de faire remarquer que l’absence de structures de contrôle fait de certains États l’apanage de bandits de tout acabit », a ajouté le commissaire.

Les mineurs : « pierre angulaire des groupes armés »

Plus loin, Michaël Lucius a indiqué plusieurs paramètres permettant de cerner la traite des êtres humains en Haïti, particulièrement celle des mineurs. Il s’agit du recrutement des mineurs au sein des groupes criminels tant au niveau des activités de kidnapping que dans les conflits armés, sans oublier leur utilisation à des fins économiques et sexuelles. « Aucun gang spécialisé n’opère sans la présence d’un ou plusieurs mineurs chargés de surveiller les personnes séquestrées, de recevoir les rançons ou de jouer le rôle d’éclaireurs (antennes) », précise le directeur de la DCPJ.

Au cours des deux dernières années, rapporte-t-il, les mineurs ont été la pierre angulaire sur laquelle reposaient les groupes armés, particulièrement dans les quartiers réputés chauds. « Assurer l’acquisition des armes et leur transport dans leurs sacs d’école, servir d’éclaireur et participer aux cas de meurtres ou d’assassinats de policiers nationaux », ont généralement constitué leurs principales tâches.

Le principal responsable de la Direction centrale de la police judiciaire a cité en exemple les cas de Jeff Kedley Myrtil, Saint-Louis Tinazon, Saint-Jules Jhonny et Baguidy Michelet, tous des jeunes de 15 à 16 ans, enrôlés dans des gangs armés à Cité Soleil. Auditionnés par la DCPJ, ces derniers ont fait le récit, avec détails à l’appui, de leur intégration et évolution au sein des gangs.

Le jeune Myrtil (15 ans) a été conduit au commissariat des Gonaïves par sa mère le 16 janvier dernier après avoir proféré des menaces de mort à son encontre. Transféré une semaine plus tard, soit le 24 janvier, à la DCPJ, il a révélé avoir été formé aux maniements des armes de tous calibres et a évoqué les circonstances dans lesquelles il a donné la mort à trois agents de la Police nationale. Selon le commissaire Lucius, les mineurs se regroupent au niveau de deux associations au Bel-Air : « Lame boutèy et Lame dife ». La première, qui annonçait le déploiement de « lame rat » (qui est celle des adultes), assurait l’avant-garde en lançant des bouteilles dans toutes les directions. La seconde, elle, mettait le feu ou tirait sur tout ce qui bougeait après le passage de l’armée des adultes.

Toutefois, Michaël Lucius a voulu porter une attention particulière sur la prolifération des centres d’accueil, l’une des principales causes de ce phénomène. « Les mineurs de sexe féminin sont prématurément exploités à des fins sexuelles par ceux-là même qu’elles considèrent comme leurs pères spirituels et des adultes prêtant leurs services à ces centres ou foyers. » Incidence : renforcement de groupes de jeunes délinquants qui se transformeront en association de malfaiteurs.

Le cas des femmes

Cette autre catégorie, vulnérable de la société, a elle aussi fait l’objet de certaines révélations du commissaire qui a indiqué que « chez nous, l’abus sexuel contre les femmes n’est pas suffisamment pris en compte par les instances concernées puisque les mécanismes de contrôle demeurent inexistants ». Michaël Lucius ajoute qu’ « aucune statistique sérieuse ne peut être établie en référence au nombre de femmes de ménages et d’étrangères se prostituant dans les boites de nuit… L’exploitation sexuelle des femmes de ménage ou servantes, est monnaie courante. »


Dans le cadre de la lutte contre la traite des êtres humains, le commissaire Lucius projette de placer la Brigade au même niveau que les autres entités de la DCPJ. Cela, après l’adoption d'un texte de loi régissant la matière. Cependant, le directeur de la DCPJ, affichant son désaccord avec l’expression « protection des mineurs », souhaite la transformation du BPM en Bureau de lutte contre la traite des humains (BLTH). Un projet d’adoption de nouvelles directives sera soumis au directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH).


Actuellement, des travaux d’agrandissement et de réaménagement des locaux, grâce au support de la PADF, sont en cours. Pour sa part, le responsable de la Brigade, le commissaire Rénel Costumé, a déclaré que « faute de moyens, notamment l’absence de loi aux fins de la criminalisation de la traite des êtres humains, les activités de la BPM se concentrent davantage sur la zone métropolitaine ».


Après un an à la tête de la Brigade de protection des mineurs, M. Costumé dit reconnaître que le bilan n’est pas satisfaisant en raison des contraintes auxquelles font face l’entité et l’énormité de la tâche à accomplir. « Prochainement, nos équipes seront présentes dans d’autres régions importantes du pays », promet-il.


Par ailleurs, selon une étude réalisée en 2002, plus de 173 000 enfants seraient placés en domesticité en Haïti. La situation étant complexe, les responsables de l’OEA et du gouvernement n’ont donné aucun chiffre quant à l’évolution du système «restavèk » dans le pays actuellement.



Lundi 3 juillet 2006

SANTÉ / Cinquante bougies pour l’Hôpital Albert Schweitzer


L’Hôpital Albert Schweitzer (HAS) a été établi à Deschappelles, deuxième section communale des Verrettes, dans la vallée de l’Artibonite, en 1956. Pour marquer les 50 ans de services de cette importante institution, l’Association haïtienne des anciens de l’Hôpital Albert Schweitzer (Ashas) a organisé une cérémonie à l’Hôtel Montana le vendredi 23 juin dernier.

Diverses personnalités du monde de la santé comme l’actuel ministre de la Santé publique et de la population (MSPP), Dr Robert Auguste, le président de l’Association des œuvres privées de santé (AOPS), Dr Marius Lafond ainsi que d’autres amis et supporteurs de l’hôpital ont été remarqués à la salle Horizon du Montana. Dans son allocution, le directeur général de l’HAS, Dr Venkita Suresh, a mis l’accent sur les perspectives d’avenir de l’institution.

« Les efforts de l’hôpital se porteront majoritairement sur les communautés moins accessibles et leurs besoins économiques. Au niveau des soins prodigués, il servira principalement de centre pour le dia- gnostic et les soins spéciaux, soutenant ainsi les centres de santé communautaire en réduisant l’inci- dence et l’impact des maladies », a fait savoir le spécialiste Suresh à qui deux plaques d’honneur ont été décernées.

« Avec son programme de reboisement, l’Hôpital Albert Schweitzer supporte des groupes de la communauté dans la mise en terre, entre autres, d’arbres fruitiers pour soutenir la conservation du sol et de l’eau. HAS entraîne également des techniciens vétérinaires pour aider les fermiers à protéger leurs inves- tissements », ont rapporté les responsables.

Depuis son ouverture en 1956, l’hôpital a largement contribué à l’amélioration des conditions sanitaires des Artibonitiens. Vaccination de 78 % des enfants de la vallée contre les maladies d’enfance, éradication du tétanos néonatal, réduction de 40 % des cas de malnutrition infantile, de 25 % des cas de malaria et de plus de 50 % des cas de pneumonie.

D’autre part, l’HAS a contribué à l’augmentation de la durée de vie de milliers d’enfants qui, autrement, auraient peut-être succombé au tétanos, à la rougeole, à la diarrhée, à la pneu- monie, à la tuberculose et la malnutrition.

Fondé par le Dr Larimer Mellon et son épouse, l’Hôpital Albert Schweitzer sert approximativement 285 000 personnes dans la vallée centrale de l’Artibonite. L’HAS reçoit régulièrement la visite de professionnels d’Amérique du Nord et d’autres régions du globe qui travaillent avec un personnel haïtien d’environ 900 membres. L’aide financière vient des organismes associés et de parti- culiers à travers le monde.



Mercredi 28 juin 2006

Route de Bourdon / Des travaux opportuns qui importunent


Depuis le dimanche 27 juin, le tronçon de la route de Bourdon situé entre la rue Marcadieu et l’entrée de Musseau, est fermé à la circulation. Le ministère des Travaux publics, Transports et Communication (MTPTC) et le Service de la circulation des véhicules en ont ainsi décidé pour faciliter l’exécution des travaux urgents de réparation qu’appelle l’état de cette voie fréquentée quotidiennement par des milliers d’automobilistes.

Selon les prévisions des responsables les travaux dureront environ un mois. Le chef du service de la circulation, Ulrick Sinéus, a déclaré que « cette décision intervient après que les responsables du MTPTC eurent constaté qu' après chaque averse l’affouillement devenait plus grave. De plus, les panneaux interdisant l’utilisation de cette voie par les poids lourds et les autobus ne sont plus respectés depuis quelque temps, ce qui a certainement aggravé la situation ». Le commissaire sollicite la compréhension de la population en général et des automobilistes en particulier.

Le délai réclamé par les autorités concernées pour achever les travaux en cours serait excessif, selon des spécialistes pour lesquels l’intervention devrait consister en « l’armement du sol ». C’est également l’avis de l’ingénieur Franck Adrien. « Si l’armement du sol n’est pas réalisé, cette pente risque de s’affaisser une fois de plus. Une excavatrice pourrait aider à réaliser cet ouvrage en environ une semaine », a commenté l’ingénieur révélant que ce n’est pas la première fois que la route de Bourdon menace de s’effondrer.
Le cas a été déjà enregistré en 1987, sous la présidence de Leslie François Manigat. Les responsables d’alors avaient réhabilité la chaussée en construisant des murs de soutènement, explique Franck Adrien. L’ingénieur Adrien a révélé par ailleurs qu’un plan d’élargissement de la route de Bourdon a été élaboré depuis déjà quelques années. Mais, les responsables d’État ne sont cependant jamais passés au stade d’exécution.

La fermeture de la partie endommagée de la route de Bourdon coïncide avec la tenue des examens officiels de baccalauréat première partie. Au cours de la première journée, lundi, des bouchons ont été enregistrés sur cette voie, ainsi que dans les zones avoisinantes (Delmas, Canapé- Vert) où le flux des véhicules avait été dévié, provoquant le mécontentement des automobiles et des riverains qui n’ont pas été avertis. Certains se sont montrés conscients de la gravité de la situation en dépit des inconvévients occasionés.

Toutefois, ils se demandent si ces travaux ne pourraient être effectués aux heures creuses de la circulation, c’est-à-dire le soir et la nuit. Rappelons que les responsables du Service d’entretien des équipements urbains et ruraux avaient annoncé que trois millions de gourdes étaient nécessaires pour réparer la route de Bourdon.

Mercredi 28 juin 2006

Route de Bourdon / Une tombe sous les pieds


Des milliers d’usagers de la route de Bourdon savent-ils que leur vie repose sur quelques pierres ?


Depuis tantôt un mois, sur la route de Bourdon, se sont accentuées les menaces d’effondrement du tronçon situé entre l’impasse Garnier et la Vallée de Bourdon. Cette situation est due à l’effet des eaux de ruissellement qui creusent la ravine située à proximité de la route. D’ici deux semaines, un palliatif pourrait être trouvé par les responsables qui annoncent cependant que des débours d’environ 3 000 000 de gourdes sont indispensables pour exécuter le travail nécessaire.


Hier dimanche, Le Matin a visité les lieux. « En cas de fortes averses, des pertes considérables en matériels et en vies humaines pourraient être enregistrées dans la vallée de Bourdon ». Déclaration faite par l’ingénieur Joiséus Nader, responsable du chantier mis sur place pour les travaux d’urgence que nécessite l’état de la route. La Vallée de Bourdon se trouve en aval de la pente raide qui la sépare de la route de Bourdon. Lors de la construction de cette route, des paniers en murs de soutènement (gabions) ont été entreposés au flanc de la colline. Ceci pour éviter des affouillements.


Mais, depuis environ une dizaine d’années, cette zone est devenue un bidonville en pleine ravine. De plus, inconsciemment, des membres de la population s’adonnent à l’extraction des gabions pour la construction de maisons ou pour le commerce. Interrogé sur les solutions possibles, l’ingénieur Joiséus recommande «le blocage de l’hémorragie à 12 mètres de hauteur, l’inclinaison étant de 45 à 50 mètres, durant au moins deux semaines. D’ici 3 à 4 mois au total, les murs de soutènement seront pratiquement rétablis et le caniveau sera rectifié afin de permettre la descente d’eau ».


Invitant les membres de la population à ne pas opter pour des activités d’autodestruction, l’ingénieur Nader Joiséus a indiqué que les travaux en cours participent de la nécessité de rassurer la population au cours de la période cyclonique pour laquelle on prévoit 17 tempêtes et 9 ouragans.D’autre part, une visite le long de la ravine Garnier nous a permis de constater que la situation est alarmante. La majorité des riverains sont peu ou pas du tout sensibilisés sur ce problème.


Questionnés sur le travail que réalise l’équipe des TPTC, ils répondent : « se zafè yo yap regle ». Certains, par contre, ont dit reconnaître que « si les autorités n’interviennent pas, la colline peut à n’importe quel moment s’affaisser.» De l’avis de l’ingénieur Joiséus, cette situation traduit la précarité de cette vallée et découle du manque d’éducation de notre population.



Lundi 19 juin 2006

ÉTATS-UNIS / HAÏTI / VISITE / Laura Bush à Port-au-Prince pour promouvoir l’éducation et la lutte contre le sida


La Première dame des États-Unis d’Amérique, Laura Bush, a effectué, ce jeudi, à Port-au-Prince, une visite d’environ quatre heures pour promouvoir l’éducation et la lutte contre le sida. Elle s’est prononcée pour une augmentation des fonds alloués au Pepfar et a souligné, à l’adresse d’écoliers haïtiens bénéficiaires d’un programme de l’Usaid, l’importance des études.

9 h 15. Depuis déjà près de trois heures, les environs de l’aéroport international Toussaint Louverture regorgent de policiers nationaux et d’agents spécialisés de l’ambassade des États-Unis en Haïti. La circulation est quasiment dense dans certaines artères de la capitale, tandis que dans d’autres, prévues pour le passage du cortège de la Première dame, elle est fluide.

À l’aéroport, des agents de sécurité de l’ambassade montent la garde et un limier flaire le matériel des journalistes. Une trentaine de minutes plus tard, l’avion de l’épouse du président américain, Georges W. Bush, atterrit.

9 h 51. De gris vêtue, souriante, Laura Bush descend la passerelle de débarquement de l’avion. À sa suite : une délégation d’une trentaine de membres. Elle est accueillie par le Premier ministre Jacques Édouard Alexis, le ministre des Affaires étrangères, Jean Raynald Clérismé, et l’ambassadeur des États-Unis en Haïti, Janet A. Sanderson. Mme Bush ne fait aucune déclaration à la presse. Cà et là, sur le parcours de son cortège, se remarquent des groupes de curieux tenus à distance par les agents des forces de l’ordre.

Au Palais national, un tête-à-tête avec le président René Préval durera 15 minutes. La presse n’est pas informée de la teneur de la conversation qui s’est déroulée au bureau du chef de l’État. Quelques minutes plus tard, les deux personnalités se présenteront au Salon jaune pour la photo souvenir.

Des progrès considérables

11 h 02. Au Bicentenaire, à un pas du bidonville Cité l’Éternel, la Première dame des États-Unis visite les centres du Groupe haïtien d’étude du sarcome de Kaposi et des infections opportunistes (Gheskio). Le ministre de la Santé publique et de la Population, Ronald Auguste, est sur les lieux. Le fondateur du plus grand centre haïtien de traitement des maladies sexuellement transmissibles, Jean William Pape, et d’autres responsables présentent les trois axes prioritaires d’intervention de l’institution: services, recherche et formation.

Aujourd’hui, informe le Dr Pape, le taux de personnes infectées s’élève à 2, 2%. À travers le pays, Gheskio travaille avec un réseau composé de 116 institutions partenaires. Plus de 140 000 patients y sont consultés annuellement. Durant ces dix dernières années, plus de 34 000 professionnels de la santé, tant du secteur public que du secteur privé, ainsi que 700 leaders communautaires et religieux ont été formés au centre. «

J’aurais aimé que le peuple américain sache qu’il n’y a pas que les pays d’Afrique qui sont bénéficiaires du President’s Emergency Plan for AIDS Relief (Pepfar) [Plan d’urgence du président pour la lutte contre le sida] », déclare la Première dame des ÉtatsUnis. Le Pepfar, ciblant une quinzaine de pays, est un projet de 15 milliards de dollars et d’une durée de cinq ans (2003-2008). Mme Bush se réjouit que le Congrès planche déjà sur la phase II du plan et souhaite que les législateurs en augmentent les fonds.

Encourager le dépistage du VIH/sida

11 h 25. La Première dame s’entretient avec trois jeunes séropositifs pris en charge par les centres Gheskio. L’un d’eux, une élève de 19 ans, déclame un poème traitant de la « délinquance juvénile ». Saluant les efforts déployés du côté haïtien dans la lutte contre le sida, Laura Bush appelle les jeunes à « se faire dépister pour mieux gérer leur vie ». Car, dit-elle, « il y a plein de choses que l’on peut faire même si on est atteint du sida. Il faut se protéger et protéger son partenaire ».

Elle s’entretient également avec un groupe de femmes séropositives qui ont reçu des prêts dans le cadre d’un programme de microfinance dirigé par le centre Gheskio. Un programme de 270 000 dollars américains pour 600 bénéficiaires.

« Welcome Ms Bush »

12 h 45. Après une visite de quelques minutes à l’ambassade américaine à la Place d’Italie, la Première dame se rend, à Delmas 5, au Collège Saint-Martin de Tours, où se poursuit l’ « Initiative pour le développement des jeunes en dehors du milieu scolaire » (Idejen). Un programme d’éducation financé par l’Agence américaine pour le développement international (USAID) et visant la réduction du taux d’alphabétisme, officiellement à 50%.

Dans une salle, des jeunes se hâtent de terminer des objets d’art ou l’impression d’un maillot frappé d’un : « Welcome, Ms Bush ». D’autres mettent la dernière main à une broderie. Dans une salle voisine, des élèves sont plongés dans des exercices de lecture et d’écriture. En présence du ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Bien-Aimé, Laura Bush souligne l’importance du programme Idejen qui permet aux jeunes non seulement de reprendre le chemin de l’école, mais aussi de gagner des revenus grâce aux métiers appris. « Jeunes, il est important de continuer les études », insiste-t-elle.

13 h 51. La Première dame franchit les portes de son avion. Destination : Mexique. Là-bas, elle doit participer au lancement d’un partenariat entre le Mexique et les États-Unis pour une campagne de sensibilisation au cancer du sein et un programme de recherche.

Vendredi 14 mars 2008

FONCTION PUBLIQUE / LUTTE CONTRE LA CORRUPTION / L’ULCC se réjouit de la publication de la loi sur la Déclaration de patrimoine



Ce mercredi, l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) a félicité l’Exécutif d’avoir promulgué la loi portant Déclaration de patrimoine de certaines catégories de personnalités politiques, de fonctionnaires et autres agents publics. Intervenant à une conférence de presse à Pacot, le directeur général de l’institution a déclaré qu’ « une grande étape vient d’être franchie dans la stratégie nationale de lutte contre la corruption ».


Amos Durosier a plaidé en faveur du respect scrupuleux des vingt-deux articles du document publié le 20 février dernier dans le journal officiel de la République, Le Moniteur, soulignant qu’ « il est nécessaire que les citoyens et citoyennes en saisissent l’essence, car c’est un instrument important dans la prévention des cas de corruption dans le pays ».« Cette loi est en droite ligne avec la Convention interaméricaine contre la corruption et la Convention des Nations unies contre la corruption ; deux instruments internationaux ratifiés par Haïti », a précisé, pour sa part, Jean Figaro Joseph, nouveau directeur des opérations à l’ULCC.


La Déclaration de patrimoine est un acte juridique par lequel le déclarant fait état de son patrimoine (biens meubles et immeubles tangibles et intangibles ; dettes) après son entrée en fonction et son départ de l’Administration publique. La loi y relative concerne les membres du Pouvoir exécutif, ceux du Corps législatif, ceux du Pouvoir judiciaire, les membres des institutions indépendantes, les représentants des Collectivités territoriales ainsi que des fonctionnaires et autres agents publics.


Les personnalités politiques, les fonctionnaires et agents publics feront leur déclaration de patrimoine au greffe du tribunal de première instance de leur domicile dans les trente jours qui suivent la date de leur entrée en fonction et les trente jours qui suivent leur sortie.


Après l’installation de leur gouvernement, le président René Préval et le Premier ministre Jacques Edouard Alexis avaient soumis, dans le délai imparti par la loi, leur Déclaration de patrimoine. « Ils n’auront pas à le répéter », a indiqué le directeur de l’ULCC. L’application stricte de cette loi sera effective à partir de février 2009, soit environ un an après sa promulgation.


Dans le cas de non respect, la loi prévoit des sanctions comme la soustraction d’un quart des émoluments du fonctionnaire fautif jusqu’à ce qu’il fournisse la preuve de l’accomplissement de cette formalité. L’Unité de lutte contre la corruption assurera l’application de la loi et le suivi des déclarations de patrimoine.


Jeudi 3 avril 2008

INSTITUTIONS / Mario Andrésol : « La PNH est encore aujourd’hui en construction… »



Le directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Mario Andrésol, a accordé une interview exclusive au Matin, le 20 mars dernier. Répondant à nos questions dans son bureau situé dans les hauteurs de Pacot, le chef de la Police a rappelé l’origine du phénomène de kidnapping qui ronge la société haïtienne. Il a insisté sur l’implication de tous les secteurs pour enrayer ce mal. Les ressources humaines de la Police nationale, le processus d’épuration, l’état des rapports entre la Police et la Mission onusienne ainsi le que le rôle du parquet de Port-au-Prince ont été également abordés au cours de l’entrevue dont la première partie est publiée dans notre édition du 28 au 30 mars.



Le Matin : Quel bilan faites-vous de votre travail à la tête de la PNH ?


Mario Andresol : Il y a eu des progrès considérables depuis 2005. Malheureusement, la PNH est une institution encore en construction. Diverses interférences causées par des troubles politiques ont retardé son développement. Le changement auquel nous aspirons ne peut être obtenu du jour au lendemain. Au niveau interne, des mécanismes de contrôle ont été instaurés afin d’identifier rapidement les policiers ripoux qui ternissent l’image de l’institution. Environ 1 960 citoyens et citoyennes ont intégré les rangs de l’institution depuis septembre 2005. De juillet 2005 à mars 2008, environ 515 policiers ont été renvoyés pour diverses causes et 84, jusqu’à ce 20 mars, sont en instance de révocation. Mais, il y a tellement de problèmes dans la structure qu’il s’avère difficile d’avancer à grands pas. Néanmoins, des efforts considérables qui vont dans le sens du changement espéré ont été réalisés.


Quel est l’état d’esprit du haut commandement ?


À ce niveau, il n’y a aucun problème. Nous sommes animés de bonne volonté et jusqu’à présent nous sommes restés cohérents dans nos dires et dans nos actions.


Quel est l’état des rapports entre la PNH et la Justice, particulièrement avec le parquet de Port-au-Prince ?


Permettez-moi de ne pas élaborer sur cette question. Ma position, vous la connaissez déjà. Je ne voudrais pas alimenter ici une quelconque polémique. Le problème ne se situe pas au niveau des institutions, mais plutôt au niveau des hommes, ou d’un homme. La Police a son rôle, la justice a la sienne. Qu’il en soit ainsi.


Et avec la Mission des Nations unies (Minustah) ?


Les relations se sont améliorées entre les casques bleus et les agents de la PNH. Il y a eu une certaine méfiance dans le temps. Aujourd’hui, tout va pour le mieux.


Où en est-on avec la question du « vetting » ?


Le processus est en cours. Les enquêteurs ont déjà été à Jérémie (Grand’Anse), aux Cayes (Sud), à Jacmel (Sud-Est) et, actuellement, ils sont à la fois dans les Nippes et à la DCPJ. Plus de 2 500 dossiers sont actuellement en phase de finition, mais il ne faut pas confondre le processus de vetting avec les mesures administratives internes qui relèvent, entre autres, de la mission de l’Inspection générale de la Police (IGPNH). Les policiers qui ont violé les règlements de l’institution et contre qui des plaintes ont été portées continuent d’être sanctionnés par l’IGPNH.


Ces sanctions peuvent aller jusqu’à la révocation.Le processus de « vetting » indiqué plus haut est dirigé par l’IGPNH et la Minustah. Casier judiciaire, niveau d’études, compte bancaire, avoirs, aptitude professionnelle, enquêtes de voisinage, …etc. rien n’est négligé. C’est un long processus qui, une fois arrivé à terme, permettra au gouvernement et au Haut Commandement de statuer définitivement sur le cas de certains policiers. Certains seront renvoyés définitivement. D’autres pourront retourner à l’Académie pour être recyclés.


On reproche souvent une certaine lenteur dans les enquêtes de l’IGPNH ?


Dans le temps l’Inspection générale fonctionnait à plein rendement. Aujourd’hui, c’est le contraire. Elle arrive, tant bien que mal, à donner des résultats. L’inspecteur général en chef, [Fritz Jean] fait de son mieux. Depuis qu’il est en poste, l’Inspection générale de la Police a déjà reçu plus de 2 000 dossiers de doléances et de plaintes contre les membres de la PNH, dossiers sur lesquels travaille son équipe. Pour faire le boulot à temps et à bien, cela demande des ressources qualifiées.


Est-ce à dire qu’il existe un problème à ce niveau ?


En effet, à la Police nationale d’Haïti, il y a un sérieux problème de ressources humaines. Nous avons une école de police qui forme uniquement les hommes de troupes, et pas d’académie de police pour former les cadres intermédiaires. Or, au cours des trois dernières années, près de 2 000 hommes de troupes sont sortis de l’école. Les cadres pour les diriger sont sélectionnés après concours à l’interne. La gestion de l’urgence au quotidien et l’incapacité structurelle de l’école pour recevoir simultanément deux groupes différents de cadets font que ces cadres ne passent que 6 mois en formation avant d’être commissionnés inspecteurs de police. Je vous ai signalé tout au début que, malheureusement, après douze années d’existence, la PNH est encore aujourd’hui en construction. Souffrez de la comparaison avec une autre institution qui avait son académie et son camp d’application, bien que la formation soit différente ; on peut sentir la différence même d’un point de vue strictement disciplinaire. Cela va donc sans dire qu’une structure de contrôle comme l’Inspection générale demande des ressources qualifiées, formées à cet effet.


Quelle évaluation faites-vous de la Brigade d’intervention motorisée (Bim)?


Au départ, l’idée était de maximiser la présence de la police dans les zones dites de « non droit » et dans les bidonvilles qui environnent la capitale. Car, après que Belony, Évens et autres chefs de gangs eurent été écroués, ces zones étaient livrées à elles-mêmes. Il était à craindre que d’autres individus surgissent et s’autoproclament chefs de ces zones. C’est ainsi qu’a été créée le CBIM (Corps des Brigades d’intervention motorisées) dont la mission était essentiellement basée sur la police de proximité ou police communautaire.


Le CBIM peut être donc vu comme un élément de prévention dans la lutte contre le kidnapping et la criminalité en général. Mais, au lendemain de leur intégration, soit le 7 novembre 2007, il a été observé une nette recrudescence des cas de kidnapping et de banditisme dans l’aire métropolitaine. Cette recrudescence est due en grande partie à la libération de bandits notoires pour cause de détention préventive prolongée alors que certains de ces bandits libérés ont été pour la plupart arrêtés au cours de l’année 2007. Remarquez qu’après chaque libération de ce genre, il y a une remontée de l’insécurité. Mais on oublie vite que ces bandits libérés avaient été déjà arrêtés par la police et que, lorsqu’ils étaient en prison, les cas de kidnappings étaient en nette régression. C’était juste une petite parenthèse, ou plutôt …des points sur des « i ». Des points qui vont faire fulminer de rage les contempteurs de la PNH, nos Docteurs es Sécurité pourfendeurs de Mario Andresol, voire ceux qui n’ont rien en tête sinon que d’exercer une certaine chefferie.


Revenons au CBIM, cet élément de prévention dans la lutte contre le kidnapping qui, jusqu’à aujourd’hui, n’a pas encore été déployé comme prévu, gestion des urgences oblige. La recrudescence des cas de kidnappings a fait que les éléments de ce corps ont été utilisés à d’autres fins. Primo pour les fêtes de fin d’année, secundo pour la période du carnaval. Aujourd’hui, ils sont à l’œuvre dans diverses artères de la capitale. Sous peu, ils rempliront leur mission première. Je me garderai ici de développer intégralement le « concept CBIM »


Lundi 31 mars 2008

Haïti : « La dynamique va dans le bon sens »



« D’énormes progrès ont été réalisés dans la république caribéenne mais, il y a encore un long chemin à parcourir », estime Louis Joinet, observateur des droits de l’homme en Haïti depuis 2002 et doyen des rapporteurs spéciaux de l’ONU.


Pourquoi parlez-vous de progrès en Haïti aujourd’hui alors que de nombreux kidnappings ont encore lieu ?


Il y a une inversion de la dynamique dans un sens positif. Pour savoir s’il y a ou non des progrès, j’ai refait la liste de chaque recommandation que j’ai proposée depuis le début de mon mandat en 2002. Dans ce rapport, j’accorde très peu de place au monitoring, qui équivaut dans mon mandat à la dénonciation. J’opte de préférence pour la suite donnée à mes recommandations. Mon mandat contrairement à d’autres mandats de rapporteur est double : il porte aussi sur la coopération, pour proposer des remèdes.

Je constate d’abord des avancées significatives dans le domaine de la sécurité : démantèlement de gangs, arrestation de chefs de gangs, notamment, réduction du cancer qu’a été le kidnapping. La dynamique va dans le bon sens. Ce qui permet de dire que l’omerta, cette loi du silence qui régnait dans des quartiers de non-droit comme Martissant ou Cité Soleil était plus liée à la poigne voire à la terreur exercée par les chefs de gang qu’à une habitude populaire.

Le processus de certification de la police nationale progresse-t-il ?

Sans attendre le lancement officiel de cette procédure, l’inspection générale de la police nationale a mené des enquêtes qui ont conduit à des résultats significatifs : 57 agents de police suspendus, 35 révoqués et 2 rétrogradés. La certification est programme un important où une enquête sera menée par l’Inspectorat général pour les policiers et ensuite probablement pour les magistrats, département par département et au cas par cas. Casier judiciaire, niveau d’étude, compte bancaire, avoirs, relations entretenues avec des ambassades étrangères, enquête de voisinage - à laquelle je ne suis pas favorable compte tenu du syndrome de la rumeur trop répandu en Haïti et provoquant trop d’injustices- rien ne sera négligé.
La réforme judiciaire traîne encore. Que se passe-t-il ?
Quand vous revenez à l’égalité constitutionnelle, à un État de droit, il y a beaucoup de gens qui commencent à en avoir peur, à être mécontents, ils sont empêchés de continuer les magouilles relatives à la corruption, les trafics… Ces gens peuvent devenir dangereux. Chacun sait que certains parlementaires ne sont pas des champions de la lutte pour la transparence et pour la légalité. Heureusement, la majorité des parlementaires soutiendra ce projet.

Avant, tout était de la responsabilité du gouvernement. On gouvernait sans Parlement. Maintenant, il y a un Parlement élu. Beaucoup de parlementaires manquent d’expérience, les ministres aussi. Donc, ça marche un peu difficilement. Mais, le gouvernementa affirmé sa volonté politique, il commence à passer aux actes. La commission sur la réforme de la justice a été créée à l’initiative du président René Préval lors d’une réunion convoquée au Palais national avec l’ensemble des acteurs publiques et des membres de la société civile.

Cette réunion, semble-t-il, vous a marqué. Pourquoi ?

Durant mes vingt huit ans de lutte pour les droits de l’homme, cela a été l’un des moments les plus forts pour moi. C’est la première fois que j’avais l’impression que je ne venais pas en Haïti pour enquêter, dénoncer mais pour avoir une vraie réunion de travail avec des gens qui veulent essayer de prouver que c’est possible. Cette réunion a donné lieu à la création d’un comité de suivi de ces rencontres. C’est également pour la première fois qu’un rapport sur la réforme de la justice est élaboré par des Haïtiens, pour les Haïtiens. Sans l’utilisation de la « langue de bois ». C’est une innovation.

Pensez-vous que le président Préval pourra maîtriser la corruption ?

Il y a une volonté patente du président de la république. Lors de la réunion précitée, j’ai insisté sur cinq points : la coordination comme impératif de réussite, l’équilibre à trouver entre la coopération des milieux bancaires et les unités de lutte contre la corruption, l’importance du distinguo entre « macro » et « micro » corruption, le projet de « loi portant déclaration de patrimoine » par certaines catégories de personnalités politiques, de fonctionnaires et autres agents publics, enfin l’importance de la coopération internationale et d’un soutien politique fort.
Le récent démantèlement du réseau de narco-trafiquants de Léogâne est sans précédent. Plus de 400 kilos de cocaïne saisis, cinq policiers arrêtés dont un haut-gradé de la direction centrale de la police judiciaire.

Un mot spécial au peuple haïtien ?


Mon gros problème, c’est que je suis tombé amoureux de ce peuple. En 28 ans à l’Onu c’est là que j’ai eu l’émotion la plus forte. Ce peuple est impossiblement débrouillard. J’ai visité récemment le quartier des pièces de voiture, c’est étonnant. Ils fabriquent des pièces qu’on ne trouve plus. Et puis, la culture, les peintres, les poètes… je suis tombé amoureux du peuple haïtien.
18 juin 2007

Tuesday, April 28, 2009

PORT-AU-PRINCE / MONTRÉAL / COOPÉRATION / Aider Port-au-Prince à renaître



Deux semaines après les émeutes de la faim, le maire de la ville de Montréal, Gérald Tremblay, effectue une visite de 48 heures à Port-au-Prince, la capitale d’Haïti. Visite qui s’inscrit dans le cadre de la coopération Port-au-Prince/Montréal. Cité l’Éternel a été choisie pour l’exécution d’un projet pilote de « revitalisation urbaine ».


Le maire de la ville de Montréal est arrivé à Port-au-Prince peu après 15 heures, hier dimanche. Au salon diplomatique de l’aéroport Toussaint Louverture, accompagné, entre autres, de plusieurs membres de son cabinet, Gérald Tremblay a précisé l’objectif de sa visite : « Identifier de manière concrète comment répondre aux objectifs que nous nous sommes fixés ». Ces objectifs ont été fixés dans le cadre d’un protocole de coopération échelonné sur cinq ans (2008-2013), mais initié depuis treize ans, soit 1995. Un plan d’action a été élaboré pour 2008.


De plus, cinq axes d’intervention ont été déterminés. Il s’agit de : « Gouvernance et renforcement institutionnel, égalité entre les hommes et les femmes, urbanisme et revitalisation urbaine, transfert d’expertise et réhabilitation des infrastructures ». « Je vais avoir la possibilité de voir par moi-même la réalité [port-auprincienne] », a déclaré le maire de Montréal.


« On a déjà fait, a soutenu Gérald Tremblay, le diagnostic du plan stratégique de développement de Port-au-Prince ainsi que l’évaluation du personnel de la mairie. Dans le cadre de cette visite, nous allons discuter de ce qui concerne la qualité de vie des citoyens. La gestion des déchets, celle de l’environnement. … Nous comptons actualiser les données et apporter au maire Jason toute l’expertise nécessaire ».


Port-au-Prince : « ville de retour »


Le maire de Montréal a estimé essentiel, particulièrement en ces moments difficiles que vit Haïti, de réitérer sa solidarité envers le peuple haïtien, et de manifester concrètement le soutien de son administration en fonction des capacités et des moyens dont cette dernière disposent. Pour Gérald Tremblay lui, la capitale nécessite un plan d’urbanisme. La base même d’une ville, a-t-il dit.


Notons que suivant le plan d’action signé entre les édilités portau-princiennes et montréalaises, des retraités et fonctionnaires montréalais aideront à la formation du capital humain de la mairie de Port-au-Prince. La participation active de la population dans la renaissance de Port-au-Prince est un autre point sur lequel s’est attardé le maire de Montréal, espérant que « tous les expatriés d’Haïti, notamment ceux de Montréal, reviennent pour aider à la renaissance de leur pays, particulièrement Port-au-Prince ». Il a dit souhaiter, en ce sens, que Port-auPrince soit qualifiée de « ville du retour ».


Prenant la parole quelques minutes auparavant, le maire de Port-auPrince s’est réjoui de la présence de son homologue canadien qui a répondu à son invitation. Muscadin Jean-Yves Jason a indiqué que le maire de Montréal, qu’il a présenté comme un ami, et lui « vont travailler contre la pauvreté urbaine et, ce que sera peut-être le Port-au-Prince des cinq prochaines années ». Notons que chaque année, les deux administrations municipales partenaires procéderont à la révision du plan d’action.


Au cours de son séjour, le maire de Montréal rencontrera, entre autres, le président Préval, des élus et des fonctionnaires de Port-au-Prince, des représentants des bailleurs de fonds internationaux et des policiers montréalais en mission en Haïti.


__________________-


Extrait du protocole de coopération signé le 10 décembre 2007 à Montréal.


Engagement de la ville de Montréal : La ville de Montréal offrira sa pleine collaboration à la ville de Port-au-Prince et affectera le capital humain nécessaire ; La ville de Montréal fournira tous les renseignements nécessaires à la réalisation des missions et projets de collaboration entre les parties ; La ville de Montréal assistera Port-au-Prince dans sa recherche de financement pour la mise en œuvre de projets ;La ville de Montréal pourra créer des partenariats avec des organismes tiers pour l’assister dans la mise en œuvre des présents plans d’action.


Engagements de la Ville de Port-au-Prince : La ville de Port-au-Prince offrira sa pleine collaboration à la ville de Montréal lors de la réalisation de projets et affectera le capital humain nécessaire à la mise en œuvre des plans d’actions ;La ville de Port-au-Prince fournira tous les renseignements nécessaires à la réalisation des missions et projets de collaboration entre les parties ; La ville de Port-au-Prince créera des liens avec des partenaires externes œuvrant sur son territoire pour assister les parties dans la mise en œuvre des plans d’action ; La ville de Port-au-Prince poursuivra ses efforts de recherche de financement pour la mise en œuvre de projets.



Lundi 21 avril 2008

ÉMEUTES DE LA FAIM / Quel recours pour les victimes d'actes de vandalisme ?



Quelques jours après les turbulences liées à la cherté de la vie, les commerçants victimes de vandalisme ne savent toujours à quel saint se vouer. Les compagnies d’assurances ne couvrent pas les cas d’émeutes, et l’État haïtien dit ne pas disposer de fonds pour d’éventuels dédommagements.


«L’État haïtien est coupable et, dans une certaine mesure, s’est fait complice des émeutiers de la semaine dernière», a soutenu, sur un ton enflammé, le président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (CCIH). Jean Robert Argant a accordé une interview exclusive au Matin, ce mardi. Il n’a pas gardé sa langue dans sa poche. « Tout devrait être mis en œuvre pour empêcher les manifestations, soit les encadrer, soit intervenir de manière sévère. Le chef de l’État n’aurait pas dû attendre 72 heures pour s’adresser à une population appauvrie », regrette Jean Robert Argant.

« Nous allons nous adresser à l’État haïtien dès que nos membres auront soumis les pièces nécessaires [procès-verbal du juge de paix, 3 factures pro forma …], au plus tard, le 24 avril prochain », indique-t-il. Mais Jean Robert Argant se plaint déjà du fait que les compagnies d’assurance ne couvrent pas les cas d’émeutes. Ce qui pourrait compliquer davantage la situation des membres de la CCIH victimes de vandalisme. En effet, il « est rare que les cas d’émeutes soient couverts par les assurances. Même les vitres brisées ne sont pas prises en compte ».

Joint au téléphone, Mme Paulette Nelson, une responsable de la Compagnie d’assurance d’Haïti (CAH), a indiqué que des discussions sont lancées sur la question pour mieux servir les clients. Pour l’instant, a-t-elle informé, la CAH compte six à sept clients victimes.Des réunions en cascadeHier mardi, une importante réunion s’est tenue entre le ministère du Commerce et des membres de l’Association nationale des distributeurs de produits pétroliers (Anadipp).

À l’issue de cette rencontre, les responsables de l’Anadipp se sont montrés optimistes quant aux éventuelles réparations que devrait leur accorder l’État haïtien. « Certes, il y a eu la déclaration peu rassurante du président Préval, [disant que le Trésor public ne dispose pas de fonds pour des réparations] mais, les responsables du ministère du Commerce laissent présager le contraire », a indiqué au Matin, Maurice Lafortune, président de l’Anadipp. Il n’a pas voulu chiffrer les pertes des membres de l’Association.

Toutefois, des millions de dollars, estime-t-on, se sont envolés en fumée en un clin d’œil, entre le 7 et le 9 avril dernier, suite à la mobilisation populaire contre la hausse vertigineuse des prix de première nécessité. Spontanément, des milliers de manifestants avaient investi les rues de la capitale pour faire entendre leurs voix. On a dénoncé des infiltrations. Que dit la loiLa loi est muette sur la manifestation spontanée. Cependant, de l’avis du juriste Monferrier Dorval, « l’État haïtien devrait prendre les mesures nécessaires pour protéger les biens des citoyens, interdire ou encadrer toute manifestation ».

Se référant à l’article 166 du Code civil, le juriste pense que les victimes ont recours au droit commun. Ainsi, la Cour supérieure des comptes et du Contentieux administratif (CSCCA) pourrait être saisie.Un autre homme de loi, sous le couvert de l’anonymat, croit par contre qu’« il faut assigner l’État haïtien, ayant pour représentant la Direction générale des impôts (DGI), en dommages intérêts, suivant les articles 168 et 169 du Code civil ».


Mercredi 16 avril 2008

AMENDEMENT CONSTITUTIONNEL: «Pour que les frères de la diaspora jouissent de leurs droits d' Haïtiens », plaide J. E. Alexis



Pour promouvoir la conférence du 25 avril prochain qui se tiendra à Port-au-Prince autour du Document de Stratégie nationale pour la Croissance et la Réduction de la pauvreté (DSNCRP), le Premier ministre Jacques Édouard Alexis effectue, depuis ce mercredi, une visite de trois jours aux ÉtatsUnis. Avant son départ, le Premier ministre Alexis a jugé nécessaire l’amendement constitutionnel pour que « les frères et sœurs de la diaspora ne soient plus considérés comme des citoyens de seconde zone ».

Aux États-Unis, au cours des prochaines 72 heures, des thèmes relatifs aux « financement, programme et mécanismes de livraison de l’aide à Haïti » seront debattus dans le cadre de la visite de promotion qu’effectue le Premier ministre Jacques Édouard Alexis depuis ce mercredi. Le chef du gouvernement en a fait l’annonce à l’aéroport international Toussaint Louverture. En compagnie d’une délégation d’environ une douzaine de membres, le Premier ministre rencontrera « des membres du gouvernement américain, du Congrès ainsi que des institutions de Bretton Woods ».

« Nous sommes pour l’application du principe de la co-responsabilité. Nous avons besoin de l’argent, certes, mais il faut que les promesses se tiennent », a déclaré le chef du gouvernement, lors d’une conférence de presse donnée, avant son départ, à l’aéroport international Toussaint Louverture. « Après avoir discuté, a-t-il poursuivi, avec les différents secteurs en Haïti, aujourd’hui, il importe de rencontrer les décideurs eux-mêmes. »

Jacques Édouard Alexis a dit attendre de ses interlocuteurs un rapport de confiance et de solidarité en harmonie avec les efforts consentis jusqu’à présent en Haïti. Le Document de Stratégie nationale pour la Croissance et pour la Réduction de la Pauvreté (DSNCRP), titré «Réussir un saut qualitatif », a été élaboré pour « affronter les défis et apporter des réponses satisfaisantes aux aspirations de la population haïtienne. Il est issu d’un vaste processus participatif qui lui confère une certaine représentativité et engage toutes les composantes de la société ».

Au salon diplomatique de l’aéroport international, Jacques Édouard Alexis a commenté brièvement, entre autres, l’affaire du sénateur Boulos, la question de la cherté de la vie et le conflit entre le commissaire du gouvernement, Me Claudy Gassant, et le secrétaire d’État à la Sécurité publique, Daniel Jean.L’affaire Boulos« Le gouvernement a la même préoccupation que le Parlement, c’est-à-dire, le strict respect de la Constitution [de 1987] », a indiqué le chef du gouvernement.

Interrogé sur la position adoptée par son gouvernement dans cette affaire qui risque d’être perçue fort négativement par les Haïtiens vivant à l’étranger, Jacques Édouard Alexis a déclaré qu’ « il attend encore le rapport du Sénat pour se positionner ». Le chef de la Primature a précisé que « cette question [Affaire Boulos] ne doit pas signifier aux yeux de nos compatriotes de la diaspora que le Parlement et le gouvernement n’ont aucun intérêt à résoudre le problème de la double nationalité ». Un problème qui, selon le Premier ministre, est considéré par le président Préval comme une injustice faite aux frères et sœurs expatriés.

« Il est nécessaire, a insisté Jacques Édouard Alexis, que la Constitution soit amendée pour permettre que des irritants, comme celui de la double nationalité, en soient écartés afin que les frères et sœurs de la diaspora ne soient plus considérés comme des citoyens de seconde zone, mais qu’ils jouissent de la plénitude de leurs droits en tant que citoyens haïtiens »

Par ailleurs, le Premier ministre a refusé quasiment de commenter le conflit opposant le commissaire du gouvernement, Claudy Gassant, au secrétaire d’État à la Justice et à la Sécurité publique, Daniel Jean. Une réunion s’est tenue entre les deux protagonistes, mardi, à la Primature. À l’issue de la rencontre, il a été décidé que le ministre de la Justice procède à la hiérarchisation du pouvoir judiciaire. Le décret du 22 août 1995 fait déjà autorité en la matière, relèvent cependant des observateurs.

Quant à la préoccupante question de la cherté de la vie, Jacques Édouard Alexis a rappelé les mesures annoncées dernièrement au Parlement, lors de son interpellation. Le gouvernement entend les appliquer.



Jeudi 27 mars 2008

Ouragan Ernesto / 950 sinistrés, 14 maisons détruites…



Ajoutez à cela « deux morts dans le département du Sud, 140 maisons endommagées et l’évacuation d’environ 200 personnes ». Tel est le deuxième bilan officiel provisoire du passage de l’ouragan Ernesto, présenté mardi par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales (MICT), Paul Antoine Bien-Aimé. Le ministre Bien-Aimé, qui intervenait lors d’une conférence de presse en présence des responsables de la protection civile, a indiqué que « l’alerte aux inondations de niveau 2 est levée car l’ouragan est en train de secouer la Floride après avoir ébranlé Cuba ».

« Le bilan définitif du passage de l’ouragan sera communiqué à la population le vendredi 1er septembre », a-t-il poursuivi. Afin de respecter cette échéance, la responsable du bureau de la protection civile, Mme Alta Jean Baptiste, ordonne « aux comités locaux d’urgence de s’activer dans la poursuite des collectes des données ainsi que dans la finalisation des rapports ».« La zone la plus touchée est le département du Sud», de l’avis du ministre de l’intérieur. Des dégâts considérables y ont été enregistrés.

L’affouillement du pont de Grand-Goâve a provoqué la colère de certains membres de la population, lesquels menacent de paralyser les activités au niveau de cette ville si les autorités ne s’empressent de reconstruire le pont. Un passage à gué mis en place afin de rétablir la communication terrestre entre le sud d’Haïti et le reste du pays a été interdit d’accès par la population aux automobilistes ainsi qu’aux agents des Travaux publics.

« Patience », exhorte Paul Antoine Bien-Aimé annonçant qu’environ 50 millions de gourdes sont disponibles pour la reconstruction de ce pont. « Mais, il nous faut du temps car les Travaux publics envisagent de lancer un appel d’offres. C’est la procédure en vigueur chez les bailleurs de fonds internationaux », a averti Paul Antoine bien-Aimé estimant par ailleurs que « dans moins d’un an le pont définitif sera construit ». Dans la Grand’ Anse, suite à des éboulements de terrain, la ville de Jérémie n’est plus reliée par terre avec la capitale. Les responsables disposent de « peu d’informations pour les Nippes : plus de 100 maisons inondées et de nombreuses têtes de bétails auraient été emportées ».

Sur la route nationale numéro deux, des tonnes d’alluvions charriées par les rivières en crue ont rendu impraticable la circulation automobile en plusieurs endroits. Plusieurs plantations ont été touchées par le débordement des eaux dans certaines régions.Cinquième cyclone depuis l’ouverture de la saison cyclonique, Ernesto s’est éloigné définitivement des côtes du pays. Toutefois, les régions de la Grand’ Anse et du Sud sont encore considérées comme des zones à risque en raison des fortes averses qui se sont abattues sur ces départements.

Plusieurs organismes internationaux ont volé au secours des sinistrés. Environ 25 500 kits d’urgence, 24 bladers ayant pour capacité 15 à 16 m3 d’eau, des conteneurs de vêtements ainsi que d’autres matériels de première nécessité ont été remis aux autorités dès l’annonce du passage du cyclone.

Certains organismes ont renforcé leurs comités départementaux en terme de ressources humaines. Un protocole a été établi au niveau du bureau de la protection civile afin qu’il y ait équité dans la distribution de l’aide aux sinistrés. La somme de 300.000 gourdes allouée aux comités locaux pour la période cyclonique sera révisée à la hausse dans certaines régions, a annoncé le ministre Paul Antoine Bien-Aimé.



Mercredi 30 août 2006

ASSAINISSEMENT / Seize millions de gourdes pour un projet ambitieux englobant 21 communes



Pour pallier le problème d’assainissement dans le pays, notamment dans l’aire métropolitaine, le ministère de l’Environnement a procédé vendredi au lancement d’un « projet d’assainissement » qui débute ce lundi. La cérémonie s’est déroulée à l’Hôtel Montana en présence de la représentante de l’OPS/OMS, Dr Béatrice Bonneveaux, de parlementaires, notamment les sénateurs de l’Artibonite et du Nord, Youri Latortue et Antoine René Samson, de cadres du ministère de l’Environnement et de délégués départementaux.

« 16 millions pour 21 communes »« Cette initiative rentre dans le cadre du Programme d’apaisement social (Pas)», a indiqué le ministre de l’Environnement, l’ingénieur Jean-Marie Claude Germain, soulignant qu’elle génèrera 7000 emplois. Le budget alloué à ce projet est estimé à environ 16,7 millions de gourdes. C'est un projet « de loin insuffisant car seulement 21 communes en bénéficieront », selon le ministre Germain.

Le projet sera exécuté en trois étapes : nettoyage des rues, ramas- sage et transport des déchets, puis, transformation des déchets en compost. Le ministère de l’Environnement s’occupera de la première et de la dernière étape, alors que le Service métropolitain de collecte et résidus solides (SMCRS) et le Centre national d’équipement (CNE) se chargeront du ramassage et du transport des ordures qui seront stockés dans des décharges. Le ministre Germain a en outre indiqué que, pour ce quinquennat, son ministère entend innover dans le domaine de l’assainissement.

Des centres de récupération de déchets, auxquels trois fonctions seront attribuées, seront aménagés ; des jeunes seront formés dans les départements aux fins de monter des micro-entreprises de compostage qui contribueront à diminuer l’utilisation de l’engrais chimique dans les mornes ; seront installés également des appareils de recyclage de plastique pouvant produire des planches plastiques qui seront utilisées dans la construction de bancs d’écoles et de places publiques et aussi dans la production de bûchettes pour les dry-cleaning, les boulangeries et les « guildiveries ».

De plus, des appareils pouvant fabriquer des briquettes de charbon seront installés dans les centres de récupération en vue de diminuer le taux d’utilisation de charbon de bois dans les zones urbaines. Pour la représentante de l’OPS/ OMS, il s’agit d’une trilogie : eau, assainissement et environnement. L’OPS/OMS consacre une bonne partie de ses ressources à promouvoir des projets d’assainissement et d’accès à l’eau potable, autant d’initiatives qui participent d’une politique globale de santé et de prévention des maladies.

Selon les estimations de l’OPS/OMS, chaque dollar américain investi en assainissement fait économiser 5 $ de dépenses en traitement de maladies. « Sans doute, les objectifs de développement du millénaire ne pourront pas être atteints si on n’investit pas dans l’assainissement et l’eau potable », a soutenu Mme Bonneveaux qui a informé qu’ « en appui au Pas, l’organisation a démarré un projet de six mois à Cité Soleil ».

Toutefois, elle a émis des réserves en ce qui concerne l’appellation du programme. « Je n’aime pas vraiment l’appellation apaise- ment social. » Elle préfère parler de « Programme d’intégration sociale (Pis) » dans lequel selon elle, les jeunes pourraient s’intégrer. Opinion partagée par les deux parlementaires qui ont toutefois salué le ministre de l’Environnement pour être « le premier à traduire dans le réel le Programme d’apaisement social ».

« Nous sommes là pour apporter notre appui à cette activité à haute intensité de main-d’œuvre. Elle peut contribuer à régler le problème d’insécurité», a déclaré Youri Latortue. Le sénateur de l’Artibonite pense que ce projet est un premier pas pour les jeunes de nos communes. « Mais, prévient-il, il y a certaines choses à éviter dans ce programme : autrefois, on utilisait ces genres de programme dans des visées essentiellement politiques. Aujourd’hui, c’est une vision de développement durable que nous avons de la gestion des déchets. C’est un processus qui amènera à l’éclosion de certains entrepreneurs au niveau même de la gestion de décharge. »

Youri Latortue encourage également les autres ministères à planifier des programmes durables dont les jeunes seront les principaux bénéficiaires. Le sénateur du Nord a abondé dans le même sens et estimé « que ces activités doivent rentrer dans une dynamique d’intégration pouvant redynamiser la jeunesse tout en l’aidant à planifier son avenir ». Le sénateur Antoine René Samson a, en outre, indiqué que l’on ne peut parler du problème de l’insécurité sans poser les problèmes socio-économiques.


Lundi 14 août 2006

Justice / « Les choses vont changer », déclare Claudy Gassant, nouveau commissaire du gouvernement



Soixante-douze heures après son retour à Port-au-Prince, le juge instructeur Claudy Gassant est devenu le nouveau commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince. Il remplace à ce poste le juge Fred’heck Lény. Me Gassant a juré « de respecter et d’appliquer la constitution dans l’exercice de ses fonctions… ».



La cérémonie s’est déroulée au Palais de justice ce lundi en présence du bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Gervais Charles, du secrétaire d’État à la Sécurité publique, Luc Eucher Joseph, du directeur général de la Police nationale, M. Mario Andrésol, du sénateur Youri Latortue, président de la Commission justice et paix du Sénat ainsi que des membres de la basoche. La prestation de serment a été présidée par le doyen du tribunal civil, Me Rock Cadet.



« Les choses vont changer », a martelé Me Gassant dans son allocution de circonstance. Désormais, prévient-il, la Police nationale d’Haïti (PNH) agira sous les ordres des magistrats. Non pas sous ceux du parquet. Les policiers exécuteront également les ordres des juges de paix. Le nouveau représentant de l’Éxécutif près le tribunal civil s’engage à œuvrer dans le but d’instaurer un climat de paix dans le pays, particulièrement à Port-au-Prince.



Pour une collaboration PNH et parquet



Le nouveau commissaire du gouvernement plaide pour une saine collaboration entre le parquet et la PNH. « Les policiers seront dans les rues pour contrer les bandits qui, eux, ne chôment pas. Le parquet doit être présent dans les rues 24h/24. » Face à la situation catastrophique dans laquelle se trouve le parquet, dont absence totale de moyens adéquats, il propose l’exécution d’un « programme d’action publique pour la juridiction ». Une réquisition en ce sens sera bientôt adressée au ministère de la Justice.



Me Claudy Gassant a également souligné les conditions dans lesquelles travaillent les magistrats. « La volonté du gouvernement est là pour changer les choses », a estimé le juge Gassant en se référant à la présence du secrétaire d’État à la Sécurité publique à la cérémonie de sa prestation de serment.



Me Rock Cadet a loué la compétence et le courage du juge Claudy Gassant. Toutefois, « l’heure n’est pas à la parole mais à l’action » insiste-t-il. La sécurité, soutient le doyen du tribunal civil, demeure la principale source de préoccupation pour l’État en général, la population, le commissaire du gouvernement et la police en particulier.


Le bâtonnier de Port-au-Prince a salué la perspective du renforcement de la collaboration entre le parquet et la PNH. Selon Me Gervais Charles, l’insécurité ne peut être combattue sans ces deux entités. Pour sa part, le substitut du commissaire du gouvernement, Me Auguste Aristidas, souhaite que cette nomination puisse contribuer « à l’établissement d’une justice forte ».


« La collaboration de la police avec le parquet permettra de combattre le phénomène de l’insécurité dans le pays », a noté le sénateur de l’Artibonite et président de la Commission justice et paix de la 48e législature, Youri Latortue.



La prestation de serment du juge Claudy Gassant coïncide avec la première journée des assises criminelles avec assistance de jury. Celles-ci prendront fin le 31 août prochain. Une forte escorte policière composée de véhicules blindés a été remarquée dans l’aire du Palais de justice où Me Gassant a prêté serment. Me Gassant avait dû s’exiler en janvier 2002 aux États-Unis en raison des nombreuses menaces dont il faisait l’objet après avoir accepté d’instruire l’assassinat du journaliste Jean Dominique.






Mardi 22 août 2006