Wednesday, May 27, 2009

Commission Mixte binationale / Propos de la première ministre Michèle Pierre-Louis: [Notre conscience interpellée, notre humanité questionnée]

Nous invitons nos lecteurs à lire les propos de Mme Pierre-Louis, le 21 mai 2009, à l’occasion de l’investiture au ministère des affaires étrangères de la partie nationale de la Commission mixte haitiano-dominicaine. Elle a dit des choses en appelant à la fin des abus contre les concitoyens et concitoyennes haïtiens. Espérons que les exécutants seront en mesure de les appliquer ou d'arriver à un accord avec la partie dominicaine.


(…)
Je ne saurais procéder ce matin à l’ouverture des travaux de la première réunion de la Partie Haïtienne de la Commission Mixte Haitiano-Dominicaine sans évoquer d’entrée de jeu les problèmes qui se posent depuis quelques semaines de part et d’autre de la frontière et qui méritent une attention particulière.

S’il est vrai que le rôle de la Commission Mixte est de prendre en compte les questions d’Etat entre les deux pays qui se partagent l’île et de les porter à un niveau de dialogue et de compréhension réciproque, les évènements récents demeurent encore l’expression de sentiments complexes et des comportements qui en découlent, qui ont marqué et marquent encore les relations entre les 2 pays.

Les agressions répétées, les assassinats gratuits, les harcèlements, les rapatriements intempestifs, les incidents frontaliers dont sont victimes nos concitoyens et concitoyennes interpellent notre conscience et questionnent notre humanité. Cela n’a que trop duré. C’est pourquoi j’ai le ferme espoir qu’en abordant avec sérénité les multiples aspects de nos relations avec nos voisins qui seront traités au sein de la partie haïtienne de la Commission Mixte, et en souhaitant que la partie dominicaine en fasse autant, nous pourrons ensemble assainir le climat et nous engager dans un nouveau paradigme de coopération.

Sachant que je devais procéder au lancement des travaux de la Partie Haïtienne, mon intérêt pour l’histoire m’a portée à revisiter le Dr. Jean Price-Mars qui dans son importante étude « La République d’Haïti et la République Dominicaine – Les aspects divers d’un problème d’histoire, de géographie et d’ethnologie », avait fait le constat suivant : « Dans la différence des origines démographiques de l’une et de l’autre colonie – différence de degrés et non d’espèces – est incluse l’une des données essentielles du problème dont se coloreront les relations haitiano-dominicaines quand dans la genèse des siècles naîtront plus tard les deux entités nationales qui se partageront la domination des terres dont jadis s’enorgueillirent les Couronnes d’Espagne et de France. »

Et plus loin :
« L’Histoire dira la cruauté des éléments humains dans le brassage des contacts multiséculaires – malgré les reniements de style que démentent le miroir brisé des amalgames somatiques, la bigarrure indéfinie des nuances et l’instabilité déconcertante des formes.
… Dans le processus des événements apparaîtra en dernière analyse, le spectre grimaçant d’une perspective de destruction de l’une ou l’autre nationalité par l’une ou l’autre communauté dans la fascination des doctrines de supériorité de races, de classes ou de culture. »

C’était en 1953. Le Dr. Price-Mars avait laissé son poste à la Direction du Ministère des Relations Extérieures de l’époque en 1946, pour aller inaugurer la nouvelle Mission haïtienne transformée en Ambassade Extraordinaire à Ciudad Trujillo. Il resta deux ans à la tête de cette Mission et c’est au cours de ce séjour qu’il commença à amasser les documents qui lui serviront plus tard à écrire son livre. Ses constats sont sans appel, mais ils restent liés à un moment historique précis. Aujourd’hui, 56 ans plus tard où en sommes-nous ?

Faut-il rappeler que les relations avec la République Dominicaine sont parmi les plus anciennes de l’histoire diplomatique d’Haïti ? Et malgré les soubresauts qui la caractérisent et les traces douloureuses laissées par l’histoire dont Price-Mars nous rappelle l’origine, un certain nombre d’accords récents ont été des tentatives de rapprochement et de coopération.


Rappelons en passant l’Accord de coopération signé entre les 2 Etats en mai 1979 et plus récemment encore la décision prise par les Présidents Préval et Balaguer de créer en 1996 la Commission Mixte Haitiano-Dominicaine comme instrument susceptible d’instituer le dialogue et le respect mutuel dans les relations de coopération. Cette commission a tenu 4 réunions alternativement à Santo Domingo et à Port-au-Prince et 10 thèmes d’intérêt réciproque ont été abordés parmi lesquels le commerce et l’investissement, la sécurité, le tourisme et bien sûr les questions migratoires et frontalières.

La dernière session s’est tenue en octobre 1999 à Santo Domingo, et depuis les consultations intergouvernementales ont été suspendues. Je salue donc l’initiative du Président Préval de relancer les travaux de la Commission Mixte que nous inaugurons aujourd’hui, et je me réjouis de la composition de la partie haïtienne qui rassemble, aux côtés des Ministres et hauts fonctionnaires de l’Etat, des représentants du secteur privé, de la société civile et du secteur syndical.

Je proposerais, en accord avec le Ministre des Affaires Etrangères et tous les membres de la Partie Haïtienne, que nos travaux commencent par faire le bilan de la coopération haitiano-dominicaine dans ses aspects protéiformes, et de définir par la suite un plan, un calendrier et des modalités de travail pour les mois à venir que nous proposerons à la Partie Dominicaine, en tenant compte des préoccupations de l’heure. Je souhaite que nous parvenions à dépasser les pronostics pessimistes du Dr. Price-Mars et que les deux Etats, au plus haut niveau, montrent que l’entente qui existe actuellement entre les deux chefs d’Etat se répande dans les deux sociétés, effaçant les scories qui habitent encore un certain imaginaire imprégné de barbaries coloniales.

Je cite souvent le Président Mandela que j’ai écouté dire un jour alors que je visitais l’Afrique du Sud en 1996, « nous n’avons pas le droit d’oublier le passé, mais nous avons le devoir de le transcender. »

Il nous faut élever le débat et aborder avec sérieux, dans le respect mutuel, les problèmes auxquels font face les deux Etats dans leurs relations de part et d’autre de l’île, de manière à relever les défis et à définir un avenir meilleur et harmonieux pour les deux peuples.

L’urgente nécessité d’aborder le dossier migratoire

La question migratoire est désormais incontournable si l'on veut que notre dignité de peuple soit respectée. Trop d'assassinat, d'abus, de meurtre et d'agression ont été repertoriés contre nos compatriotes vivant (illégalement ou non) en Répubique dominicaine. Grâce au Garr on a pu trouver une synthèse de la première réunion de la Partie haïtienne de la Commission mixte haïtiano-dominicaine. Nous voulons croire que de sérieuses discussions auront lieu entre les différents acteurs composant la partie haïtienne avant toute réunion avec la partie dominicaine.

Le 21 mai 2009, la Première Ministre Michèle Duvivier Pierre Louis a présidé la première rencontre de la partie haïtienne de la Commission Mixte haïtiano-dominicaine et a cité une dizaine de thèmes de travail prioritaires pour la Commission dont la migration.

A cette occasion, la Première Ministre a évoqué les récents incidents violents enregistrés contre la communauté haïtienne en République Dominicaine : « les agressions répétées, les assassinats gratuits, les rapatriements intempestifs, les incidents frontaliers dont sont victimes nos concitoyens et concitoyennes interpellent notre conscience et questionnent notre humanité ; cela n’a que trop duré ».

Dans cet ordre d’idées, la cheffe de gouvernement nourrit « le ferme espoir qu’en abordant avec sérénité, [avec nos voisins], les multiples aspects de nos relations qui seront traités au sein de la partie haïtienne de la Commission Mixte et en souhaitant que la partie dominicaine en fasse autant, nous pourrons ensemble assainir le climat et nous engager dans un nouveau paradigme de coopération ».

Le 18 février 2009, le président René Préval a publié un arrêté consacrant la réactivation de la Commission Mixte et fixant la composition de la Partie haïtienne en rappelant que son mandat est de procéder, conjointement avec la Partie dominicaine à une revue régulière de la coopération entre les deux pays et « de recommander aux deux gouvernements les mesures à adopter et à mettre en œuvre en vue d’améliorer et de renforcer la coopération entre les deux Etats notamment dans les domaines du commerce, de l’agriculture, de l’environnement, de l’éducation, de la culture, de la santé, du tourisme, de la migration, des sports, de la sécurité publique et des droits humains… »

Des changements ont été apportés à la composition de la partie haïtienne au sein de la Commission qui passe de 10 à 26 entités et dont la présidence est désormais assurée par la Primature en lieu et place du Ministère des Affaires Etrangères.

La migration , un dossier incontournable

La Commission mixte, créée en 1996, à l’initiative des présidents René Préval et Joaquin Balaguer a tenu 4 réunions alternativement à Santo Domingo et à Port-au-Prince. Les accords de décembre 1999 sur les conditions de rapatriements et de février 2000 sur les conditions de recrutement et d’établissement des contrats résultent des travaux de cette commission touchant à la migration. Ces accords, dans l’ensemble, n’ont pas été appliqués ou respectés par aucune des deux parties.

La dernière session de la Commission s’était tenue en octobre 1999 à Santo Domingo et depuis les consultations inter-gouvernementales avaient été suspendues.
En 2001, 5 ans après la création de la Commission Mixte, l’ex-ambassadeur d’Haïti à Santo Domingo, Guy Alexandre, avait mentionné dans une publication que « la Commission n’a guère pu faire avancer le dossier de la migration ».

Force est de constater que le dossier de la migration ne reçoit pas encore toute l’attention qu’il mérite et lors même des rencontres officielles, les autorités des deux pays esquivent ce point essentiel et sensible des relations haïtiano-dominicaines.

Pourtant, en Haïti comme en République Dominicaine, des voix ne cessent de s’élever pour réclamer des dirigeants des deux Etats une gestion responsable de la migration et la dynamisation effective de cet espace de dialogue qu’offre la Commission mixte bilatérale.

Tuesday, May 26, 2009

Imigrasyon/Ayiti /Etazini/Imigre Ayisyen yo kontinye mobilize pou TPS la


Depi aprè Sekretè dEta ameriken an, Hillary Clinton, pandan yon vizit an Ayiti te deklare ke gouvènman ameriken an ap etidye posibilite pou bay konpatriyòt ayisyen yo, ki te rantre nan peyi Etazini avan ke prezidan Obama te monte sou pouvwa a (20 janvye 2009), TPS la ( sa vle di estati moun ki pwoteje pou yon bout tan sou teritwa ameriken an) okenn desizyon oubyen kominike poko soti bò Washington.




Aktivis ayisyen ak kèk palemantè ameriken ki pa janm bouke defann dwa imigre ayisyen yo kontinye ap egzije TPS la. Aprè plizyè mobilizasyon nan lari New York ak Miami, jounen jodi a se gwo mobilizasyon kap fèt nan West Palm Beach kote tout moun mete men pou yon gwo manifestasyon devan kongrè ameriken an, nan Washington. Depi kèk jou, plizyè asosiyasyon ak sitwayen ap patisipe nan yon gwo maraton pou lwe bis pou ale ak plizyè santèn moun nan kapital federal la.

Pou yo, se ap "yon gwo ouvèti pou plis aktivis, politisyen ak lòt gwoup kap lite nan domèn imigrasyon an rive sansibilize sou kesyon TPS la pou ayisyen yo. Men tou, se ap plis presyon sou administrasyon Obama a".

Aktivis yo jwenn anpil sipò bò kote medya tankou NY Times, New York Daily News, Washington Post ak CNN pou nou site sila yo sèlman; Genyen tou kèk gòganizasyon tankou US Conference of Catholic Bishops, the NAACP, the National Immigration Forum ak yon pakèt lòt kowalisyon nan kesyon imigrasyon. Epi tou, genyen 40 lòt palemantè ki rive siyen pwopozisyon lwa TPS pou ayisyen ke reprezantan Alcee Hastings (Demokrat-Florida) te soumèt ak paleman ameriken an.

Nap raple ke jou ki te 16 fevriye 2009 la, otorite imigrasyon (U.S. Immigration and Customs Enforcement) nan Etazini te pran desizyon pou repedale ak pwosesis depòtasyon yo nan peyi a. Genyen 30, 299 imigre ayisyen ki anba pwosesis sa a, san konte 598 ki nan prizon ak 243 ke yap siveye nan kay yo.




Miami-Dade leve kanpe

Nan Miami, prezidan Dennis C. Moss ak Komisyone yo nan Konte a mande Prezidan Obama pou li bay imigran Ayisyen yo estati pwoteksyon tanporè a. Yon jou avan fèt drapo ayisyen an, jou 17 mas la, Dennis C. Moss ak tout Komisyon Konte an okonplè te adrese yon lèt a Prezidan Barack Obama, ki mande li "aji kounyeya pou bay tretman jis ak ekitab a tout imigran yo nan kominote nou an."

Nan lèt sa a, ofisyèl yo nan Konte Miami-Dade raple prezidan an ke yo te angaje yo anpil nan ede zile a konbat plizyè kriz an 2008. Te genyen manifestasyon an Ayiti nan mwa davril ane dènyè lè pri manje an te monte mondyalman, sa ki te fè anpil moun sou zile a rete san manje pandan plizyè jou. Pi devan nan mwa dete yo, Ayiti pran frap nan men kat gwo siklòn. De santèn moun te mouri, ak de milye te rete sanzabri apre tanpèt yo. Fwaye yo, enfrastrikti, ak danre yo te detwi tou.

"Nan eta mwen wè moun yo ap viv an Ayiti an mwen kapab dekri ke yo nan povrete absoli ", Prezidan Moss tap esplike. "Genyen Ayisyen kap viv san okenn twati anlè tèt yo, san elektrisite, san dlo dlo potab, epi yo tonbe nan manje labou pou yo siviv. Komisyon Konte an pa kapab an tout konsyans kite imigran Ayisyen ki deja nan kominote nou an retounen nan kondisyon mizè sa yo. Genyen yon vrè bezwen pou yo bay Ayisyen yo yon azil [ki pwoteje yo pou yon moman] epi mwen swete ke Prezidan Obama vrèman konprann obligasyon sa a."

Bò kote pal, reveran Doktè Harold Vieux, prezidan Asanble Relasyon Kominotè Konte Miami-Dade fè konnen: "Li deja byen klè ke pa genyen ase enfrastrikti ak resous andedan Ayiti menm ki pou sipòte yon gwo kantite depòte dèzetaziniNi de moun ki an Ayiti ki yo menm pa kapab tann pou yo jwenn chans pou yo mete vi yo an danje sou travèse lanmè danjere".

"Ayiti devaste kidonk li vreman imoral pou fòse moun ki deja nan kominote sa a retounen pou ale viv nan kondisyon sa yo. Lè peyi Etazini te bay Ayisyen yo amnesti nan ane ki pase yo, pat janm genyen okenn gwo egzòd pèp ki te kite zile a. Moun riske vi yo lè yo pèdi tout espwa. Bay TPS la ak refijye ki aktyèlman Ozetazini, sa va yon sous de gwo èd ak konfò a pèp Ayisyen an," pawòl Rev. Dr. Vieux.

Sunday, May 24, 2009

États-Unis/Terrorisme/ Un Haïtien impliqué dans une tentative de double attentat à New York

De Haut en Bas et de Gauche à Droite: Onta Williams, David Williams, Laguere Payen et James Cromitie.

Un américain d’origine haïtienne, Laguerre Payen (À gauche et en bas avec à sa droite James Cromitie, le leader), a conspiré avec trois autres américains de confession musulmane pour perpétrer un double attentant dans l’État de New York. Ils ont été épinglés, mercredi, par la police fédérale américaine.

La justice américaine a annoncé jeudi l'arrestation et l'inculpation de quatre Américains, accusés de planifier des attaques terroristes contre des objectifs militaires et une synagogue à New York. [Il s'agit de James Cromitie, 44; David Williams (alias Daoud), 28; Onta Williams (Hamza), 32 et Laguerre Payen, 27. ]

Les quatre hommes ont été arrêtés mercredi sous l'accusation de "complot visant à provoquer des explosions près d'une synagogue dans le quartier de Riverdale, dans le Bronx, à New York, et à tirer sur des avions militaires stationnés sur la base de la garde nationale, à l'aéroport de Stewart, à Newburgh, New York, avec des missiles sol-air Stinger", selon un communiqué du procureur.

Pour obtenir ces armes, les personnes appréhendées, nées aux États-Unis et résidant à Newburgh dans l'état de New York, étaient en contact avec un indicateur du FBI sous couverture, qui a fourni au groupe "un missile inactif et des explosifs inertes", explique ce communiqué. Les suspects étaient sous surveillance depuis l'an dernier.

Laguerre Payen, alias Amin ou Almondo, américain d’origine haïtienne a été contacté, alors qu’il était en prison, par un certain James Cromitie, le chef du groupe des quatre qui était lui aussi un prisonnier. Un contact avait été établi en juin 2008 entre un agent du FBI et James Cromitie, lequel s'était plaint auprès de lui de la guerre menée par les États-Unis en Afghanistan et avait manifesté son "intérêt d'entreprendre quelque chose contre l'Amérique", selon la plainte déposée. À partir d'octobre 2008, le contact avec les quatre hommes s'est poursuivi sur une base régulière dans un immeuble new-yorkais, dans lequel le FBI avait installé un équipement de surveillance audio et vidéo.


En avril dernier, le groupe a choisi la synagogue (Riverdale Jewish Center) qu'il voulait attaquer, dans le Bronx, et a commencé à prendre des photos d'avions militaires sur la base de Stewart, à Newburgh. "Comme indiqué dans l'acte, les accusés voulaient s'engager dans des attaques terroristes, a déclaré le procureur Lev Dassin. Par chance, ils ont sollicité l'aide d'un témoin coopérant avec le gouvernement. Ils étaient convaincus que les armes fournies étaient en parfait état de marche."

Arrêtés par le FBI mercredi dernier à New York, ils ont comparu le jour suivant devant un tribunal. Ils risquent entre 25 ans de prison et la réclusion à perpétuité.


HPN
(English version)


Men Arrested in New York Bomb, Missile Plot
Four men, hoping to carry out a jihad against the United States, have been arrested after planting what they thought were explosives near a synagogue and community center in New York. The men also plotted to shoot down a military plane.
The suspects were arrested Wednesday night, shortly after planting a mock explosive device in the trunk of a car outside the Riverdale Temple and two mock bombs in the backseat of a car outside the Jewish Center, authorities said.

At a news conference outside the Bronx temple, Police Commissioner Raymond Kelly quoted one of the men as saying, “If Jews were killed in this attack … that would be all right.” James Cromitie, David Williams, Onta Williams and Laguerre Payen, all of Newburgh, were charged with conspiracy to use weapons of mass destruction within the United States and conspiracy to acquire and use anti-aircraft missiles, the U.S. attorney’s office said.

“They stated that they wanted to commit Jihad,” Kelly said. “They were disturbed about what happened in Afghanistan and Pakistan, that Muslims were being killed.”

An official told The Associated Press that three of the men are converts to Islam. The official spoke on condition of anonymity because the person was not authorized to discuss details of the investigation. Three of the defendants are U.S. citizens and one is of Haitian descent, officials said.

The defendants are due in federal court Thursday in suburban White Plains.


AP






Fête du bicolore haïtien/Déclaration du président américain Barack Obama à l’occasion du 18 mai



« Les États-Unis et Haïti sont étroitement liés par une grande histoire et partagent une amitié de longue date. En 1779, les hommes libres de la colonie française de SaintDomingue, aujourd’hui République d’Haïti, ont apporté leur aide à des patriotes américains qui combattaient pour la liberté lors du siège de Savannah.


Aujourd’hui, nous restons liés par une communauté haïtiano-américaine qui contribue considérablement au tissu économique, social, culturel, scientifique et académique des États-Unis et par l’engagement immuable des États-Unis d’Amérique, de même que celui de mon administration à aider ceux qui, en Haïti, travaillent pour s’assurer de la stabilité, de la durabilité et de la prospérité de l’avenir de ce pays. En ce jour de la commémoration de la fête du bicolore haïtien, je suis fier d’exprimer mes vœux les plus chaleureux et ceux des Américains au peuple haïtien et à la diaspora haïtienne alors qu’ils célèbrent le Mois de l’héritage haïtien. »



Pluies torrentielles/ Déjà 11 morts en Haïti


Déjà 11 morts et des milliers de sinistrés en moins d'une semaine et la situation s'empire après que des centaines de millimètres de pluies se sont abattues sur quelques départements du pays. La saison cyclonique n'est pas encore à son début mais les responsables sont contraints de déclarer l'alerte rouge au niveau des départements Sud, Sud-Est, Nippes et Grand'Anse.

De fortes pluies vont continuer à s'abattre sur tout le territoire d'Haïti durant les prochaines 48-72 heures; Les risques sont énormes et inquiétants. Selon le directeur du Centre national de météorologie (CNM), Ronald Sémelfort, plus de cinq cents millimètres de pluies sont tombées sur le département du Sud, soit la capacité d'un cyclone de type majeur.


«Tous les modèles de prévisions indiquent qu'il va y avoir encore beaucoup de pluies pendant au moins les prochaines 48 heures», explique M. Sémelfort qui maintient le niveau d'alerte rouge pour les départements du Sud, du Sud-Est, des Nippes et de la Grand'Anse, orange pour les autres départements.Ronald Sémelfort conseille aux autorités d'évacuer la population des zones à risques.


« Le niveau d'alerte rouge implique de sévères inondations, de glissements de terrain et d'éboulements », souligne-t-il.


Pour sa part, la directrice de la protection civile, Alta Jean-Baptiste, indique que près de 3 000 personnes ont été évacuées dans les département du Sud et de la Grand'Anse. 1 219 personnes sont placées dans des abris provisoires, 1 980 familles sont sinistrées, 33 maisons détruites et 4 999 autres endommagées.


Un lourd bilan en marge de la saison cyclonique


Selon Alta Jean-Baptiste, il faut renforcer la capacité d'évacuation en vue de limiter les pertes en vies humaines. Elle se félicite en outre, du fait que le Ministère de l'Economie et des Finances a déjà approvisionné les comptes des fonds d'urgence des départements. Ce qui permettra de subvenir aux besoins des familles sinistrées, ajoute-t-elle...


Quelques consignes


Ne pas laisser les enfants dormir par terre, mettre en sécurité les documents importants, ne pas traverser sous aucun prétexte les rivières en crue, suivre les consignes de la Direction de la protection civile et du Centre national de météorologie. Il est déconseillé aux voiliers de s'aventurer en haute mer et les vols à destination des villes de province ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre.



Sources combinées

Barbancourt a encore gagné ! (Barbacourt won again)



« The Golden Local Debates » organisé par la NBC (Miami) pour élire le meilleur Mojito par vote sur internet a été gagné au début du mois par Tap Tap Restaurant, le fameux restaurant haïtien situé à Miami Beach, avec son Haitian Mojito à base de Rhum Barbancourt 5 étoiles. Le restaurant, ouvert en 1994 par la cinéaste américaine Katheline Kean, sert de porte-drapeaux à la présence haïtienne à South Beach. Avec son tap tap garé devant l'entrée, ses murs recouverts de fresques de peintres haïtiens, ses spectacles du jeudi et du samedi où souvent on retrouve Manno Charlemagne et ses plats inspirés de la cuisine haïtienne, Tap Tap avait besoin de cette distinction pour rehausser sa carte. Ce nouveau titre rentre dans la longue liste des distinctions, trophées et médailles obtenus par Barbancourt depuis 1862.



The battle for best mojito in Miami rages on, with the Florida Room holding a comfortable lead over underdog Tap Tap Restaurant.

Less than a week [beginning of may] remains in the head-to-head matchup between the two establishments, with the coveted Golden Local award on the line. In one corner sits the underdog, Tap tap, the 15-year-old authentic Haitian restaurant with some funky flair.


Tap Tap General Manager Gary Sanon-Jules says his Mojito, fueled by Barbancourt Rum, is the king of Miami Mojitos. "We take personal pride in our rum and 100 percent sugar cane," Sanon-Jules said.

The Florida Room's signature Bacardi Rum Mojito will be tough to beat, especially served within the confines of the plush Delano. Delano Mixologist John Lermayer thinks his perfect mix of lime juice and Bacardi sets his Mojito apart from all challengers. "We really love classic cocktails and we really love cocktail culture," Lermayer said.

Voters are weighing in on the debate at nbcmiami.com, touting their choices for top mojito.
"A real Mojito must be made with Bacardi. Anything else is just an imitation," Florida Room supporter CoutureCuisine said.Not so fast say Tap Tap Room backers.

"Rum Barbancourt from Haiti makes all the difference, no soda, pure cane sugar, nothing gets better than this," Felipe said.

TAP-TAP

Want some Caribbean flavor with SoBe flair? Try Tap Tap -- a funky, off-the-beaten-path, authentic Haitian restaurant. Tap Tap, founded in 1994 by American documentary filmmaker Katherine Kean, is a cherished local institution located on Fifth Street in South Beach. Every inch of the Haitian Restaurant is painted in vibrant island colors, and the atmosphere is always exciting. While Tap-Tapping your feet to live music (Thursdays & Saturdays), wash down the delicious dishes with the house's legendary “Haitian Mojito” with 5-star Barbancourt.

Tuesday, May 12, 2009

Travail domestique / Un Restavèk est désormais un travailleur en Haïti !



Les gens de maisons ne seront plus traitées comme des « Restavèk »* mais étant que travailleurs / euses domestiques. C’est en fait une déduction de la ratification par le Parlement (5 mars par le Sénat et le 6 mai 2008 par la chambre basse) d’une loi révisant le statut du personnel domestique.


« Cette loi, soumise quelques mois plutôt, par le ministère à la Condition féminine et aux droits des femmes (MCFDF), en plus de la reconnaissance de l’ouvrage domestique comme un travail, place les membres de ce secteur sur un pied d’égalité avec, entre autres, ceux et celles de l’industrie, du commerce et de l’agriculture ».

On attend encore le texte de loi pour une analyse en profondeur. À part ce texte, le MCFDF avait également soumis aux parlementaires trois autres avant-projets de loi portant sur le travail domestique, la paternité et la filiation et le « plaçage » (concubinage).

La ministre à la Condition féminine, Marie Laurence Jocelyn-Lassègue estime que « le vote de cette loi marque désormais un tournant dans [la] lutte pour l’amélioration de la situation des femmes haïtiennes [qui] constitue un pilier important dans le développement économique du pays. Le respect de ses droits et la revalorisation de son apport au sein des structures de travail contribueront au renforcement des paramètres qui engendrent nécessairement la croissance et la réduction de la pauvreté de la population en général, notamment des femmes ».

Mais la ministre Lassègue, selon Alix Laroche du Matin, reconnait que « la protection du travail domestique doit [...] être renforcée dans notre législation, conformément à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedef), ratifiée par Haïti en 1996. ». Complexe est le sujet, considérant la dimension socio-culturelle de la question et les dispositions juridiques antérieures prises par l’État.

Question socio-culturelle

En Haïti, certaines familles provinciales, dépourvues de moyens économiques et souhaitant l’ascension sociale de leurs enfants, accordent ces derniers soit à une famille d’accueil de la classe moyenne ou de l’élite urbaine ;. Il se peut aussi que ce soit une tante, un oncle ou des voisins de la province. Cela s’est transformée en tradition.
Dans d’autres cas, ce sont des citoyens / citoyennes sans emplois, accordant leur service à une famille pour quelques milliers de gourdes (1 500 gourdes en moyenne par mois, soit environ 180 dollars américains) ou pour un sou.

Depuis quelques dizaines d’années, les parents démunis des provinces confient de plus en plus leurs progénitures « à des familles elles-mêmes très pauvres. Ce qui renforce la vulnérabilité de ces enfants, qui peuvent se retrouver dans la prostitution, la délinquance, voire [enrollé] dans des gangs armés [ou forment leurs propres cartels] »**. Comme l’a noté Alterpresse, « Plusieurs de ces enfants déambulent à longueur de journée, dans les rues des grandes villes, en train de quémander, « le plus souvent sur demande d’une tante » qui récoltera, à la fin de la journée, le gain réalisé... »

Les 200 000 enfants en domesticité ( 70% sont des fillettes), selon les derniers chiffres 2007 de l’Unicef, éprouvent le pire. Ils n’ont pas droit aux loisirs, voire l’école, et ne s’habillent pas décemment. Ils s'occupent assidûment des tâches ménagères (aller à la recherche de l'eau, faire la vaisselle, cuisiner, laver les linges, etc). À la moindre maladresse, voire une perte de dix gourdes, on leur offre des raclées. Jour et nuit, ils sont violentés et n’ont pas le droit d’en parler.
Et il n’y a pas que les enfants. Même les adultes, surtout les femmes de maison, font face aussi à d’énormes difficultés, surtout les cas répétitifs de viol ; les maris ou les fils y ont souvent recours pour exprimer leur supériorité.

Toute personne placée en domesticité, cependant, n’est pas forcément Restavèk ou Restavèk en devenir. Cela dépend de la famille d’accueil. Car, il y a de ces enfants en domesticité qui, aidés par la famille d’accueil, sont aujourd’hui de grands professionnels de la place, d’autres sont membres de l’équipe nationale de foot-ball et d’autres encore des professeurs ... et j’en passe.

Dispositions juridiques

Le code du travail haïtien est supposé protéger les enfants de moins de 12 ans. Ils n'ont pas le droit d'être employés domestiques. Les personnes qui engagent des jeunes doivent avoir un permis. Malgré tout cela et en plus de la pauvreté, il y a des enfants en Haïti qui sont employés domestiques.

La « main-d’œuvre soumise à un régime spécial » a été traité au Code du Travail de 1961. Le chapitre 1 intitulé : « Des gens de maison », ne considérait pas les personnes travaillant au sein des familles comme des travailleuses et travailleurs au même titre que les employés/employées des secteurs commercial, industriel et agricole et ne bénéficiaient pas des avantages légaux prévus dans ledit code.

Suite à la révolution de 1986, la Constitution de 1987 a ouvert la voie permettant aux générations futures de repenser les dispositions du Code du Travail, particulièrement celles relatives aux gens de maison. La ratification de la loi relative au statut des personnes en domesticité est un grand pas vers l’amélioration des conditions de vie de cette frange de la population.

Les lois à elles-seules, toutefois, ne peuvent tout résoudre. Il faut des mesures drastiques de la part du gouvernement et de la société civile pour enrayer le problème de l’analphabétisation, contrecarrer l’exode rural, penser et exécuter une politique d’emplois pour lutter contre le tôt si élevé de chômage...finir avec cette dichotomie « moun an deyò/ moun lavil », élevé le niveau de citoyenneté, etc.


____________
* Restavèk est considéré comme une forme de traite de personnes, surtout d’enfant. Une grande partie d’entre eux provient du milieu rural. Plusieurs de ces enfants ont entre 7 et 10 ans. Les familles haïtiennes sont souvent très pauvres alors elles envoient leurs enfants dans des familles d'accueil pour travailler.

Souvent ces enfants sont maltraités, battus et exclus de la vie de la famille d'accueil. Ils ne mangent pas la même nourriture que la famille, etc. Il s’agit d’un régime déshumanisant et éreintant, marqué par de lourdes tâches domestiques, des violences physiques et cruautés mentales, obligation de participer à de pires formes de travail proches de l’exploitation.

Sunday, May 10, 2009

Sécurité/Justice et paix publie son rapport trimestriel (Janvier-mars 2009)


Le 30ème rapport de la Commission Justice et Paix fait état d'une nette augmentation de la violence dans la région métropolitaine de Port-au-Prince où, sur 185 victimes de violence repertoriées entre janvier et mars 2009, 81 (43 , 78 %) ont été tuées par balles, 19 (10, 27 %) par armes blanches et 27 ( 14, 59 %) dans le cadre d'accidents de voitures .

Sans avoir touché la plaie que représente le phénomène du kidnapping, ou du moins n'a pu trouver des informations y relatives, Justice et Paix a une fois de plus insisté que La Saline, Cité-soleil, Grande Ravine et Martissant restent et demeurent des zones extrêmement dangereuses en raison de la circulation fluide des armes et les mesures inappropriées des autorités. Quoique ces dernières, souligne le rapport sans détail aucun, ont "entrepris des efforts dans les quartiers populaires qui permettent au pays de faire un pas". "Ces efforts" , reconnait la commission, sont méconnus par la grande société.

Des recommandations ont été une nouvelle fois formulées aux autorités compétentes pour une meilleure coordination de la chaine pénale, un meileur traitement des personnes en détention, la mise en place d'une politique sécuritaire (sécurité physique, sécurité alimentaire, sécurité écologique, sécurité judiciaire, sécurité urbaine...)...

Pour Justice et Paix: "La sécurité ne devrait être [le] résultat d’une approche répressive en premier lieu. Les autorités doivent créer un climat où règne le respect des droits fondamentaux des personnes, où règne la justice sociale, où les gens peuvent espérer un demain meilleur pour tous et pour toutes."

Pour mieux informé nos lecteurs et lectrices, nous publions ci-dessous les grandes lignes dudit rapport. Nous espérons que le prochain document insistera sur l'efficacité ou non des actions entreprises par les autorités policières et judiciaires en terme de résultats attendus et objectifs établis.



Pour la période Janvier à mars 2009: 185 victimes


Janvier 2009: 66 victimes .-9 femmes, 2 enfants.- 10 victimes non-identifiées .- 27 morts par balle.- 1 mort par balle de la police / Minustah.- 1 mort dans le cadre d'affrontement gang avec police / Minustah .- 1 mort lors d’affrontement entre gangs .- 23 morts par balle d'inconnus .- 1 mort par suicide .- 2 morts par arme blanche.- 1 mort relatif à l'environnement .- 29 morts pour autres causes .- 1 mort pour accusation de vol.


Par zone .- 3 morts à Bel Air, Delmas 2 et 4, Fort National, Solino .- 4 à La Saline, Cité Soleil, Cité militaire .- 3 à Carrefour .- 2 à Martissant et de Grande Ravine .- 3 à Delmas et Pétion-Ville et 11 dans des zones inconnues (repertoriés à l'hôpital général).


Février 2009 : 46 victimes.-1 policier .-8 femmes, 1 enfant .- 6 victimes non-identifiées .- 20 morts par balle .- 4 morts par balle par de gangs .-16 morts par balle d’inconnus .- 6 morts par arme blanche .- 8 par accidents .- 1 relatif à l'environnement .- 1 pour accusation de vol .- 7 pour autres causes.

Par zone .- 4 à Bel Air, Delmas 2 et 4, Fort National, Solino .- 2 à La Saline, Cité Soleil, Cité militaire .- 4 à Carrefour .- 1 à Martissant et de Grande Ravine .- 1 à Delmas et Pétion-Ville .- 5 dans des zones inconnues (Hôpital général) .- 2 pour accusation de vol .-


Mars 2009 .- 73 victimes .- 9 femmes, 3 enfants .- 26 victimes non-identifiées .- 34 morts par balle .-1 morts par balle de la police / Minustah .- 6 morts par balle par de gangs .- 27 morts par balle d’inconnus .- 11 morts par arme blanche .- 8 morts accidentels.-1 relatif à l'environnement .- 19 pour autres causes .- 8 pour pour accusation de vol.

Par zone .- 3 à Bel Air, Delmas 2 et 4, Fort National, Solino .- 14 à La Saline, Cité Soleil, Cité militaire .- 13 à Martissant et Grande Ravine .- 6 entre Route de Delmas et Pétion-Ville .- 14 dans des zones inconnues (Hôpital général)


Pendant ces 3 mois, dans la zone métropolitaine, nous avons constaté :

· Au moins 81 personnes sont mortes par balle ; elles étaient 54 dans la période précédente. 19 personnes sont mortes par arme blanche ; contre 9 pour la période précédente. 27 sont mortes victimes d’accidents (de voiture surtout) ; contre 25 pour la période précédente. Cela signifie, la violence des armes a augmenté. Surtout dans les quartiers de La Saline et Cité Soleil, et dans la zone de Grande Ravine et Martissant.


· Parmi les victimes figurent 26 femmes adultes et au moins 6 enfants (garçons et filles).
· Pour 30 victimes nous ne savons pas le lieu où elles sont tombées ; ces données manquent dans les archives de la morgue de la HEUH. De la même façon, les procès verbaux dressés par le juge de paix manquent d’indications permettant à identifier la cause de la mort dans 55 cas.

Quelques considérations sur les 3 mois

1-La prolifération des armes de poing reste une menace. La violence armée dans le pays pourrait facilement faire surface dans le pays, depuis qu’on relâche un peu l’approche répressive, parce les armes illégales n’ont jamais été confisquées, ensuite, les armes en usage ne sont pas enregistrées correctement. Ceci est du devoir des autorités.


2-La sécurité ne devrait être résultat d’une approche répressive en premier lieu. Le rôle des autorités est de créer un climat où règne le respect des droits fondamentaux des personnes, où règne la justice sociale, où les gens peuvent espérer un demain meilleur pour tous et pour toutes.


3- À l’approche d’une nouvelle saison cyclonique, nous répétons ce qui a écrit dans le rapport précédent. Dans le pays, il n’y a pas de sécurité écologique, pas de sécurité quand on regarde la façon qu’on construit les édifices dans ou près des ravines, sur les pentes, dans les canaux, etc. Il manque une politique de l’Etat dans ce domaine ; et le peu qui existerait ne sert à rien ou est inconnu de la population. Où sont les mesures qui préparent la saison cyclonique qui s’annonce ?


Violence et détention

Nous voulons attirer votre attention sur les conditions de détention dans les prisons, qui sont des situations de violence. Les conditions de vie sont inhumaines. Y manque de l’espace, des infrastructures, de l’eau, même un lit pour se coucher fait défaut. Au moment d’écrire ce rapport, le pénitencier national contient près de 4.000 détenus et prisonniers. Chaque détenu ne dispose même pas de 0,5 mètre carré d’espace vitale.


Qui peut vivre dans des conditions de vie semblables ? Les prisons sont des écoles de délinquance et constituent un danger pour la société. Pourquoi les autorités du pays refusent d’adresser la question ? Serait-ce vraiment impossible pour l’Etat d’occuper convenablement ces 8.000 citoyens et citoyennes qui sont sous sa responsabilité directe en détention ?

Nous dénonçons le manque de conscience humaine d’un nombre de juges qui reçoivent un dossier pénal et qui ensuite partent à l’étranger pour raison d’étude ; d’autres arrivent en retard dans leurs bureaux ; d’autres encore ont tellement d’occupations différentes qu’ils ne sont même pas en mesure d’occuper les dossiers qui leurs sont confiés. Où est la volonté politique des autorités pour remédier à ces situations ?

À l’occasion de ce rapport, nous rendons public les recommandations faites par la Commission aux autorités de l’État au mois d’avril 2009 par rapport à la détention prolongée et la condition de vie des détenus.

A la Direction Générale de la Police Nationale (DGPNH)

Nous demandons qu’elle intervienne ou demande des interventions au niveau des commissariats ou sous-commissariats (milieu des gardes à vues) pour les électrifier, alimenter en eau potable pour mieux accueillir et loger les membres de la PNH comme les personnes retenues;
Qu’elle pousse les policiers à respecter le délai du garde-à-vue;
Qu’elle forme les policiers à qualifier correctement les infractions. Les rapports de police doivent être bien faits pour éviter des ennuis ultérieurs aux personnes arrêtées.


Aux parquets

Qu’ils appliquent et fassent appliquer l’art 447 du C.I.C qui fait injonction aux magistrats de visiter une fois par mois les centres de détentions qui dépendent de leurs juridictions;
Qu’ils veillent à ce que les ordonnances ou décisions judiciaires soient exécutées dans des délais raisonnables;
Qu’ils vérifient s’il n’y ait pas des ordonnances qui ne sont pas exécutées en faveur de certains détenus;


Qu’ils libèrent les voies de recours en habeas corpus dans le souci de combattre la question de détention préventive prolongée, comme prévu par la Constitution (article 26-2);
Qu’ils prennent des mesures pour que la détention préventive ne dépasse en aucun cas le temps que coûterait une condamnation (pour voie de fait simple par exemple).

Au Ministère de la Justice

Qu’il invite et oblige les policiers à respecter le délai de la garde-à-vue;
Qu’il invite les juges de paix à faire les informations préliminaires sans tarder et à temps lorsque les infractions ne relèvent pas de leurs compétences;
Qu’il prenne les mesures pour décongestionner les centres de détentions afin d’éviter le surpeuplement carcéral;

Qu’il organise plus de centre de détention au profit des prisonniers pour permettre une meilleure gestion des espaces pénitentiaires;
Qu’il prenne des mesures pour extirper la corruption qui ronge le système judiciaire ; qu’il fixe les tarifs judiciaires et les modalités de paiement si les citoyens sont tenus à payer des frais.
Qu’il assure de meilleures conditions de vie en détention : comme des soins de santé adéquats, eau, nourriture convenable, des lits pour dormir, etc.

Aux doyens et aux juges

Qu’ils fixent des horaires de travail aux cabinets d’instruction et qu’ils procèdent par roulement pour les juges d’instruction par souci de voir plus de dossiers traités dans des délais plus courts.
Veiller à l’exécution prompte des décisions de justice ; prendre des sanctions contre des retards non justifiés ou des actions d’obstruction au niveau des greffes ou des services des huissiers.
Augmenter le nombre des juges d’instruction pour faciliter un meilleur traitement des dossiers dans les délais impartis par la loi.

Aux responsables des conditions générales de la détention

Qu’ils augmentent le nombre d’agents pénitenciers au niveau des centres de détention, surtout au niveau du Pénitencier National à Port-au-Prince;

Qu’ils renforcent la sécurité autour des centres de détention;
Qu’ils donnent plus de moyens aux agents Pénitentiaires pour alléger leur tâche surtout ceux qui travaillent le soir pour qu’ils ne recourent pas à des moyens forts au moment de tensions;
Qu’ils séparent les personnes condamnées des personnes en détentions ; qu’ils aménagent des espaces séparées pour mineurs des adultes, pour femmes et fillettes;

Qu’ils aménagent les centres de santé afin que chaque détenu puisse trouver des soins convenables en cas de maladie, ceci pour freiner la propagation de maladies infectieuses et le nombre de décès en détention;

Qu’ils donnent un traitement plus digne des dépouilles mortelles des détenus décédés en prison.
Enfin, qu’ils créent plus de loisir pour le besoin des prisonniers, pour éviter la frustration, la maladie et pour diminuer le nombre de décès parmi les détenus.


Les Commissions Justice et Paix de la zone de Port-au-Prince saluent encore une fois les efforts entrepris pour créer un climat de sécurité dans le pays, même si c’est avec beaucoup d’hésitations. Nous saluons surtout les efforts entrepris dans les quartiers populaires, des efforts souvent méconnus par la grande société, mais qui permettent au pays de faire un pas. Le chemin est encore long. La lutte contre la corruption et l’impunité, contre l’exclusion et la marginalisation, pour la justice et la vérité vient de commencer.




Pour le Comité Directeur de la Commission archidiocésaine et de la Commission nationale Justice et Paix.


Djimmps Gilles,
Secrétaire général Justice et Paix, Port-au-Prince

P. Jan Hanssens, Directeur national
Port-au-Prince, 30 avril avril 2009




Monday, May 4, 2009

EAU « POTABLE » EN SACHETS / L’État laisse faire…



Depuis quelques mois, une cinquantaine de camions d’une compagnie privée font le porte-à-porte, offrant au public de l’eau potable. Une innovation dans le secteur. D’un autre côté, le commerce de l’eau en sachet, tout en s’imposant sur le marché, constitue une gangrène pour l’environnent, en plus du danger sanitaire qu’il représente.


Il est 13 heures. Un petit garçon, dans la dizaine, un « bokit » sur la tête, crie : « Dlo goud ! Dlo goud ! Dlo goud ! ». Deux passants lui font signe de leur apporter deux sachets. D’un coup de dents incisif, ils en entaillent un des coins et en boivent le contenu d’un trait, poussant un ouf de soulagement.

À quelques mètres du centre commercial Délimart, la route de Delmas grouille d’activités. Ici et un peu partout à travers la capitale, le sachet d’eau se vend à une gourde alors qu’une bouteille en coûte quatorze fois plus. « Nous achetons le sachet à moins d’une gourde. Par jour, j’écoule plus d’une centaine », se plaît à raconter Ti Do, le petit vendeur. Comme lui, des dizaines de jeunes des deux sexes s’adonnent à ce type de commerce en raison de sa rentabilité. De nombreux opérateurs économiques ont fait le même choix.

Du formel à l’informel

Dans les corridors de la capitale, les fabriques artisanales d’eau en sachet se multiplient. Sans aucun contrôle des autorités sanitaires. On n’est plus au temps de la marchande de « dlo kreyòl glase », offerte dans un verre en « stainless » à 0,50 gourde dans nos marchés publics. Par-ci et par-là, aujourd’hui, les marchands de sachets d’eau agressent les citoyens de la ville.

Certains de ces produits sont fabriqués dans des usines bien équipées, respectant, selon leurs responsables, toutes les normes d’hygiène. D’autres se réalisent dans des arrière-cours de maisons aux apparences douteuses ou sur des propriétés isolées pour échapper à tout contrôle. En Plaine, l’Industrie locale compagnie (Indloco) produit environ 300 000 gallons d’eau par jour. La boisson est tirée dans trois puits de 250 pieds chacun.

Depuis tantôt un an, l’Indloco a innové dans le secteur de l’approvisionnement en eau en plaçant sur le marché une cinquantaine de camions distributeurs. Une sorte d’alternative imposée aux clients qui « n’ont plus besoin de se déplacer pour s’approvisionner en eau [potable] », se félicite le patron de l’entreprise, Jean Léopold Sabbat. Dans son usine où une centaine d’employés sont remarqués, Jean Léopold Sabbat estime que « la qualité de l’eau est garantie. »

« Dans nos camions, nous procédons au changement des filtres chaque semaine. Dans l’usine, les membranes sont remplacées tous les ans », indique-t-il.

Une eau dangereuse !

« À Chancerelles, informe Jean Léopold Sabbat, des particuliers font la mise en sachets sans tenir compte du traitement de l’eau. Ils en achètent certaines fois à des compagnies d’eau de renom et se servent même de leurs logos ». Une entreprise mafieuse, dénonce-t-il. « Ce qui importe dans ce secteur informel, c’est les recettes. La qualité de l’eau importe peu », poursuit Jean Léopold Sabbat.

Dans son usine, la « case » (pour la mise en sachets) qui fonctionnait, il y a un an, ne sert plus à rien. Pour Alex Dupoux, un ancien fabricant de sachets d’eau, le coût de production est assez élevé avec « l’achat des sachets, l’importation des robots pour le remplissage, les camions pour la distribution ». Nous avons essayé en vain de contacter les responsables du ministère des Travaux publics, Transports et Communications (MTPTC), de la Camep, de la Santé publique et même du Commerce pour recueillir leur point de vue sur ce commerce en vogue dans la capitale, lequel peut devenir, à la longue, un véritable problème de santé publique.

Selon des experts en hygiène de l’eau, « la majorité des sachets d’eau circulant dans les rues de Port-au-Prince ne sont pas potables ». Mais personne n’est en mesure de confirmer si les mesures d’hygiène requises sont respectées. Et les responsables publics, informés du sujet pour lequel l’interview était demandée, étaient tous en réunion. Entre-temps, l’État laisse faire

Des structures inefficaces disparaîtront
Au début de 2007, le ministère des Travaux publics, Transports et Communication (MTPTC) avait élaboré un avant-projet de loi cadre sur l’Organisation du secteur de l’eau potable et de l’Assainissement. Selon ce document, des structures comme la Centrale métropolitaine d’Eau potable (Camep), le Service national de l’Eau potable (Snep) et le Projet de postes communautaires d’hygiène et d’eau potable (Pochep), devaient disparaître au fur et à mesure de l’implantation des Offices régionaux d’Eau potable et d’Assainissement (Orepa). L’Unité de Réforme du secteur de l’Eau potable (Ursep) était aussi visée.


Vendredi 25 janvier 2008

HAÏTI / DROITS HUMAINS / L’État de droit fait peur


Mardi 12 juin 2007, l’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme en Haïti, Louis Joinet, présente son rapport au Conseil des droits de l’homme. « D’énormes progrès ont été réalisés dans la République caribéenne mais, il y a encore un long chemin à parcourir », estime le doyen des rapporteurs spéciaux qui a accordé à l’envoyé spécial du Matin, en l’occurrence Marc-Kenson Joseph, l’interview suivante.


Pourquoi parlez-vous de progrès en Haïti aujourd’hui alors que l’on sait que des cas de kidnapping s’enregistrent encore (18 cas ont été dénombrés en mai dernier)?

Il y a une inversion de la dynamique dans un sens positif. Pour savoir s’il y a ou non des progrès, j’ai refait la liste de chaque recommandation que j’ai proposée depuis le début de mon mandat en 2002. Dans ce rapport, j’accorde très peu de place au monitoring. J’opte de préférence pour la suite donnée à mes recommandations. Mon mandat contrairement à d’autres mandats de rapporteur est double : monitoring et coopération (recommandation pour proposer des remèdes). Pourquoi ? Parce que fondamentalement les ONG ont implanté le monitoring dans le pays.


Le dernier exemple en date est le rapport de Justice et Paix sur le déroulement des élections. Ce qui est rare. Cela montre qu’une ONG peut faire un bon travail technique même sur un sujet politique. La section des droits de l’homme de la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), installée dans huit régions du pays, fournit un rapport mensuel suite à la visite, entre autres, de prison, de commissariats et de tribunaux.


Il y a d’abord des avancées significatives dans le domaine de la sécurité : démantèlement de gangs, arrestation de chefs de gangs, notamment, réduction du cancer qu’a été le kidnapping. Pour environ 80 cas relevés en novembre 2006, la courbe des enlèvements s’est progressivement inversée sous l’effet de ces opérations conjointes : 39 cas en février 2007, 24 en mars, 22 en avril et 18 en mai. La dynamique va dans le bon sens. Ce qui permet de dire que l’omerta (la loi du silence) qui régnait à Martissant, Cité Soleil était liée à la poigne, voire la terreur des chefs de gang qu’à quelque chose de populaire.


Qu’en est-il de la détention préventive prolongée ?

Point fondamental et récurrent. On l’appelle d’un mot pudique : la détention provisoire prolongée. Ce qui évite de dire détention arbitraire. En 2005, au plan national, il y avait 3742 détenus. Maintenant, il y en a 5 890, soit 2 578 de plus. Presque le double. C’est pour vous dire à quel point la situation est devenue catastrophique d’autant que les murs des prisons n’ont pas été élargis.


Vous pouvez en déduire des conditions d’insalubrité, de promiscuité incroyables dans lesquelles vivent les détenus illégalement emprisonnés. Pour essayer de diminuer l’engorgement des prisons, une commission de réforme de la détention a été créée. Au Palais de justice, la fréquence des audiences d’assises criminelles siégeant sans assistance de jury a été augmentée.


Le parquet a été réorganisé pour fonctionner en permanence. Donc, possibilité d’assumer la politique de comparution immédiate et d’accélérer le jugement des affaires de criminalité grave et de réduire aussi la détention provisoire. J’idéalise un peu parce que la mise en œuvre de ces réformes suppose presque un changement de mentalité. Cela commence à avoir des résultats palpables sur le terrain.

Le processus de certification (vetting) de la PNH progresse-t-il ?

inet : Sans attendre le lancement officiel de cette procédure, l’inspection générale de la PNH (IG/PNH) a mené des enquêtes qui ont conduit à des résultats significatifs : 57 agents de police suspendus, 35 révoqués et 2 rétrogradés.

Le « vetting » est un important programme où une enquête sera menée par l’IG/PNH pour les policiers et ensuite probablement pour les magistrats (réforme judiciaire), département par département et au cas par cas. Casier judiciaire, niveau d’études, compte bancaire, avoirs, relations entretenues avec des ambassades étrangères, enquête de voisinage – dont je ne suis pas favorable tenant compte du syndrome de la rumeur trop répandu en Haïti et provoquant trop d’injustices– rien ne sera négligé.

La réforme judiciaire traîne encore. Que se passe-t-il?

Quand vous revenez à l’égalité constitutionnelle, à un État de droit, il y a beaucoup de gens qui commencent à en avoir peur, à ne pas être content, à ne plus pouvoir continuer les magouilles relatives à la corruption, les trafics… Ces gens peuvent devenir dangereux. Chacun sait qu’il y a quand même quelques parlementaires qui ne sont pas des champions de la lutte pour la transparence et pour la légalité.

Heureusement, la majorité des parlementaires soutiendront ce projet. Avant, tout était de la responsabilité du gouvernement. On gouvernait sans Parlement. Maintenant, il y a un Parlement élu. Beaucoup de parlementaires manquent d’expérience, les ministres aussi. Donc, ça marche un peu difficilement. Mais, du côté du gouvernement la volonté politique est affirmée, il commence à passer aux actes. La commission sur la réforme de la justice a été créée à l’initiative du président René Préval lors d’une réunion convoquée au Palais national avec l’ensemble des acteurs publics et des membres de la société civile.

Cette réunion, semble-t-il, vous a marqué. Pourquoi ?

Écoutez, durant mes vingt huit ans de lutte pour les droits de l’homme, cela a été l’un des moments les plus forts pour moi. C’est la première fois que j’avais l’impression que je ne venais pas en Haïti pour enquêter, dénoncer mais, d’avoir de vraies réunions de travail avec des gens qui veulent essayer de prouver que c’est possible. Cette réunion a donné lieu à la création d’un comité de suivi de ces rencontres.

C’est également pour la première fois qu’un rapport sur la réforme de la justice est élaboré par des Haïtiens, pour les Haïtiens. Sans l’utilisation de la « langue de bois ». C’est une novation. Les projets relatifs aux statuts du Conseil et de l’École de la magistrature ont été déposés au Parlement. Le début de l’examen du texte a commencé lundi avec l’audition du ministre de la Justice.

Pensez-vous que le président Préval aura le dessus sur le phénomène de la corruption ?

Il y a une volonté patiente du président de la République. Lors de la réunion précitée, j’ai insisté sur cinq points : la coordination comme impératif de réussite, l’équilibre raisonnable à trouver entre l’indispensable coopération des milieux bancaires et les unités de lutte contre la corruption (ULCC, Ucref), l’importance du distinguo « macro » et « micro » corruption, l’urgence de l’adoption du projet de « loi portant déclaration de patrimoine par certaines catégories de personnalités politiques, de fonctionnaires et autres agents publics », l’importance de la coopération internationale et celle d’un soutien politique fort.

Le récent démantèlement du réseau de narcotrafiquants de Léogâne est sans précédent. Plus de 400 kilos saisis, cinq policiers arrêtés dont un haut gradé de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ). L’épée de Damoclès a pesé sur les narcotrafiquants. Évidement, plus on démantèle, plus ils (trafiquants) vont se défendre, plus cela (la lutte) sera dure.

Haïti progresse-t-elle dans le domaine sécuritaire et recule-t-elle dans le judiciaire ?

Beaucoup reste à faire pour les deux. Les progrès constatés dans le domaine sécuritaire sont plus importants que ceux que j’ai constatés dans le domaine de la justice. Une petite réserve du côté de la justice : il y a eu des tensions entre la Direction générale de la police et le parquet de Port-au-Prince (policiers/magistrats). C’est en train de se résorber. Mais, c’est sûr que les progrès de la sécurité ne peuvent pas se faire sans ceux de la justice. Ce n’est pas la police qui juge. C’est les instances de poursuites, les parquets. D’où l’importance de la réforme de la justice qui va insuffisamment vite par rapport à celle de la police. Il faut que la justice rattrape la petite avance prise par la police.

Un mot spécial au peuple haïtien ?

Mon gros problème, c’est que je suis tombé amoureux de ce peuple. Depuis mes 28 ans à l’Onu, c’est là que j’ai eu l’émotion la plus forte de misère. Ce peuple débrouillard comme ce n’est pas possible ! J’ai visité récemment le quartier des pièces de voiture, c’est étonnant. Ils fabriquent des pièces qu’on ne trouve plus. Et puis, la culture, les peintres, les poètes. J’aime le peuple haïtien.



Genève, jeudi 14 juin 2007

RÉALITÉS NATIONALES / « Shada » réclame des latrines publiques !



Pour les 12 000 habitants qui vivent à « Shada », bidonville du Cap-Haïtien, environ cinq latrines sont disponibles. À l’initiative du projet EAuCap, exécuté par le consortium Oxfam GB, Protos et Groupe d’intermédiaire technologie d’Haïti (GTIH), et les autorités étatiques, des latrines écologiques seront construites prochainement.


Dans quelques couloirs, des adolescents jouent à la marelle. Dans d’autres, des cordonniers réparent des chaussures de troisième main pour les liquider au marché public de la capitale du Nord, à vil prix. Arpentant les couloirs effrayants de « Shada », on découvre une vie communautaire agitée. Des femmes, accroupies dans une intersection, commentent les disputes d’hier soir d’un couple voisin. Dès qu’un inconnu s’approche, on change de sujet.

À quelques mètres, dans un autre couloir, des enfants, nus comme Adam et Eve dans leur innocence, se forcent à sourire. Alors que d’autres adolescents suivent, en grimaçant, un des leurs, tout en blanc et en transes, chantent et lancent des slogans humoristiques, comme au carnaval. Mais au bout de quelques minutes de marche, un autre spectacle, sordide, s’offre au reporter du Matin. À la queue leu leu, des jeunes s’accroupissent sans gêne aucune pour évacuer leurs intestins, dans des latrines (la mer) à ciel ouvert.

En mal de santé publique

Promiscuité, insalubrité et avec ses latrines publiques en plein air, « Shada » est en mal de santé publique. Bâti en labyrinthe, ce bidonville, situé à la sortie ouest du Cap-Haïtien à proximité du littoral, donne du fil à retordre aux autorités. Comme à Fort Saint-Michel, la Cité Soleil du Cap, « Shada » peut être considéré comme un autre site de décharge. Les habitants y vivent repliés sur eux-mêmes, chacun pour soi. Construire des latrines publiques dans cet espace de misère dégradante est, dit-on, dans l’ordre des choses irréalisables.

Pourtant, dans le cadre de l’exécution du projet EAuCap, les autorités étatiques et le consortium d’Oxfam GB, Protos et Groupe d’intermédiaire technologie d’Haïti (GTIH), trois Orga -nisations non gouvernementales (ONG), font croire le contraire. Dans un premier temps, elles ont procédé au regroupement de l’ensemble des associations de « Shada ». S’en est suivie une campagne de promotion des règles d’hygiène. Après plusieurs séances de formation pour les associations, la construction de latrines pilotes a été retenue comme la priorité des priorités pour les habitants.

Du « marketing social »

Financé par l’Union européenne (UE) à hauteur de 3 millions d'euros, EAuCap considère « Shada » comme un défi. Selon le coordonnateur dudit projet, « depuis trois mois, l’équipe est encore en phase de discussion ». L'Ivorien Kone Amara précise, toutefois, que les ingénieurs ont procédé à l’analyse technique des modèles de latrines adaptées au contexte, discuté des coûts. Reste et demeure l’approbation des riverains de « Shada » car, insiste-t-il, on ne souhaite pas construire pour construire.

L’idée est de réaliser des œuvres durables pouvant servir d’exemple à d’autres bailleurs dans d’autres zones.« De plus, ajoute le coordonnateur adjoint du projet EAuCap, l’initiative de construire ces latrines relève du marketing social. Cela nécessite un faible coût et une gestion facile ». En effet, eu égard aux modèles présentés, les matières fécales seront soit séchées et utilisées à la fabrication de compost, soit curées après au moins une année.

« Shada », informe Samuel Mondestin, est le premier quartier que les autorités projettent de déplacer. Les besoins sont urgents. Dans ce bidonville, les policiers nationaux ne s’aventurent pas, quel que soit l’incident ou le délit signalés : crime, émeute, bagarre, viols ou vols. Pourtant, bravant tous les dangers, l’équipe d’ingénierie-sociale (animation) du projet EAuCap se rend sur les lieux quasiment chaque jour. Pour elle, il est temps qu’un autre cadre de vie soit offert à la population de « Shada ».

Mardi 29 janvier 2008

LOYER / Quand le loyer des appartements prend l’ascenseur !



À Port-au-Prince, meublés ou non, les appartements en location coûtent une fortune. Dans bien des cas,le loyer est fixé selon la tête du client.

Les mains en l’air, Mamyse*, une mère de deux enfants, se plaint de ne pouvoir trouver deux chambres à louer à un prix abordable à Pétion-Ville. Sous un soleil de plomb, ce samedi de janvier, elle crie ses misères aux « courtiers » de la Place Boyer. « Messieurs, demande la jeune femme, où puis-je trouver deux pièces à louer ? ». « Il y en a beaucoup jèn nègès. J’ai quatre appartements. Deux à Jacquet, un autre à Péguy-Ville et le dernier à Bèl-Vil. Tous à 600 US par mois. Celui de Péguy-Ville, toutefois,est négociable », lui répond l’un des intermédiaires.

Et un autre d’ajouter : « À Delmas 75, par contre, j’ai un appartement qui te coûtera 70 000 gourdes l’an. Si tu es prête bèl nègès, on y va ». Mais Mamyse n’a pas plus que 50 000 gourdes en bourse. Il y a trois mois, son actuel locateur lui avait notifié l’augmentation du coût du bail, d’un ton qui laissait peu d’espoir pour des négociations. Désabusée, la jeune mère optera pour l’un des plus grands bidonvilles de Pétion-Ville où elle finit par trouver un petit studio de deux pièces à moins de 40 000 gourdes, l’an.

Le prix du loyer à Port-au-Prince ?Il n’y a pas que les Haïtiens qui soient victimes de cette situation. Quand il s’agit d’étrangers, surtout de fonctionnaires de la mission onusienne, les propriétaires doublent ou triplent le prix. Beth, une Américaine dans la trentaine, travaille en Haïti depuis quelques années pour le compte d’une organisation internationale.

« À mon arrivée, j’habitais, à Delmas 75, dans un appartement de 14 pièces, loué pour environ 800 dollars américains le mois », explique l’Américaine, alors qu’à Pélérin, il y a environ deux ans, elle payait trois chambres à 750 dollars. « Bien sûr, après de houleuses discussions avec le propriétaire qui souhaitait augmenter le prix », témoigne-t-elle. Aujourd’hui, Beth vit à Péguy-Ville où elle paie un loyer mensuel de 300 dollars pour un appartement non meublé de trois chambres.

Pedro, un employé de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), a à peu près connu le même scénario. Pourtant, il ne s’en plaint pas. « Vous voulez une maison confortable ? Alors, vous payez cher », soutient Pedro. Depuis 2005, il vit à Morne Calvaire où il a loué une maison de 4 chambres à 2 400 US par mois, sans compter les factures d’électricité, d’eau et de carburant pour la génératrice en cas de coupure électrique.

Soucieux de leur sécurité, la majorité des étrangers en mission à Port-au-Prince optent pour les hauteurs. Les petites bourses, quant à elles, n’ont d’autre choix que les bidonvilles ou les pentes des mornes dénudés.

Fixation excédentaire : un délit !

Le secteur immobilier est de plus en plus rentable à Port-au-Prince à cause des demandes en location qui vont crescendo. Il arrive que des propriétaires louent leurs maisons résidentielles et se cherchent une maison à un meilleur prix que celui demandé pour les leurs. Cependant, suivant la loi, tout propriétaire souhaitant donner en location sa maison, ne peut le faire qu’après l’expertise de la Direction générale des impôts (DGI).

« Au regard de la Loi du 19 juillet 1961, le propriétaire qui désire louer sa maison devra faire une déclaration au Bureau des contributions qui, après expertise et d’un commun accord avec le propriétaire, déterminera l’estimation locative de la propriété », souligne le juriste Samuel Madistin. « Après fixation de l’impôt, poursuit Me Madistin, le propriétaire qui aura passé outre à la valeur établie est passible d’une amende de 50 à 1000 gourdes ou d’un emprisonnement de cinq jours à trois mois ».

Me Madistin est conscient que « la loi est dépassée. Il n’y a aucune surveillance. Les propriétaires en profitent pour monter les prix quoique la fixation excédentaire (surestimation des coûts de loyer) soit un délit ».


* Tous les noms figurant dans ce reportage sont des noms d’emprunt.


Extrait de la Loi du 19 juillet 1961…

Article 4.Toute augmentation de loyer est interdite même en cas de changement de locataire. Le loyer mensuel de tout immeuble doit être identique au montant qui a servi de base au paiement de l’impôt locatif. Si, après avoir loué un immeuble, le locataire se rend compte que la fixation du loyer mensuel a été faite à l’encontre de cette base, il pourra refuser de continuer à payer sur cette base excédentaire et se référer au Service de l’imposition locative qui lui délivrera un certificat attestant l’estimation locative de la maison en question. Muni de ce certificat, il procèdera contre son bailleur dans les formes prévues à l’article 2 de la présente loi.



Lundi 21 janvier 2008

FOOTBALL / FUNERAILLES NATIONALES / Ultime hommage à Emmanuel Sanon !



Dans une mosaïque d’uniformes scolaires, le stade Sylvio Cator a accueilli, ce mercredi 5 mars, environ huit mille personnes pour honorer la mémoire d’Emmanuel « Manno » Sanon, mort d’un cancer du pancréas, le 21 février dernier, à 56 ans.


Il fait 7 h au stade Sylvio Cator. Un dispositif de sécurité impressionnant, assuré par la garde présidentielle et les corps spécialisés de la Police nationale d’Haïti (PNH), s’observe aux environs du stade. La dépouille mortelle d’Emmanuel « Manno » Sanon est exposée au centre du terrain devant un stand qui rassemble sa famille, ses proches et ses coéquipiers de la fameuse sélection « Toup pou yo » de 1974.

Aux quatre coins du stade, des portraits géants du premier buteur de l’histoire d’une sélection nationale haïtienne en phase finale de Coupe du monde s’exposent au regard des participants. Le décor est planté. Au fur et à mesure arrivent des membres des délégations des clubs de football, des sympathisants, des passionnés, des représentants et chefs de partis politiques, des représentants du Pouvoir judiciaire, d’autres du Législatif et d’autres encore de l’Exécutif.

La grande majorité demeure les délégations d’élèves. Ces derniers caquètent chaque fois que l’on diffuse le morceau musical identifiant la Sélection de 74. Mais les yeux restent figés sur le centre du terrain. On passe devant le cercueil dans lequel repose la dépouille mortelle et on s’y arrête rien que pour quelques secondes.

Manno : « Le chevalier du football haïtien »

Ce mercredi, on dirait que le stade revivait les exploits de Manno et qu’il s’agissait de son dernier match. À cor et à cri, on citait son nom ou on l’applaudissait. Même le président René Préval et le Premier ministre Jacques Édouard Alexis se mêlaient de la partie avec les hauts fonctionnaires de l’État. Philippe Vorbe, Jean-Claude Désir dit Tom Pouce et Ernst JeanJoseph, tous trois coéquipiers et joueurs préférés de Manno sur le plan local, ne peuvent contenir leurs larmes.

« C’est quelque chose de spécial auquel on ne s’attendait pas vraiment », confie Vorbe, très ému par l’ampleur de cette cérémonie qui honore, a-t-il dit, toute la promotion des années 70. « C’est une partie de nous qui s’en va », a conclu l’ancien milieu de terrain de « Toup pou yo », qualifiant Manno de « chevalier du football haïtien ». Interviewé par le reporter du Matin, Tom Pouce a préféré insister sur les talents du plus grand attaquant de l’histoire du football haïtien.

Pour Ernst Jean-Joseph, coéquipier du premier buteur de l’histoire d’une sélection nationale haïtienne en phase finale de Coupe du monde, dès qu’on évoque le nom de Manno Sanon, de grands souvenirs lui remontent.

L’immortel

Selon Reynald Dévilmé, ancien coéquipier de Manno en sélection nationale et au Don Bosco de Pétion-Ville, celui-ci avait un rêve. Celui de voir Haïti participer à une autre Coupe du monde. Il a décrit Manno Sanon comme « un symbole pour la nation haïtienne, un homme simple et modeste ». Le président de la Fédération haïtienne de football (FHF) considère les funérailles nationales de Manno Sanon comme un « devoir de mémoire, un devoir de réparation » envers la Sélection de 1974.

Yves « Dadou » Jean Bart, témoin de l’évolution du célèbre joueur en tant que chroniqueur sportif des années 70, a appelé les jeunes à suivre l’exemple de ce fils des quartiers populaires. Dans cette lignée, le président du Don Bosco de Pétion-Ville a déclaré que le numéro « 10 », porté par l’emblématique joueur au sein du Don Bosco, ne sera plus porté au sein du Club, et a remis un maillot du club frappé de ce numéro fétiche, à la veuve du défunt, en signe de reconnaissance.

Le ministre de l’Éducation nationale voit également en Manno un modèle pour la jeunesse haïtienne. En ce sens, a annoncé Gabriel Bien-Aimé, le championnat interscolaire sera bientôt rebaptisé « Coupe Emmanuel Sanon ». Mannno a fait ses débuts dans le championnat interscolaire où il a été sacré champion dans la catégorie U-17. Le ministre Bien-Aimé a lancé un appel à l’unité. « Haïti est comme une équipe de football. Nous formons une équipe pour gagner le championnat contre la misère, contre l’analphabétisme », a-t-il martelé.

D’un autre côté, le ministre de la Jeunesse et des Sports et de l’Action civique, Fritz Bélizaire, a évoqué les performances d’Emmanuel Sanon dans le championnat scolaire, la Coupe Pradel, la Sélection nationale en tant que joueur mais aussi en tant qu’entraîneur. « Manno est parti pour l’autre monde, mais il ne mourra jamais dans l’esprit et le cœur des Haïtiens, car son nom constituera une référence pour les sportifs, toutes générations confondues. Les jeunes d’aujourd’hui et de demain doivent et devront prononcer son nom avec ferveur parce qu’il est la preuve de notre potentialité […] », a déclaré Fritz Bélizaire.

Le leader politique Evans Paul s’est ainsi exprimé au terme des funérailles : « Ce 5 mars est un jour important pour le foot haïtien, mais également pour l’image du pays. L’image de solidarité, particulièrement des jeunes de moins de 30 ans qui n’ont pas véritablement connu Manno. C’est le moment de reconnaissance des valeurs ».

La cérémonie prit fin aux environs de 10 heures, après la sonnerie aux morts jouée par un musicien de la fanfare du Palais national. Le cercueil a été porté jusqu’à la barrière sud du stade Sylvio Cator par les membres de la Sélection nationale « Toup pou yo ». Le cadavre de Emmanuel « Manno » Sanon a été, quelques minutes plus tard, incinéré dans une entreprise funéraire de la capitale.

Jeudi 6 mars 2008

CRISE ALIMENTAIRE / « Haïti doit être une priorité pour les États-Unis », estime J. Jackson


Mardi 29 avril, 9 h 51 a.m. À la « salle des bustes » du Palais national, le révérend Jesse Jackson fait son entrée sous les applaudissements d’une délégation composée d’une vingtaine de membres, pour la plupart des Haïtiano-Américains. Le président Préval est absent à cette conférence de presse. Il est retenu par d’autres obligations qui seraient en relation avec le processus de ratification du choix du Premier ministre désigné Éricq Pierre.


« Trente mille tonnes de riz, quinze mille tonnes de blé et sept mille tonnes d’huile par mois», tels sont les besoins d’Haïti à court terme en matière alimentaire, selon le leader afro-américain. En visite en Haïti depuis dimanche, le révérend Jackson a estimé qu’ « aujourd’hui, Haïti doit être une priorité pour les États-Unis ». « À court terme, a-t-il poursuivi, il faut réinvestir dans les infrastructures, revitaliser la production agricole, réévaluer la subvention du riz … ».

« C’est une opportunité pour le peuple haïtien de dire aux États-Unis que vous avez besoin de plus de nourriture, de plus de médicaments, de plus d’emplois », a insisté Jesse Jackson. De retour aux États-Unis, le leader afro-américain et ses compagnons entreprendront des démarches auprès des leaders politiques, des congressmen et des religieux à Washington, Miami, Chicago en vue de permettre à Haïti de recevoir, à des conditions préférentielles, du riz, du blé et de l’huile de cuisine.

Le révérend afro-américain s’est plaint de la hausse du prix du sac de riz (60 dollars) produit aux États-Unis qui est hors de portée des Haïtiens, dont plus de 60 % vivent avec moins d’un dollar par jour. Il a dit souhaiter rencontrer des exportateurs américains de riz. Jessy Jackson a également appelé à l’élimination de la dette externe d’Haïti ainsi qu’à l’inclusion des sans-papiers haïtiens dans le cadre de la réforme de l’immigration américaine qui accorde le droit d’asile aux sans-papiers cubains une fois ces derniers arrivés sur le territoire américain.

Jesse Jackson n’a cessé de rappeler la participation héroïque, en 1776, de soldats haïtiens à la guerre de l’indépendance des États-Unis.

L’élimination de la dette

Insistant que l’Amérique a une «dette morale » envers Haïti et qu’elle doit intervenir dans la crise alimentaire que connaît ce pays, Jesse Jackson a soutenu que « les institutions financières internationales doivent aider à obtenir l’élimination de la dette externe. « Le montant du service de la dette, environ 70 millions de dollars l’an, a-t-il expliqué, sera consacré à des investissements dans le domaine des infrastructures, de l’agriculture, de la santé et de l’éducation au profit des plus pauvres ».

D’un autre côté, le révérend Jackson a exhorté le gouvernement américain et le Congrès à adopter la deuxième version de la loi d’opportunité hémisphérique à travers l’encouragement au partenariat (HOPE). « Une telle initiative, a-t-il fait remarquer, aiderait Haïti à créer des milliers d’emplois dans le secteur de la sous-traitance grâce à une exploitation, pendant plusieurs années, de l’exonération des droits de douane dont bénéficient, sur le marché américain, les produits textiles et pièces d’automobile fabriquées dans le pays ».

Dénonçant les dépenses militaires de l’administration Bush destinées à soutenir la guerre en Irak, le révérend a souligné qu’une bonne partie de ces fonds pourrait servir à aider au développement de pays pauvres comme Haïti. Au cours de sa visite de 72 heures, le révérend Jesse Jackson a rencontré le président Préval, des parlementaires, le père Gérard Jean-Juste et visité Cité Soleil, le plus grand bidonville du pays.

Jesse Louis Jackson Sr. ou Jesse Jackson est un révérend noir américain, né le 8 octobre 1941 à Greenville, dans l’État de Caroline du Sud, aux États-Unis. C’est un militant politique pour les droits civiques et notamment ceux des Noirs américains. Il a été candidat pour la nomination aux élections présidentielles de son pays, dans le Parti démocrate, en 1984, en 1988 et en 2004.

Il est le premier noir américain à remporter une primaire du parti démocrate. Il a créé deux organisations non lucratives People United to Serve Humanity (PUSH, «peuple uni pour servir l’humanité ») en 1971 et la Rainbow Coalition en 1984. Elles ont fusionné en 1996 sous le nom de Rainbow/PUSH. Ces dernières années, il a soutenu publiquement quelques personnalités afro-américaines confrontées à la Justice, comme par exemple, en 2005, le chanteur Michael Jackson pendant son procès ou encore le condamné à mort Stanley Williams.



Mercredi 30 avril 2008