Wednesday, April 29, 2009

ASSAINISSEMENT / Seize millions de gourdes pour un projet ambitieux englobant 21 communes



Pour pallier le problème d’assainissement dans le pays, notamment dans l’aire métropolitaine, le ministère de l’Environnement a procédé vendredi au lancement d’un « projet d’assainissement » qui débute ce lundi. La cérémonie s’est déroulée à l’Hôtel Montana en présence de la représentante de l’OPS/OMS, Dr Béatrice Bonneveaux, de parlementaires, notamment les sénateurs de l’Artibonite et du Nord, Youri Latortue et Antoine René Samson, de cadres du ministère de l’Environnement et de délégués départementaux.

« 16 millions pour 21 communes »

« Cette initiative rentre dans le cadre du Programme d’apaisement social (Pas)», a indiqué le ministre de l’Environnement, l’ingénieur Jean-Marie Claude Germain, soulignant qu’elle génèrera 7000 emplois. Le budget alloué à ce projet est estimé à environ 16,7 millions de gourdes. C'est un projet « de loin insuffisant car seulement 21 communes en bénéficieront », selon le ministre Germain.

Le projet sera exécuté en trois étapes : nettoyage des rues, ramas- sage et transport des déchets, puis, transformation des déchets en compost. Le ministère de l’Environnement s’occupera de la première et de la dernière étape, alors que le Service métropolitain de collecte et résidus solides (SMCRS) et le Centre national d’équipement (CNE) se chargeront du ramassage et du transport des ordures qui seront stockés dans des décharges. Le ministre Germain a en outre indiqué que, pour ce quinquennat, son ministère entend innover dans le domaine de l’assainissement.

Des centres de récupération de déchets, auxquels trois fonctions seront attribuées, seront aménagés ; des jeunes seront formés dans les départements aux fins de monter des micro-entreprises de compostage qui contribueront à diminuer l’utilisation de l’engrais chimique dans les mornes ; seront installés également des appareils de recyclage de plastique pouvant produire des planches plastiques qui seront utilisées dans la construction de bancs d’écoles et de places publiques et aussi dans la production de bûchettes pour les dry-cleaning, les boulangeries et les « guildiveries ».

De plus, des appareils pouvant fabriquer des briquettes de charbon seront installés dans les centres de récupération en vue de diminuer le taux d’utilisation de charbon de bois dans les zones urbaines. Pour la représentante de l’OPS/ OMS, il s’agit d’une trilogie : eau, assainissement et environnement. L’OPS/OMS consacre une bonne partie de ses ressources à promouvoir des projets d’assainissement et d’accès à l’eau potable, autant d’initiatives qui participent d’une politique globale de santé et de prévention des maladies.

Selon les estimations de l’OPS/OMS, chaque dollar américain investi en assainissement fait économiser 5 $ de dépenses en traitement de maladies.

« Sans doute, les objectifs de développement du millénaire ne pourront pas être atteints si on n’investit pas dans l’assainissement et l’eau potable », a soutenu Mme Bonneveaux qui a informé qu’ « en appui au Pas, l’organisation a démarré un projet de six mois à Cité Soleil ». Toutefois, elle a émis des réserves en ce qui concerne l’appellation du programme. « Je n’aime pas vraiment l’appellation apaise- ment social. » Elle préfère parler de « Programme d’intégration sociale (Pis) » dans lequel selon elle, les jeunes pourraient s’intégrer.

Opinion partagée par les deux parlementaires qui ont toutefois salué le ministre de l’Environnement pour être « le premier à traduire dans le réel le Programme d’apaisement social ». « Nous sommes là pour apporter notre appui à cette activité à haute intensité de main-d’œuvre. Elle peut contribuer à régler le problème d’insécurité», a déclaré Youri Latortue. Le sénateur de l’Artibonite pense que ce projet est un premier pas pour les jeunes de nos communes. « Mais, prévient-il, il y a certaines choses à éviter dans ce programme : autrefois, on utilisait ces genres de programme dans des visées essentiellement politiques.

Aujourd’hui, c’est une vision de développement durable que nous avons de la gestion des déchets. C’est un processus qui amènera à l’éclosion de certains entrepreneurs au niveau même de la gestion de décharge. »Youri Latortue encourage égale- ment les autres ministères à planifier des programmes durables dont les jeunes seront les principaux bénéficiaires.

Le sénateur du Nord a abondé dans le même sens et estimé « que ces activités doivent rentrer dans une dynamique d’intégration pouvant redynamiser la jeunesse tout en l’aidant à planifier son avenir ». Le sénateur Antoine René Samson a, en outre, indiqué que l’on ne peut parler du problème de l’insécurité sans poser les problèmes socio-économiques.


Lundi 14 août 2006

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