Tuesday, April 28, 2009

PRESSE / ASSASSINAT / Jacques Roche : 14 juillet 2005 – 14 juillet 2008



Déjà trois ans. Trois ans, date pour date, que notre confrère Jacques Roche, chef du service culturel de notre quotidien, a été crapuleusement assassiné. Le Matin s’interroge : quand cessera l’impunité ?


14 juillet 2005-14 juillet 2008. Trois ans depuis que le dossier de Jacques Roche traîne au cabinet d’instruction. « L’adresse de certains suspects est toujours inconnue », dit le juge instructeur Jean Pérez-Paul, en charge du dossier depuis plus d’un an. Me Pérez-Paul estime que des progrès ont été enregistrés et s’est dit déterminé à soumettre l’ordonnance finale au parquet dans un bref délai.


Dans un premier temps, le juge instructeur s’était imposé octobre 2007. Puis, fin novembre 2007 et mars 2008. Toutefois, aucun des ces délais n’a été respecté.Au début de 2007, le juge PérezPaul a rendu une ordonnance partielle. La grande majorité des concernés ont interjeté appel. «Donc, commente le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), un problème de coordination est posé entre les acteurs de la chaîne pénale ; l’affaire est en même temps par-devant la juridiction de jugement, le cabinet d’instruction et la Cour d’appel. »


En août 2007, le tribunal criminel siégeant sans assistance de jury a évoqué l’affaire des accusés Chéry Beaubrun et Alby Joseph pour être jugés sur les chefs d’accusation d’association de malfaiteurs, d’incendie de marché public, de complicité d’enlèvement et de séquestration suivie de meurtre sur la personne de Jacques Roche, suivant l’ordonnance de renvoi de la Chambre d’instruction criminelle, datée du 22 novembre 2006. Le 30 août, ces deux accusés ont écopé d’une condamnation à perpétuité pour leur implication dans l’assassinat de Roche. Verdict perçu comme un début de justice.


Deux mois plus tard, Wensley Boshomme, un évadé du Pénitencier national en 2005, a été écroué dans le cadre du dossier. S’en suivront les arrestations d’environ une vingtaine d’autres suspects : Bibi, Augustin Antoine, alias Général Toutou, Gaétan, Desrosiers Becker alias Tiyabout, Jimmy, Kénold, Bakòy, Ti Mackenson, Je m Pete, Ara, Francky, Woody Bèbè, Johnny Céron, Alamaskay, Étienne Roger alias Ti Edgard, Jules Mentor, Ti Réginald, Faubert Florestal, Dan Sere et Frantz ainsi connus…La plupart de ces suspects n’ont pas encore comparu devant le magistrat instructeur.


Qui sont les auteurs et exécuteurs?


Ce lundi ramène le troisième anniversaire du lâche assassinat du journaliste-poète Jacques Roche, exécuté à l’âge de 44 ans, le 14 juillet 2005, par ses ravisseurs, quatre jours après son enlèvement le 10 juillet à Nazon. Comme un vulgaire bandit, le confrère avait été retrouvé, très tôt dans la matinée, à Delmas 4, torse nu, attaché à une chaise, les bras menottés, le corps portant des impacts de balles et des traces de torture.Reporters sans frontières (RSF) avait invoqué l’implication des partisans armés de l’ex-président Aristide dans l’enlèvement, la séquestration et l’exécution du journaliste.


Mais, aujourd’hui encore, la justice n’a pas encore dit son mot pour faire briller la vérité.


Plein de vie et rêveur de charme, le très sympathique Jacques Roche était chef de la section Culture du Matin et co-présentateur de l’émission sportive Sportissibo sur radio Ibo, une station privée de la capitale. Auteur de trois CD publiés sous le titre « Le vent de liberté », il animait également un programme radio télédiffusé intitulé « Randevou Sosyete Sivil la » (Le rendez-vous de la société civile) pour le compte du Groupe des 184, une plate-forme de la société civile très impliquée dans le mouvement GNB à l’origine de la chute de Jean-Bertrand Aristide, le 29 février 2004.

Lundi 14 juillet 2008

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