Monday, April 27, 2009

ÉLARGISSEMENT DES TROTTOIRS : Pour faire davantage de place aux marchands de rues ?



Des trottoirs élargis et débarrassés de marchands et des carcasses de véhicules. À l’avenue Magloire Ambroise, Turgeau, Bourdon et Pétion-Ville, des propriétaires sont contraints de démolir les clôtures de leurs maisons dans le cadre d’un « Programme de rénovation urbaine ». Un autre programme de plus appelé à la longue à faire davantage de place aux marchands des trottoirs? Il n’est que d’attendre !


Elle ne sait rien du « Programme de rénovation urbaine » du ministère des Travaux publics, Transports et Communications (MTPTC). Est inscrit, depuis quelques temps, sur le mur de clôture de sa propriété : « À déplacer de 2 mètres/TPTC ». Jeanne, la cinquantaine bien sonnée, habite Turgeau depuis une vingtaine d’années. Comme la plupart des propriétaires des zones ciblées par ce programme du MTPTC, elle soutient n’avoir pas été avisée à temps et de manière formelle de la démolition prochaine de son mur de clôture qui empiète, selon les autorités, sur l’espace réglementaire des trottoirs.


« J’ai été obligée de reculer mon mur de clôture la semaine écoulée parce que, jour et nuit, des agents des TPTC procédaient à la démolition des murs de clôture voisins. Un superviseur m’a même injurié, prétextant que je n’ai pas respecté les 2 mètres de distance prévus par la loi et qu’ils exécuteront l’ordre de leur chef, qu’il pleuve ou qu’il tonne.» Frustrée, Jeanne, qui pourtant est favorable à l’élargissement des trottoirs, a adressé une lettre au ministre des TPTC, il y a presque deux mois. Lettre restée sans réponse et dans laquelle elle se déclarait « victime d’expropriation » de la part de l’État.


Jeanne n’est pas la seule à se prétendre « victime d’expropriation » dans le cadre de ce Programme de rénovation urbaine. Plusieurs propriétaires de Turgeau comme de Pétion-Ville sont du même avis et se retrouvent dans leurs inquiétudes qu’à la longue, ce programme ne consiste qu’à « faire davantage de place aux marchands de trottoirs », compte tenu des traditionnels déficits de suivi dans les projets étatiques.


Déjà, dans quelques rues de la capitale, notamment à l’avenue Magloire Ambroise, des marchands se sont réinstallés princièrement. Situation qui, si elle est tolérée, viendra donner raison aux pessimistes. Pourtant, l’assistant directeur des Travaux publics, Joiséus Nader, avait indiqué que « après ces travaux de réfection, les trottoirs ne se transformeront plus en marché de rue ». Son ministère aurait rencontré les responsables de la police et des mairies métropolitaines pour des actions concertées et efficaces en ce sens.


À Pétion-Ville, les opérations de rénovation urbaine ont commencé récemment. Mme le maire Claire Lydie Parent qui s’est fixé le pari, non encore gagné, de restituer les trottoirs aux piétons, parviendrat-elle à faire de sorte que l’élargissement des trottoirs ne soit, à court ou à moyen terme, qu’un surplus d’espace offert aux marchands de rue ? Il n’est que d’attendre.





vendredi 19 septembre 2008

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