Monday, April 27, 2009

Gonaïves / Post-Cyclone/ Difficile transition pour les sans-abri



Les ouragans et tempêtes tropicales Fay, Gustav, Hanna et Ike ont laissé derrière eux des milliers de sans-abri. Aux Gonaives, nombre de ces derniers ont rejoint des proches dans les hauteurs ou dans les villes voisines, ou encore à Port-au-Prince. D’autres, malgré eux, restent entassés dans des écoles, des églises, sous des tentes…. Environ deux mois après, la plupart d’entre eux ne savent à quel saint se vouer.


Solon, la quarantaine, un agriculteur, s’est réfugié dans une chambrette de l’École nationale de PontGodin depuis plus d’un mois. Ce n’est pas ce qu’il aurait souhaité. Mais sa maison, sa clôture, son jardin…tout ce qu’il avait a été emporté par les eaux en furie lors du passage du cyclone Ike à la cité de l’Indépendance. Pire ! il a failli perdre sa sœur aînée, handicapée mentale, au moment où les eaux ont atteint environ 3 mètres de hauteur.


Plus d’un mois après le passage d’Ike, le dernier des ouragans ayant frappé le pays, Solon crache son amertume. « Tous les matins, les cris des autres sinistrés me réveillent dès l’aube. Ici, personne ne respecte personne », déplore-t-il. Solon passe sa journee à jouer aux dominos, au foot-ball ou à se promener dans les parages. Cela l’aide à oublier un peu.


À l’École nationale de Pont-Godin, non loin de Savane Désoléee, les sinistrés font face quotidiennement à d’autres épreuves, dont un sérieux problème de latrines. « Les toilettes de l’école ne fonctionnent plus. Durant plusieurs semaines, on a utilisé la cour de l’école afin de satisfaire nos besoins physiologiques », explique Solon avant de souligner la constrcution de latrines provisoires par l’organisation internationale Oxfam.


Comme premières réponses à la tragique situation des victimes, Oxfam a opté pour la construction de latrines provisoires, le stockage et l’approvisionnement en eau potable et la distribution de kits d’hygiène et d’ustensiles de cuisine. Des activités visant une quinzaine de milliers de bénéficiaires et financées par le Service d’aide humanitaire de la Commission européenne (Echo) et la Banque interaméricaine de développement (Bid).


« Les secteurs eau et assainissement nécessitaient des actions d’urgence dans la plupart des abris provisoires », a déclaré le responsable d’Oxfam aux Gonaïves. « On réalise la promotion de la santé et de l’hygiène, distribue de l’eau potable, des kits d’hygiène et certains ustensiles de toilette et de cuisine », a indiqué Charlie Rowley, ajoutant que, grâce au financement de l’Echo, son équipe est en mesure de construire 500 latrines pour environ 10 000 bénéficiaires.


Que deviendront les sans-abri ?

Solon se réjouit des initiatives de l’Oxfam et d’autres organisations internationales, mais s’inquiète de son avenir. « Où serai-je logé ? Que deviendrai-je après ? », s’interroge l’agriculteur qui, du soir au lendemain, s’est retrouvé dans le denuement le plus complet.


Aux Gonaïves, on a dénombré approximativement 50 000 sansabri. Selon Charlie Rowley, la délocalisation de ces derniers presente de grandes difficultés. De concert avec d’autres ONG internationales, Oxfam a proposé plusieurs cas de figure aux autorités locales ainsi qu’à des institutions de la société civile pour trouver la solution la plus appropriée. « Il y a des zones qui sont encore sous les eaux. Et la réouverture des classes approche. Où se rendront les sinistrés ? », s’interroge-t-il.


La cinquantaine d’écoles qui abritaient les trois quarts des sans-abri ont été, en grande partie, vidées de leurs occupants. Dans les hauteurs, à Praville, un campement a été installé sur un terrain pierreux. Des milliers de personnes s’y entassent sous environ 200 tentes, un don du Rotary Club. Mais elles risquent, ainsi que des milliers d’autres, de patauger longtemps encore dans la promiscuité….

Lundi 27 octobre 2008

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