Thursday, September 24, 2009

Coopération / Matt Damon octroie deux millions à Haïti



Sensibilisé par l’ambassadeur de bonne volonté d’Haïti, Wyclef Jean et encouragé par le Clinton Global Initiative (CGI), l’acteur hollywoodien Matt Damon décide d’octroyer une enveloppe de deux millions de dollars américains, à travers son organisation humanitaire Water.org, au pays le plus pauvre de l’hémisphère, lequel il a visité il y a un ans, mois pour mois .

Cette enveloppe permettra de fournir de l'eau potable à 50 000 familles et des installations sanitaires en Haïti pendant trois ans. L’annonce a été faite mardi à l’ouverture plénière de la cinquième réunion annuelle de la CGI qui se tient du 22 au 25 septembre 2009, à Manhattan, New-York.

« Le développement du programme de Water.org en Haïti aidera la population à rompre avec le cycle des maladies et de la pauvreté », croit Gary White, co-fondateur de l'organisation humanitaire. « Etant le pays le plus pauvre de l'hémisphère occidental, le cas d'Haïti est extrême, commente M. White, avec près de la moitié de sa population qui n'a pas accès à l'eau potable ».

L'engagement de Water.org en Haïti devra toucher les gens à travers des programmes de subvention tout en explorant l'opportunité de s'associer avec les institutions de micro-finances du pays à travers une innovation dans le secteur de la finance, le Watercredit. Cette initiative permettra d'accorder de petits prêts à des individus ou des communautés pour résoudre leurs problèmes d'accès à l'eau.

Une campagne sociale a été également lancée pour collecter des fonds en vue de relever ce défi. A cet effet, un site web dénommé « The Haiti challenge » a même été créé pour non seulement recueillir des fonds, mais aussi pour s'attirer la sympathie des internautes en établissant des liens avec les sites sociaux les plus populaires de la planète (Facebook, Twitter …).

Nous saluons le geste. Mais nous sommes préoccupés face au niveau elevé de corruption dans notre pays; nous nous demandons si la majeure partie de cette somme ne sera pas plutôt alloué au fonctionnement de bureau au lieu des réalisations nécessaires. Attendons voir.

Saturday, August 29, 2009

Une vieille gauche avilie

La gauche pose de façon prioritaire la question du partage des richesses. Son idée de la justice, c’est l’égalité ou tout au moins la quête d’une organisation sociale plus soucieuse de l’égalité. En Occident, elle représente aussi la défense des libertés civiles et refuse toute forme d’exclusion. Elle n’est pas forcément marxiste, mais elle reconnaît que les sociétés sont organisées par les humains et que leur organisation et leur fonctionnement ne tiennent ni d’une fatalité extérieure ni d’un mécanisme interne immuable. La gauche, c’est aussi plus d’État pour équilibrer l’organisation sociale.

Si j’étais de gauche, je serais obligé de reconnaître que les pouvoirs politiques de l’après-Duvalier ont été souvent aux mains de personnes qui, à un titre ou à un autre, se réclamaient de la gauche ou pouvaient être considérées comme venant de la gauche: soit qu’elles aient été des militants de base ou des dirigeants de « l’action patriotique » dans la diaspora, soit qu’elles aient été impliquées dans des mouvements communautaires de type TKL, soit qu’elles aient eu à la bouche des promesses de lutte contre l’exploitation et l’exclusion, soit qu’elles aient critiqué « l’ordre établi», le «statu quo », soit qu’elles aient pris l’inégalité pour cible principale, même quand les analyses étaient bancales, les propositions floues, les attitudes plus opportunistes que sincères. Non seulement, de nombreux membres des gouvernements qui ont mal dirigé ce pays venaient de cette nébuleuse, en venaient aussi les membres et dirigeants des partis qui se trouvaient alternativement, ou parfois en même temps, au pouvoir et dans l’opposition, comme l’OPL ou la Fusion.

Si j’étais de gauche, je dresserais les portraits de ceux qui sont devenus leurs propres caricatures : Il y avait ceux qui chantaient « si w vle revandike » avec Manno Charlemagne, ceux qui citaient Althusser et Samir Amin, ceux qui ne citaient personne parce qu’ils voulaient de l’action sans théorie, ceux qui prenaient des allures de mystère, clandestins connus et fiers de l’être, ceux qui tenaient le discours du changement, de la nécessité du changement, ceux qui accusaient tous ceux qui ne faisaient pas partie de leurs groupuscules de faire partie des «forces anti-changement ». Il y avait les « apparachik » aux réflexes et passés staliniens, les petits soldats, les groopies, les gurus…

Si j’étais de gauche, je serais obligé de reconnaître que, depuis plus de vingt ans, ce sont ceux-là qui mènent les politiques néolibérales. C’est parmi eux aussi qu’on a pu identifier quelques champions de la corruption dont le savoir-faire est tel qu’un ministre de Duvalier ferait auprès d’eux figure de débutant. Aujourd’hui, ce sont les mêmes qui mènent ces mêmes politiques, tandis que des forces étrangères interviennent pour « rétablir l’ordre » menacé par les manifestations d’étudiants et d’ouvriers, ce sont eux qui crient halte à la montée du salaire minimum, ce sont eux qui, lorsqu’ils ne sont pas directement au pouvoir récoltant quand même quelques miettes par un ministre à eux, un directeur général à eux n’osent pas, ne peuvent pas, ne savent pas défendre les discours revendicatifs, voire les produire eux-mêmes ou les traduire en proposition réaliste et intelligente de gestion de la chose publique.

Ce sont eux qui réclament moins d’État. Ce sont eux qui se complaisent, s’étalent, pataugent dans la permanence de la présence étrangère qui protège leur sommeil plus qu’autre chose. Ce sont eux qui ont retrouvé leurs vieilles habitudes sociales : amis de classe, condisciples de classe… Ce sont eux qui, hauts fonctionnaires, dirigeants politiques et hauts cadres, gagnent gros salaire tandis que la pauvreté est la même, tandis que le niveau d’éducation reste le même, tandis que les conditions d’existence de la majorité ne s’améliorent pas et que l’écart se creuse plus vite encore qu’hier entre riches et pauvres.

Si j’étais de gauche, je serais obligé de reconnaître l’indigence théorique de ces activistes muets et de ces bavards peu profonds, indigence telle qu’ils ne proposent rien, subissent, adhèrent, obéissent. Je serais obligé de constater que l’opportunisme politique et l’indigence théorique ont conduit, en ce qui a tait aux conditions de vie et à l’organisation sociale, la reproduction empirée du même.
Si j’étais de gauche, Dieu, que j’aurais honte et me sentirais bafoué. Et que je m’empresserais d’aller chercher, loin de cette bande, des gens avec qui penser, agir, et partager des convictions.



Par Lyonel Trouillot ,
mercredi 26 août 2009, Le Matin

IMMIGRATION/ETATS-UNIS/HAITI La réforme de l’immigration fixée à 2010

Les illégaux haïtiens s’impatientent et s’inquiètent


Ils se sont mobilisés dans plusieurs villes des États-Unis récemment. En avril dernier, la déclaration de la Secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, lors de sa première visite en Haïti, les avait reconfortés. Quatre mois après, la trentaine de milliers de sans-papiers* haïtiens vivant aux États-Unis sont dans l’attente d’une nouvelle loi / de la réforme sur l’immigration et s’inquiètent d’une éventuelle déportation. Mais à quand cette fameuse réforme sur l’immigration ?


La semaine écoulée, la Secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis a dirigé une importante réunion –la deuxième de ce genre en six mois – autour du thème « Comprehensive Immigration Reform (la réforme compréhensive de l’immigration). Janet Napolitano, 57 ans, a été rejoint par 130 personnalités, entre autres, sénateurs, membres de la chambre des représentanst, leaders du mouvement pour la réforme de l’immigration, activistes des droits des illégaux et membres du gouvernement. C’était pour elle et pour le président Obama – qui a fait une courte apparition – l’occasion de réaffirmer leur volonté de traiter la question avec rigueur.

Cette rencontre, fermée aux journalistes, a lieu suite aux recommandations du 44è président des États-Unis. Jugeant nécessaire de trouver un moyen pour régulariser les personnes sans-papiers vivant aux États-Unis, Barack Obama a annoncé que la secrétaire à la Sécurité intérieure allait constituer un groupe de travail avec les leaders du Congrès afin de concocter une proposition concrète visant à sécuriser les frontières américaines et à « reconnaître et régulariser le statut des sans-papiers ».

Coincé depuis environ trois semaines consécutives dans un débat houleux sur la réforme du système de santé, le président Obama est de plus en plus incertain quant à l’adoption d’une nouvelle loi sur l’immigration à la fin de cette année et joue la carte de la prudence. « Aujourd’hui, j’en ai beaucoup dans mon assiette, a-t-il déclaraé lors du sommet de Mexico. C’est très important d’ordonner ces grandes initiatives afin qu’elles n’échouent pas en même temps ».

La réforme aura lieu en 2010

« Pour ne pas être trop ambitieux, a précisé le président américain, la réforme doit attendre 2010. Malgré cela, elle connaitra un sérieux test politique». Rappelons qu’en avril dernier, Barack Obama avait promis que la réforme de l’immigration sera adoptée à la fin de 2009, après deux échecs en 2006 et 2007, sous l’administration de son prédecesseur George W. Bush.

Sur le cas précis d’Haïti, Obama a indiqué que ce problème doit être réglé par une réforme globale de la loi sur l'immigration. « Mon administration entend continuer avec le processus de révision de la politique américaine sur la déportation des sans-papiers haïtiens ... [car] un afflux soudain de gens déportés de la Floride vers Haïti pourrait représenter un problème humanitaire potentiel».

Ainsi, si la réforme de l’immigration est adoptée au début de 2010, au lieu d’être éligible pour le TPS comme les Honduriens, les Nicaragueyens, les Salvadoriens, les Soudanais et les Somaliens, il se pourrait que les sans-papiers haïtiens aient accès automatiquement à la carte de résidence permanente. Pour l’instant, l’administration d’Obama n’a encore fait état d’aucun plan, ni de stratégie.

« Mobilisons-nous »

Ici au sud de la Floride, les émissions relatives au débat sur le TPS abondent. Marathons, maifestations, réunions communautaire, porte-à-porte, spots radiophonique... autant d’initiative entreprises par des organisations communauatires haïtiennes depuis la montée au pouvoir du président Barack Obama pour l’obtention du statut de protégé temporaire {en anglais, Temporary Protected Status (TPS).

Suite aux déclarations du président américain, les illégaux haïtiens disent s’inquiéter et jugent important de continuer la mobilisation pour contrecarrer les mesures de déportation des illégaux et obtenir le TPS.

Le 30 juillet dernier, consacré « Haitian Lobbying Day », l'association des Haïtiens unis aux États-Unis (United Haitian association of USA Inc.) a été reçue au Congrès américain à propos du dossier de l’immigration alors que parallèlement, des centaines d’autres compatriotes venus de nul part ont gagné les rues de Washington pour déclarer leur ras-le-bol quant à la politique discriminatoire appliquée à l’endroit des Haïtiens.

En avril, lors d’une visite de quelques heures en Haïti, Mme Clinton avait souligné qu’une certaine catégorie d’illégaux haïtiens, admis sur le sol américain avant la montée officielle du nouveau gouvernement, obtiendra probablement le Statut de résident temporaire (TPS en anglais) ». Plus récemment, le mari de la Secrétaire d’État, l’ex-président Clinton, a invité les Haïtiens de la diaspora à continuer à faire pression afin d’obtenir le TPS en faveur des illégaux.

« Vous devez continuer à mettre la pression, mais non de façon hostile », a conseillé l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations-Unies en Haïti, précisant qu’environ 200 pays [soit 12 millions d’immigrés illégaux, en majorité des latinos] attendent une décision similaire des autorités américaines.


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* Selon la loi américaine, est considérée illégale, toute personne qui est entrée aux USA, soit sans autorisation, sans documents légaux, ou qui a violé les termes de son séjour, ou alors qui a outrepassé son visa de séjour (excéder le droit de séjour permis par le visa). Tout individu qui se trouve dans l’un ou l’autre de ces cas est un sans-document / sans-papiers. La loi prévoit alors une procédure de déportation et d’interdiction future de séjour avec d’autres peines et conséquences.

Monday, August 24, 2009

Yon vòt sal an ti komik

Prezidan Preval genyen. Gen moun ki di se tris ke pandan manda li a, se nan batay sila a yo plis santi angajman pèsonèl li, detèminasyon l. 125 goud, 200 goud, se te yon batay ranje. Ala sa ta dwòl si pi gwo souvni listwa ta kenbe sou prezidan Preval, se viktwa sa. Yon viktwa pou kilès? Yon viktwa sou kilès?

Men kite Prezidan pran Palman. Prezidan an achte yon kòz, se dwa l, se selon konviksyon l ak konsyans li. Li pran reskonsablite l devan listwa. Men ki zouti viktwa sa a ? Yon kolonn depite yo rele depite ti jwèt, depite yoyo. Chanm depite a ekri lwa li, adopte lwa li, vote annapre rapò yon komisyon ki an kontradiksyon ak lwa li a, pi lwen li vote objeksyon prezidan repiblik la ki pi andezakò ak lwa li te vote a ke rapò li te adopte a. Sa a pa gen sans. Sa a endiy. Sa a lèd. Sa a, se yon wont san non. Pran yon enstitisyon Leta, fè l tounen yon kanbiz kote wi egal non non egal wi, kote eli pèp la peye ak swè l vire pi vit pase topi, woule de bò, se pa serye.

Viktwa politik Prezidan Preval la, enstitisyon palmantè a ap peye l chè. Ki konfyans sitwayen yo ka genyen nan yon asanble ki chanje pozisyon twa fwa nan kèk semèn ? Ki konfyans depite ki serye yo kapab fè de kolèg ki di yo oui, men ki di lòt moun non, ki mawon tan pou yo pran pozisyon ? Ki konfyans ou ka fè yon enstitisyon ki ofè tout yon peyi yon espektak ti komik, yon fas ki nan jan pa l pi dwòl pase yon teyat Langichat oswa Jesifra ? Se politik sal ki fèt san dizon.

125 goud la genyen, men se pa travayè yo sèlman ki pèdi yon ogmantasyon salè ki pi konfòm ak bezwen yo, se pa depite ki kenbe konviksyon yo ase ki pèdi, se peyi a ki pèdi, se chanm depite a ki pase pwòp tèt pa l anba betiz. Pentèt yon jou, listwa va bay sekrè pèsonèl ki kache dèyè vòt sekrè sa a.

Pèsonèlman, mwen pa ka konprann lajwa lakontantman ki parèt sou figi sèten depite apre vòt la tonbe. 75 goud an mwens pou travayè yo. Ann admèt ou panse onètman 75 goud an mwens ke sa kòlèg ou yo te mande, ke sa ou menm ou te mande, pi bon pou peyi a, pa respè pou travayè yo, pa respè pou malere ak malerèz ki te vote pou ou yo, ou pa t oblije griyen dan w.

Jodi a peyi a nan yon kafou. Tradisyonèlman Leta ayisyen te yon Leta ki t ap travay kont nasyon an. Pouvwa ekonomik la fonksyone trankil, Leta pa anmède l. Nan menm tan Leta pa bay popilsayon an sèvis, pa mete lòd ni kontwòl e pa fè anyen pou amelyore kondisyon lavi majorite popilasyon an. Ak plis demokrasi, yo te ka kwè t ap genyen chanjman. Vòt chanm depite a pa p ede kwè Leta ap chanje.

Nan tèt moun ki bezwen chanjman yo rete de solisyon : swa chanje moun ki reprezante yo ak moun ki nan tèt Leta a, swa rejete solisyon lit enstitisyonèl la pou pran lòt chemen, paske yo ka jije enstitisyon y oba yo twòp kou ba. E si yo pran lòt chemen, pesonn pa konnen kote sa ka mennen.


Lionel Trouillot, Le Matin Haïti

Sunday, August 2, 2009

Thursday, July 30, 2009

L’émigration haïtienne : une hémorragie humaine


Essai sur l’Antihaïtianisme Caribo/Nord-Américain (partie 2)


De la « Perle des Antilles » pendant la colonisation, Haïti est passée à l’état de pierre morte, nation cadavérique à laquelle il ne reste que les vestiges d’une période de grandeur. Entre un gouvernement en constant remaniement et des interventions extérieures répétées, le pays perd pied. Son économie est à la dérive et le peuple se vide de ses forces brutes.


Haïti est une île qui a perdu de sa superbe en quelques décennies, aujourd’hui elle paie encore le prix de son audace face aux grandes puissances sous le joug desquelles elle survie. En un siècle, le pays s’est fortement dégradé. De la « Perle des Antilles » pendant la colonisation, elle est passée à l’état de pierre morte, nation cadavérique à laquelle il ne reste que les vestiges d’une période de grandeur. Entre un gouvernement en constant remaniement et des interventions extérieures répétées, le pays perd pied. Son économie est à la dérive et le peuple se vide de ses forces brutes. Dans un rapport à Dominique de Villepin, Ministre des Affaires Etrangères, Régis Debray écrit à propos d’Haïti :Le pays est ruiné.


Le PIB décroît d’année en année (même si les experts ne prennent pas en compte le trafic de stupéfiants). 70% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. La gourde se déprécie de plus en plus et l’inflation dépasse 40% en 2003. La dette publique atteint des niveaux qui font craindre une banqueroute de l’Etat, alors que, par le passé, le pays avait toujours honoré sa signature. Plus d’autosuffisance alimentaire et les exportations ne couvrent que 30% environ des importations. L’économie du pays fonctionne encore grâce aux dons, à l’assistance des nombreuses ONG et aux transferts de la diaspora qui, à eux seuls, représentent 18% du PIB (Debray, 2004 :46-47)


Il confirme la responsabilité des politiques haïtiens dans la dérive du pays : « La situation économique est tout à la fois une conséquence et une cause de l’impéritie des gouvernements, plus particulièrement au cours des cinquante dernières années. Et cette situation est aussi la cause de la persistance de gouvernements satrapesques et prédateurs » (Debray, 2004 : 47).


La France s’accorde sur la responsabilisation des gouvernants haïtiens dans la faillite du pays. Les kleptocraties haïtiennes ont permis l’enrichissement de quelques présidents. Même celui qui devait apporter un changement radical au pitit peizan a sombré dans les mêmes excès : répressions, pillages et ponctions des caisses de l’Etat. Haïti est un pays exsangue. Le peuple a fui, à grands brassages, une patrie qui pourtant lui est chère. D’aucuns pensent que les Haïtiens viennent envahir leur île. C’est un discours récurrent dans les îles de la Caraïbe, et en Floride, excepté au Québec, où la communauté haïtienne jouit d’une image beaucoup plus reluisante.


En effet, le phénomène « Boat People » ne touche pas le Canada où les Haïtiens arrivent majoritairement par voie aérienne – ou terrestre sans doute – compte tenu de la situation intracontinentale de ce pays. Avant de revenir au phénomène « Boat People » lui-même, il faut comprendre les raisons de cette migration. Face à l’incompréhension et aux préjugés, il semble indispensable d’expliquer pourquoi les Haïtiens laissent le pays – comme ils aiment à le dire – et pourquoi l’ailleurs paraît plus attractif.


Les flux migratoires obéissent à des lois. C’est-à-dire qu’un flux n’est pas auto-généré ex nihilo, sans raison initiale. Des centaines voire des milliers de personnes ne peuvent se déplacer d’un point à un autre, sans qu’il n’y ait un déclencheur, un événement qui les exhorte à l’exode. Comme les guerres civiles poussent les réfugiés à quitter leur terre et à s’installer dans des camps aux frontières des pays limitrophes, comme les paysans quittent leur campagne pour s’amasser dans les villes ou dans la capitale pour faire face à la famine, les flux en provenance d’Haïti sont motivés par des facteurs répulsifs.


La théorie des « Push and Pull » ; il y a donc des facteurs répulsifs et des facteurs attractifs à tous flux migratoires. Ce sont ces facteurs qui seront exposés ici pour démontrer le bien-fondé de l’émigration haïtienne. L’immigration en provenance d’Haïti est stimulée par le contexte sociopolitique du pays. Les effets collatéraux de la répression ou de la dictature elle-même, la privation de ses libertés fondamentales, poussent le peuple à quitter l’île de Saint-Domingue pour une destination plus accueillante. Ainsi, la période migratoire contemporaine s’étend des années 1950 à nos jours avec trois pics majeurs. Nous ne traiterons que de la période contemporaine (20ème siècle), même si des flux Haïti/Etats-Unis existaient déjà pendant la période esclavagiste.


Laguerre écrit à ce sujet : « Selon ce qui est traditionnellement dit, entre 1791 et 1803, un large groupe de réfugiés fuyant le tumulte de la révolution haïtienne ont trouvé asile à New York, Philadelphie, Baltimore, Norfolk, Savannah, Charleston et à la Nouvelle-Orléans » (Laguerre, 1998 : 2) [1] . Durant tout ce 20ème siècle, la migration entre Haïti et les Etats-Unis, entre Haïti et l’ailleurs, ne s’est jamais tarie. Comme le souligne encore Laguerre (1998), « il y a eu un flux d’immigration haïtienne vers les Etats-Unis avec des périodes intenses, faibles et latentes [2] ».


L’immigration haïtienne est donc continue mais pas constante. Elle connaît des périodes plus intenses, plus brûlantes que d’autres. Aussi est-il plus essentiel de nous concentrer sur ces phases de migration galopante. On peut constater que les poussées de population vers l’extérieur sont le signe d’un malaise social à l’intérieur du pays d’origine. Il est quasi possible d’en faire une loi généralisable à tous ces phénomènes d’exodes massifs. Ces déplacements massifs de population sont le symptôme de malaises sociaux ou sociopolitiques majeurs. Selon cette logique, une nomenclature de la migration haïtienne peut être analysée et découpée selon deux aspects : premièrement, le type de migrant, et par extension le type de statut du migrant, et deuxièmement, les trois pics migratoires majeurs de ces cinquante dernières années.


Le premier pic se produit pendant l’occupation américaine (1915-1934). En effet, nombreux sont les intellectuels qui quittent le pays, en désaccord avec l’occupation américaine et le système « à la Jim Crow » (Pamphile, 2001) qui y est instauré. Ils sont également soucieux de la main mise américaine sur les appareils étatiques et financiers de la nation haïtienne. Le pouvoir et le savoir – les Américains remodèlent le système scolaire vers une favorisation des formations manuelles et agricoles (Joint, 2001) – sont confisqués aux dirigeants haïtiens, mis sous tutelle et déclarés inaptes à se gouverner eux-mêmes. Ces migrants se dirigent essentiellement vers l’Amérique du Nord (Canada et Etats-Unis). Le second pic concerne la période Duvaliériste (1957-1986).


Evidemment le flux ne connaît pas la même intensité pendant toute cette période. Il se subdivise en deux phases : l’une pendant le gouvernement de François « Papa Doc » Duvalier où le gros des intellectuels se pressent hors du territoire pour gagner l’Afrique et le Canada – où l’on recrutait des enseignants de langue française – mais aussi vers les Etats-Unis. Les idées et les cercles de pensée étant réprimés par la dictature, les intellectuels (écrivains, philosophes, avocats ou enseignants), persécutés ou emprisonnés à tort et, laissent le pays pour fuir les persécutions, persuadés qu’ils reviendront une fois le renversement de Duvalier. Ils organisent même un front anti-duvaliériste à l’étranger.


L’autre se situe pendant la seconde phase du Duvaliérisme – le Jean-Claudisme – où la population migrante voit sa nature évoluer : les paysans et les ouvriers s’engouffrent à leur tour dans le processus. Le facteur répulsif ne tient plus seulement à la dictature en place mais au marasme économique dans lequel le peuple est englué à cause de la crise provoquée par la gestion maladroite d’un président trop jeune, mal avisé et avide de richesse. L’agriculture périclite – l’intervention américaine y a aussi contribué en opérant des mutations dans les productions agricoles, notamment l’annihilation du cochon noir d’Haïti – et les zones rurales sont purgées de leurs bras. Des exodes massifs vers Port-au-Prince et une bidonvilisation de la capitale en sont la résultante.


Le troisième et dernier – et non moindre – pic se produit sous les mandatures de Jean-Bertrand Aristide : c’est la période « aristidienne-lavalassienne » qui se subdivise également en deux phases. Aristide, perçu comme le sauveur de la Nation, une migration inverse, notamment en provenance des Etats-Unis, se répercute plus tard sur un flux qui s’externalise de nouveau lorsqu’un coup d’Etat est perpétré contre Aristide, quelques mois après son élection, en 1991. Donc, de 1991 à 1994, les partisans aristidiens quittent le pays pour aller principalement vers les Etats-Unis (Miami, New York, Boston).


La seconde phase : Aristide, réintégré dans ses fonctions sous l’égide de l’ONU, en 1994, mène le pays d’une main de fer. Une milice armée, défendant les intérêts du Président Aristide, les Chimères, sèment le trouble dans le pays en opprimant le peuple. De 1994 à 2000, c’est le plus fort pic de l’histoire migratoire haïtienne. Les hommes qui quittent le pays sont également, principalement, des paysans, souvent peu instruits ou analphabètes. Car dès la seconde phase du Duvaliérisme, les migrants sont principalement des personnes désargentées. Le gros de la migration concerne les couches les plus pauvres et le phénomène « Boat People » voit le jour.


En somme, la nation haïtienne est progressivement – par saignées successives – vidée de ses énergies, de sa force vitale, le peuple lui-même. La migration n’est pas le simple fait du rayonnement de l’ailleurs. Ils ne quittaient pas leur pays simplement parce qu’attirés par la prospérité des puissances occidentales toutes proches, mais aussi à cause des troubles intérieurs inhérents à toutes les dictatures : répressions, famines, impunité, anarchie.


De cette hémorragie de population découle la diasporisation du peuple haïtien ; il y a un essaimage des migrants le long du littoral caribo-américain (cf. figure 1. « Les flux migratoires en provenance d’Haïti, de 1960 à nos jours ») de l’Amérique centrale à l’Amérique du Nord, en passant par l’Amérique insulaire. Les flux s’organisent des campagnes vers les villes ou la capitale, puis vers l’étranger : en République Dominicaine depuis les années 1920 lorsque les Haïtiens s’y engageaient pour couper la canne et étaient parqués dans les « bateyes » (Lemoine, 1981). Mais aussi vers les îles de Cuba (années 1930), des Bahamas (entre 1960 et 1975) ou les Antilles françaises depuis les années 1970.


Aujourd’hui, ils ont pour destination principale les Etats-Unis où se trouvent, d’ailleurs, les foyers d’implantation les plus importants, Miami et New York étant respectivement les deuxième et troisième villes haïtiennes dans le monde, après Port-au-Prince (cf. Figure 2, « Foyers d’implantation haïtiens dans le bassin caribo-américain »).


Enfin, pour conclure, on constate que cette hémorragie humaine donne lieu donc à une migration exponentielle ; chaque flux étant numériquement supérieur au précédent ; et à deux types de migration : celle des intellectuels qui correspond majoritairement à une migration légale par voie aérienne (Boeing People) et une migration illégale par voie maritime (Boat People). L’immigration haïtienne, s’intensifiant au cours de ces cinquante années va représenter, avec le temps et sa densification, un problème majeur pour certains gouvernements de pays qui voient leurs littoraux « assaillis » par les embarcations de fortune.



Stéphanie Melyon-ReinetteArticle ensitoilé le 10 mars 2009




[1] Traduit de : “According to the traditional wisdom, between the 1791 and 1803 a large group of refugees fleeing the turmoil of the Haitian revolution sought asylum in New York, Philadelphia, Baltimore, Norfolk, Savannah, Charleston and New Orleans” (Laguerre, 1998:2).


[2] Traduit de : “there has been an uninterrupted stream of Haitian immigration into the United States with high, low, and dormant periods” (Laguerre, 1998:2).

Wednesday, July 15, 2009

Haïti/Canada/Coopération/Jamais un sans deux


L'intervention du Premier ministre Michèle Pierre-Louis à Miami à la mi-juin continue à avoir des échos favorables auprès des membres de la Communauté internationale, notamment le Canada. En moins d'un mois, le pays de Jacques Cartier a [posé] deux actions élogieuses en faveur d'Haïti.

Après l'effacement de la dette d'Haïti à son égard, le Canada annonce avoir revu à la baisse le niveau d'alerte « en raison des progrès accomplis en matière de sécurité au cours de la dernière année », indique l'ambassadeur canadien Gilles Rivard. Lors d'une conférence tenue le 10 juillet au local de l'ambassade du Canada à Port-au-Prince, l'ambassadeur canadien Gilles Rivard n'a pas caché sa fierté en indiquant que son gouvernement avait décidé de revoir à la baisse le niveau d'alerte pour les voyageurs canadiens qui veulent entrer en Haïti.

Cette information est disponible sur le site internet des Affaires étrangères du Canada qui informe les ressortissants canadiens sur les destinations à emprunter ou à éviter. En 2008, le site a eu près de 25.000 visiteurs, a ajouté le diplomate qui relevait l'importance de cette nouvelle qui contribuera à attirer plus de touristes et d'investissements dans le pays de la Caraïbe. Actuellement le niveau d'alerte pour les voyages vers Haïti est le même que pour les autres destinations de la région.

Cette nouvelle décision du gouvernement canadien a été chaleureusement accueillie par les responsables du ministère du Tourisme (MT) haïtiens. En effet, le directeur général du MT, M. Fouchard Daniel présent à cette conférence à la place du ministre Patrick Délatour empêché, a mis en exergue l'importance d'une telle mesure pour le tourisme haïtien. L'industrie touristique sera la grande bénéficiaire de cette nouvelle mesure qui intervient à l'approche de la saison estivale, a indiqué le directeur général.

Le président de la Chambre de commerce et d'industrie haïtiano-canadienne, M. Hervé Denis, a pour sa part, estimé que cette annonce arrive au bon moment, alors qu'on assiste à une volonté commune d'aider Haïti à aller de l'avant. Selon lui, il s'agit là d'un pas dans la bonne direction qui peut encourager les investisseurs étrangers à se tourner vers Haïti. Le Canada entretient des relations privilégiées avec Haïti et une enveloppe de 555 millions de dollars canadiens sur cinq ans est dédiée au pays pour encourager les efforts de développement.


Source: HPN

Monday, July 13, 2009

Nou pap dòmi bliye

Notre collaborateur au Matin, écrivain de renom, poète engagé, voyageur, chercheur ... Lyonel Trouillot, vient de publier ses réflexions autour de "l'assassinat " de Jacques Roche, ancien responsable de la section culturelle du Matin - poste qu'occupe Trouillot depuis tantôt 2 ans- Dans cet article, l'écrivain appelle à une conscience nationale pour une meilleure Haïti. "Quatre ans après, écrit Trouillot, les questions que l’on se posait à l’heure des événements demeurent, et les réponses continuent de manquer." ON N'A PAS LE DROIT D'OUBLIER.


Il y a quatre ans se produisait l’un des crimes les plus odieux de notre histoire : Jacques Roche, poète, journaliste, animateur culturel, était victime d’un enlèvement aux abords de son domicile le 10 juillet. Le 15 juillet, soit une semaine avant son anniversaire (il aurait eu 44 ans le 21), son cadavre mutilé était exposé à Delmas. Bras cassés, langue coupée… Inutile de revenir sur les détails de l’horreur. La haine s’associait à la crapulerie. La société, dans son ensemble, avait condamné le crime. La corporation des journalistes s’était mobilisée dans un geste d’unité pour lui rendre hommage.


Quatre ans après, nous n’avons pas le droit d’oublier. Quatre ans après, les questions que l’on se posait à l’heure des événements demeurent, et les réponses continuent de manquer. Pourquoi ? Crapulerie ? Recherche de richesse facile ? Utilisation politique du banditisme ? Jacques ne mâchait pas ses mots et avait parfois prêté sa voix aux mots des autres.


Et comment une société pouvait-elle générer autant de haine ? Ni l’établissement d’un dossier judiciaire complet, ni une analyse approfondie des causes et du fonctionnement du banditisme et de ses rapports éventuels avec certains courants ou certaines personnalités politiques ne permettent d’affirmer quoi que ce soit de précis et de définitif. C’est pour cela aussi que nous n’avons pas le droit d’oublier. Mais l’on pourrait aussi parler de sa vie.


Comme un grand nombre de jeunes, talentueux et se cherchant à la fois des conditions décentes d’existence et une dignité de citoyen d’Haïti et du monde, il avait eu beaucoup de mal à se trouver et à se faire une place. Il n’y avait pas longtemps qu’il s’était trouvé un emploi stable et les moyens de diffuser son œuvre poétique. Il n’y avait pas longtemps depuis que le jeune homme turbulent et impulsif s’était apaisé, sans mollir ni se trahir. On ne peut oublier combien les Jacques Roche de ce pays ont vécu d’années de galère. Productif, utile, en pleine construction de lui-même, Jacques paraissait enfin avoir vaincu un certain nombre d’obstacles quand le pire l’a surpris.


Avec le souvenir d’un homme qui méritait de vivre, d’un homme qui manque à sa famille, à ses amis, à ses collègues, à la communauté des journalistes et des créateurs, le triste anniversaire de l’assassinat de Jacques Roche doit servir à tous de rappel que nous ne sommes pas à l’abri du pire. N’oublions pas de quelles monstruosités la société dans laquelle nous vivons est encore capable. N’oublions pas les immenses efforts qu’il faudra accomplir pour donner forme et vie à ces deux mots si chers à Jacques : la justice et la liberté.




Le Matin, lundi 13 juillet 2009

Saturday, July 11, 2009

FASCH/COMMUNICATION/ AHECS, huit ans déjà !


Je suis membre de l'Ahecs depuis sa fondation. J'ai été président de la Commission de Programmation (CP) de 2002 à 2003. À ce titre, j'ai eu l'honneur de travailler avec de très brillants et brillantes étudiants/tes. Ce fut un rêve devenu réalité! J'aurai toujours en mémoire Darline, Shelda, Odile, Paul, Marie-Ange, Cathia, Maxime, Vasti, Demosthènes, Michelet (le fou)... et j'en passe. J'ose dire qu'avec les maigres moyens que nous possédions, nous avions réalisé des exploits et révolutionné la physionomie des festivités à la FASCH.

Après huit années de durs labeurs en Haïti, Ahecs est mondialement reconnu puisqu'elle est membre de plusieurs confédérations de la Caraïbe et de l'Amérique Latine. Il est temps qu'Ahecs soit nationalement reconnu désormais; Et vu l'expansion des Technologies de Communication, elle devrait être, à coup sûr, supportée par les politiques publiques. Connaissant notre société, cela exigera la validation du Parlement et de l'Exécutif :de la transparence en un mot. Est-ce interdit de penser grand?

Plus haut, plus fort...... OUAAAAHHHHH AHHHECCCCCSSSSSS!


Nous proposons aux lecteurs et lectrices un article du Nouvelliste autour du programme des 8 ans de l'Ahecs.


L'Association haïtienne des étudiants en communication Sociale (Ahecs) célèbre ce week-end son 8e anniversaire. Des activités sont prévues en la circonstance, dont la vente-signature du dernier ouvrage du professeur Hérold Toussaint titré « Haïti et la France, 2003-2004 :un débat escamoté ».

Plusieurs activités, dont conférences-débats, journée de mer et vente- signature seront organisées à l'occasion du 8e anniversaire de l'AHECS regroupant des étudiants et professionnels en communication.Une première conférence se tiendra autour du thème : « Communication et échanges sociales : Plaidoyer pour une politique de communication en Haïti ». Intervenant: le professeur Wilson Jabouin de la Faculté des Sciences humaines où est logée l'association.


La deuxième conférence aura lieu mercredi à compter de 4h pm. Elle sera prononcée par le professeur Hérold Toussaint. Il interviendra sur le thème : « Communication et sens critique : Pourquoi lire Paulo Freire en Haïti ». Le professeur Toussaint procédera le même jour à la vente signature de son nouvel ouvrage. La dernière conférence est prévue pour le vendredi 17 juillet à compter de 1h pm avec le professeur Jacques Jean Vernet. Thème retenu: «Quelle perspective de développement en Haïti ? ».

L'Ahecs qui a pris naissance le 12 juillet 2001 sous l'impulsion de quelques étudiants en communication sociale de la FASCH veut se faire un nom dans le domaine de la communication sociale. Depuis sa fondation, elle se donne pour mission de promouvoir la communication sociale sous toutes ses formes et de faciliter, entre autres, la compréhension des actes de communication. En plus des conférences-débats, une soirée festive se tiendra dans la soirée du vendredi.

À noter que cette association compte dans ses rangs des étudiants de tous les départements de la Faculté des Sciences humaines, à savoir la communication sociale, la sociologie, la psychologie sociale, le service social [...]. En plus de ses bonnes relations avec toutes les entités de la FASCH et du rectorat de l'Université d'État d'Haïti, l'Ahecs entretient de cordiales relations avec des associations internationales oeuvrant dans le domaine de la communication sociale.




Le Nouvelliste

AFFAIRE SOCABANK/ Franck Ciné est blanchi

Photo: DE G. à D. Me Samuel Madistin, M. Franck Ciné, Me Gérad Gourgues et Me Lebon



Après 25 mois d’emprisonnement pour son implication présumée dans la faillite de la Société Caribéenne de Banque, le PDG de la Haitel a finalement recouvré sa liberté ce vendredi 10 juillet 2009, deux jours après que la Cour de Cassation de la République avait ordonné sa mise en liberté. Elle blanchit l’homme d’affaires dans la faillite de la banque précitée.
Les avocats du PDG de la HAITEL disent regretter que la justice haïtienne attende 25 mois pour innocenter leur client. Ils espèrent que ce dernier reprendra ses activités sous peu.


Nous proposons aux lecteurs des liens d'articles écrits au début de 2007 et un des miens retraçant les grands moments de cette affaire. Ils ont été publiés dans les colonnes du Matin en Haïti.

http://www.lematinhaiti.com/Article.asp?ID=5123

http://www.lematinhaiti.com/Article.asp?ID=4547


AFFAIRE SOCABANK / Fortuné persiste et signe: "La résolution du sénat a été monnayée"
Quelque cinq jours après que le Sénat eut voté la résolution annulant les décisions de la Banque de la République d’Haïti (BRH) relatives à l’insolvabilité de la Société caraïbéenne de banque S.A (Socabank), le sénateur du Sud, Jean Gabriel Fortuné (Fusion) persiste et signe : « des sénateurs qui ont voté cette résolution ont reçu des pots-de-vin en échange de leur vote ».
Cette résolution du Sénat de la République, contrairement aux propositions faites par la commission des Finances de la Chambre basse, préconise une solution négociée entre la BRH et la Socabank. De plus, elle exige que lumière soit faite sur les auteurs des malversations relevées dans la gestion de la Socabank et contre lesquels doivent être appliquées les sanctions prescrites par la loi. Après les accusations de Gabriel Fortuné, des sénateurs ont réclamé des preuves.
Une douzaine de pères conscrits ont pris part à une réunion tenue hier lundi au Parlement sous la direction du président Joseph Lambert. Le sénateur du Sud devrait apporter des documents prouvant qu’il y a eu versement de pots-de-vin. Mais, affirme Gabriel Fortuné, à cause de l’absence de certains des parlementaires impliqués dans cette affaire, rien n’est sorti de cette réunion de plus de quatre heures. « J’ai exercé mon droit de réserve », déclare le sénateur Fortuné qui dit disposer de suffisamment d’éléments pour soutenir ses accusations qui provoquent un véritable scandale au Sénat de la république.
Gabriel Fortuné affirme agir « dans le but de contribuer à la création d’un autre État, d’un autre pays ». « Je ne contribuerai à aucune forme de mafia », avertit-il. Dans le souci de trouver une issue à cette crise, le président du Sénat a proposé la tenue d’une rencontre entre les sénateurs Rudy Heriveaux (Lavalas) – absent à la rencontre d’hier – Jean Gabriel Fortuné et lui-même.
Le sénateur de Fusion a catégoriquement refusé, déclarant qu’il n’y a rien à négocier et que cette question doit être traitée avec la majorité des sénateurs et en séance publique.
Selon Gabriel Fortuné, l’homme d’affaires haïtien Franck Ciné, PDG de la compagnie de téléphonie mobile Haitel, aurait versé plus de US $ 200, 000 dollars américains à un groupe de sénateurs afin d’obtenir leurs votes en faveur de la dite résolution. Certains sénateurs auraient reçu $20,000 dollars américains alors que d’autres ayant également voté la résolution n’auraient reçu pas plus de US $ 2000 à 5000.
Le sénateur Fortuné révèle en outre qu’ « une autre somme a été réclamée par des sénateurs après le vote de la résolution. Mais, Franck Ciné, bien qu’il leur ait donné rendez-vous, est parti pour l’étranger ». Gabriel Fortuné sollicite par ailleurs « plus d’explications de la BRH sur les transactions frauduleuses commises par l’ancienne administration de la Socabank ».
Les parlementaires réagissent
Le premier sénateur de la Grand’Anse, Michel Clérié (Fusion) regrette que « les sénateurs ont voté si prématurément cette résolution. On pourrait en discuter davantage et attendre l’assemblée du 3 février prochain ». Le sénateur Evallière Beauplan prend le contre-pied de la déclaration du premier sénateur de la Grand’Anse. « La BRH n’est pas là pour accaparer les actions d’une autre banque. Le processus est discriminatoire. Donc, il est normal que les sénateurs votent en faveur de cette résolution présentée par la commission des Finances du Sénat », soutient- il.
Partisan de la résolution votée, le sénateur du Nord, Kelly Bastien (Lespwa) explique que « la BRH est à la fois juge et partie dans ce dossier. Après des discussions, elle s’est montrée prête à tout laisser tomber. La politisation du dossier a abouti au fait que l’Exécutif affiche une certaine partialité envers la BRH alors qu’il devait en être autrement».
D’autres partisans de la résolution estiment que « l’Exécutif aurait dû consulter le Parlement sur la question car les deux chambres avaient été saisies du dossier depuis quelques mois ». Certains d’entre eux menacent d’adopter des mesures de destitution à l’encontre de Gabriel Fortuné pour ses déclarations dites « gratuites et non fondées ». Menaces contre lesquelles le sénateur Fortuné réagit en prévenant : « Je lâcherai ».
Exécutif VS Législatif
De l’avis de plusieurs observateurs, « une crise se dessine entre l’Exécutif et le Parlement déjà éclaboussé » à l’heure où d’autres crises institutionnelles ne sont toujours pas résolues. Pour le sénateur Beauplan, « cette crise est en état latent. L’Exécutif n’agit pas directement ». Le ministre des Affaires étrangères, Raynald Clérismé, précise pour sa part que « l’Exécutif est en attente du rapport préliminaire des trois avocats mandatés dans le but d’assister et de représenter l’Etat haïtien dans les poursuites provoquées par l’état d’insolvabilité de la Socabank ».
Mais Gabriel Fortuné est clair : « La résolution constitue une réplique directe à l’arrêté présidentiel pris le 19 janvier dernier en appui à l’engagement des 3 avocats mandatés [par l'Exécutif]. C’est extrêmement grave que des membres de la 48e législature se soient engagés dans une entreprise de consolidation d’une véritable mafia financière en Haïti, contre de justes mesures de la BRH et de l’Etat haïtien visant la préservation et la sauvegarde de certains intérêts », a déploré Gabriel Fortuné, cité par Radio Kiskeya.
Les sénateurs impliqués dans le vote de la résolution souhaitent que celle-ci ait force de loi par sa publication, aux bons soins de l’Exécutif, dans le journal officiel de la République, Le Moniteur.

Friday, July 10, 2009

Et le spectacle continue !


Michael Jackson est mort (25 jiin 2009). Que n’a-t-on pas dit sur ce roi de la musique pop ? Ce «lutin androgyne » et « icône de notre angoissante modernité ». L’artiste qui a fait danser et chanter plusieurs générations a incarné la mondialisation de la culture intercommunautaire à l’américaine. Dès «Jackson Five » qui ont fait danser toute la planète avec des tubes comme « I’ll Be There » au « We are The World », chanson réalisée avec d’autres artistes et dédiée aux victimes de la faim en Éthiopie.

Le chanteur « adolescent » qui n’a jamais grandi charriait dans sa musique sans frontière une certaine idée du monde, une sensibilité à fleur de mots, terre d’élection de tous les extrêmes. J’ai vu un soir du 2 novembre, dans la fraîcheur tropicale des mornes de Kenscoff, un guédé réalisé le fameux pas à reculons, ce qui me laissa perplexe sur l’origine de cette influence.

Qui donc pouvait avoir imité l’autre ? Était-ce une connexion mystique ou simplement cathodique entre notre guédé et le jeune prodige américain. Michael Jackson était « l’évènement culturel » le plus médiatisé des temps modernes et à écouter chacune de ses chansons on refait quelque peu l’histoire des jeunesses du monde pendant un demi-siècle.
Sa vie ballottée entre les sommets et les abysses est un manège étourdissant qui fait tourner les têtes, fascine et révulse et donne raison à l’autre qui disait que la « beauté est une fleur du mal ». Entre ceux qui l’adulent et lui pardonnent tout et ceux qui dans leur certitude le vouent aux gémonies et souhaitent donc qu’il aille chanter en enfer. La vérité doit être quelque part, entre les deux et peut-être a-t-il déjà connu l’enfer, ce monstre sacré qui voulut rendre réel le petit monde de Peter Pan jusqu’à vouloir jouer « au docteur » avec des enfants dans son ranch mythique.
Michael, prince de la musique pop et victime glorieuse de la star system. Michael, « ange » et « démon » ou « extra-terrestre », est incontestablement une créature hybride qui est entré désormais dans l’éternité. Un machin façonné par un monde implacable et un père redoutable, « an american hero » à la vie controversée et qui emporte avec lui dans « son lieu de vérité » les clefs qui auraient permis de comprendre une existence pleine de mystères et surtout un homme désespérément seul dans la foule.
Celui qui fut « l’empereur du Vinyle » et qui a révolutionné le show-biz, a électrisé les jeunes du monde entier avant de devenir une sorte de Frankenstein dont la peau martyrisée reflétait ses souffrances mentales. « Un gamin génial broyé par la machine à fric » écrivit un lecteur du Monde. À l’annonce de sa mort, les machines à sous de tous les casinos du monde ont fait « jackpot » et l’industrie du spectacle se frotte les mains et se prépare à rejouer sur un autre registre son fameux tube vidéo du « mort vivant » ou son visage se métamorphose en celui d’un squelette.

« Yo déjà pran zonbi Michael » ! Mais sa musique et sa danse rappelant selon Martin Scorcese « le mercure en mouvement » ne s’arrêteront jamais.







Roody Edmé, Le Matin, 29 juin 2009

Bill Clinton/Haïti / Constat des lieux !


L’ancien président des Etats-Unis et actuel représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Haïti, William Jefferson Clinton est dans nos murs depuis la soirée du lundi. Dans le cadre de sa mission dont le but n’est pas encore clairement défini selon certains commentateurs haïtiens, c’est la première visite officielle de M. Clinton dans son rôle d’envoyé spécial en Haïti.

Arrivé dans la soirée du lundi 6 juillet 2009 aux environs de 9 heures, il a été conduit dans le plus grand secret à son lieu de résidence pendant son séjour en Haïti. Nous savons cependant qu’il a rencontré le président Préval dans la soirée du lundi pour une réunion de travail.Cependant, l’itinéraire, les buts ou même la durée de la visite de Bill Clinton en Haïti tombent sous le sceau du secret d’État.
Aucune rencontre avec la presse n’est prévue lors de ce voyage. M. Clinton a visité Carrefour- Feuilles, Cité Soleil et la ville des Gonaives. Il a eu des séances de travail avec le Président Préval, Madame le Premier ministre, des membres du secteur privé, des représentants d’organisations internationales travaillant sur le terrain et des acteurs de la société civile.

C’est en hélicoptère que Bill Clinton et René Préval sont arrivé aux Gonaives mardi matin. Accompagné des ministres de l’Agriculture et de l’Intérieur, des responsables de la Minustah, et des autorités locales, ils ont fait une visite des lieux pour constater des progrès effectués dans les travaux d’aménagement, suite aux intempéries de l’année dernière. Lors de cette visite aux Gonaïves ce mardi, le président René Préval a tenu à clarifier un point important « Bill Clinton est un grand ami d’Haïti, il ne vient pas pour gouverner mais plutôt pour jouer un rôle de coordonateur de l’aide à Haïti ». [Il] précise que M. Clinton ne va pas gérer cette aide.

[Le président Préval] a également démenti la rumeur qui prétend que l’ex-président Clinton voudrait avoir son bureau au Palais national. Bill Clinton, indique le président haïtien, aura son bureau à Washington. L’ancien ministre Lesly Voltaire est chargé de monter un bureau en Haïti pour faire la liaison avec le bureau de M. Clinton aux États-Unis, a-t-il ajouté.

Après les Gonaïves, Bill Clinton est rentré à Port-au-Prince. Il poursuit sa visite dans une usine de transformation de mangues à Cité Soleil. C’est ainsi que dans la journée du mardi, vers les trois heures, il a visité un projet de transformation de déchets en briquettes dans la zone de Carrefour-Feuilles. Mercredi, il a rencontré des hommes d’affaires haïtiens pour discuter des défis et opportunités que confronte ce secteur clé pour le développement du pays.

Cependant, les présidents des deux chambres, haute et basse, n’ont pas caché leurs frustrations face à l’atmosphère de secret d’État qui entoure le but de la visite de Monsieur Clinton en Haïti. S’exprimant sur les ondes de Radio Vision 2000, le président du Senat, le Docteur Kelly C. Bastien et celui de la Chambre des députés Monsieur Louis-Jeune Levaillant ont dénoncé le caractère trop "top secret" de la mission du représentant de Ban Ki Moon ainsi que son implication dans des dossiers importants pour l’avenir des haïtiens tel l’environnement.
Notons que lors de sa première visite avec le secrétaire général de l’ONU, Bill Clinton s’était fait accompagner par des personnalités ayant des connaissances et des liens d’affaires avec Haïti. Citons, le docteur Paul Farmer, un spécialiste du sida œuvrant en Haïti depuis de longues années, Dennis O’Brien de la Digicel ou Doug Baker, le PDG de Laureate Education. Le salaire officiel de Bill Clinton en tant que représentant de l’ONU en Haiti est d’un dollar symbolique. Parce que Bill Clinton est l’époux de l’actuel ministre des Affaires étrangères des États-Unis, les avocats du Département d’État ont du donner leur approbation légale à cette nomination.

En effet, la fondation caritative de Monsieur Clinton œuvre déjà en Haïti dans les secteurs de la santé, du Sida, de l’environnement et du développement économique. Il ne saurait y avoir des conflits d’intérêts entre les différentes activités privés des Clintons et la politique étrangère américaine.






Le Matin, mercredi 8 juillet 2009

Wednesday, June 10, 2009

Révolution biomédicale / Robot pour lutter contre le cancer)


Le Technion va présenter un mini-robot d’exploration (ViRob) lors de la prochaine Conférence en Israël sur les sciences de la vie, Biomed. Ce robot aurait le potentiel de traiter le cancer du poumon en effectuant des opérations médicales à l’intérieur du corps humain.

D’ici 5 à 10 ans, un robot en miniature sera disponible sur le marché international. Le ViRob pourra naviguer et explorer les différentes parties du corps humain, y compris les vaisseaux sanguins, le système digestif et le système respiratoire.

De plus, la structure unique du robot lui donne la capacité de se déplacer dans les espaces restreints et dans les passages courbes ainsi que la possibilité de rester pendant un temps conséquent à l’intérieur du corps, rendant la technologie révolutionnaire et idéale pour effectuer des opérations médicales peu invasives.

Moshé Shoham, directeur du Medical Robotics Laboratory du Technion, affirme : « Ce robot constitue une avancée majeure dans l’industrie biomédicale, puisqu’elle permet aux médecins d’accéder à des zones inaccessibles dans le corps avec un minimum d’intrusion [dans celui-ci]. La technologie permet un traitement centralisé, sans dispersion inutile dans les autres zones du corps. »

Un prototype de ViRob a déjà été développé. Il peut se déplacer plus vite que 9 mm par seconde. Mais les chercheurs n’ont pas encore trouvé la formule permettant d’extirper le ViRob du corps humain après cure. Le chemin du retour est encore invisible. Le prototype est jsuqu’à maintenant inachevé. Selon le CNN, les chercheurs sont optimistes que « d’ici à 2010-2020, la révolution sera complète ».

Éventuel traitement pour le cancer du poumon

Les chercheurs israéliens sont aujourd’hui en train d’examiner la possibilité d’utiliser le ViRob pour le traitement du cancer du poumon – le plus meurtrier des cancers. ViRob pourrait aider à l’administration ciblée de médicaments sur des tumeurs du poumon et à prélever des échantillons de différents tissus à l’intérieur du corps.
En outre, un certain nombre de ces micro-robots pourraient traiter simultanément plusieurs métastases. Les chercheurs prévoient également d’installer des équipements sur le robot, notamment des caméras, des pinces et d’autres équipements miniatures.

Le ViRob en détail

ViRob, qui mesure 1 millimètre de diamètre et 14 mm de long, a été développé dans le laboratoire du Prof Shoham au Technion. Le robot se déplace en utilisant un système d’allumage électromagnétique extérieur, stimulé par un champ électromagnétique inoffensif pour le corps, qui lui permet de manœuvrer dans les différents espaces et sur les surfaces de divers fluides visqueux. Les vibrations créées par le champ magnétique propulsent le robot vers l’avant.

The Tiny Robot that Can Crawl Through Your Veins—And Treat Your Tumors



The next big step in cancer treatment might be small enough to balance on a grain of salt.
Researchers at the Israel Institute of Technology in Haifa have developed a miniature crawling robot, called ViRob, that can crawl through your lungs, find a tumor, and zap it with drugs. The bot, which is one millimeter long and four millimeters from end to end, can snake its way through the body, slipping into blood vessels and navigating through the respiratory and digestive systems, Innerspace style.

Other mini-robots have been designed to take a voyage into the body. But thanks to tiny arms that help it grip vessel walls , ViRob is the first microbot that can tunnel between different body cavities. It’s controlled by an electromagnetic field outside of the robot that creates a vibration that propels ViRob forward.

In lab tests, the robot has traveled up to nine millimeters per second and can commute through body fluids ranging from blood to bile, making it a versatile tool that can race through a vein and burrow into an organ. Its designers even hope to accessorize it with equipment such as a wee camera and a mini pair of tongs, to get that close-up view of those alveoli at work. The researchers are officially introducing the device at the upcoming ILSI-Biomed Conference in Tel Aviv.

Monday, June 8, 2009

EVENDICATIONS DES ETUDIANTS/Le RNDDH se positionne



Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) constate que depuis quelques jours, le mouvement revendicatif des étudiants des Universités d’État, suivis de ceux des universités privées, de certains écoliers et d’autres jeunes de la capitale prend, au fil des jours, plus d’ampleur.

Les revendications de ces étudiants s’articulent autour de deux points :
D’un côté, les étudiants réclament du gouvernement actuel la promulgation de la proposition de loi, fixant le salaire minimum des ouvriers haïtiens à deux (200) cents gourdes. D’un autre, ils exigent du Rectorat, des réformes en profondeur dans les onze (11) entités d’Etat, particulièrement dans celle de la faculté de Médecine et de Pharmacie.

Cependant, malgré la justesse de leurs revendications, le RNDDH condamne les actes de violence perpétrés au cours de ces manifestations où, plusieurs vitres de véhicules ont été brisées et des voitures incendiées. Par ailleurs le RNDDH fustige le comportement répressif des policiers de la PNH et de la MINUSTAH. Cette attitude qui témoigne d’un manque de professionnalisme des forces de l’ordre ne fait qu’empirer une situation déjà précaire. Le RNDDH désapprouve l’usage abusif de gaz lacrymogène que ces derniers utilisent à l’encontre des étudiants et, par ricochet des résidants de l’Avenue Christophe.

Le RNDDH réprouve l’intervention barbare des forces de l’ordre dans l’enceinte de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH) à l’encontre des étudiants, au moment où, ces derniers se faisaient soigner par le personnel médical. Même en période de guerre, l’Hôpital qui est un lieu paisible, destiné à soigner les Malades, quels qu’ils soient, doit être respecté. Ces types d’interventions sont donc inacceptables.

Le RNDDH constate que la Police a procédé à l’arrestation de vingt-quatre (24) jeunes au sein de ces manifestants et rappelle que le droit de revendiquer, de manifester est un droit fondamental, inaliénable à tous.

Le RNDDH considère que le comportement laxiste du gouvernement est à la base de ce mouvement. En effet, il est incompréhensible que l’Exécutif cherche à entamer des discussions avec le Parlement seulement aujourd’hui, sur un projet de loi qui a été mis au vote depuis trois (3) ans.
Le RNDDH se demande aussi pourquoi les responsables des décanats des différentes facultés n’ont pas cherché à rencontrer les étudiants pour discuter des réformes qu’ils réclament au niveau des Universités de l’Etat arguant que les fonds pour effectuer ces réformes ne sont pas disponibles, alors que la corruption au sein des institutions de l’Etat fait rage et que plus de 197 millions de dollars américains ont été dépensés de façon fantaisiste sous le fallacieux prétexte que l’état d’urgence a été décrété.

Le RNDDH comprend la colère et la frustration de ces étudiants. Cependant, il croit que leurs revendications doivent se faire pacifiquement. De plus, il demande aux autorités policière et judiciaire la libération sans condition, de tous les jeunes arrêtés dans le cadre de ces manifestations.


Le RNDDH exhorte le Président René Préval et le Chef du Gouvernement, Madame Michèle D. Pierre-Louis, à faire la publication, dans le journal officiel Le Moniteur, dans un délai raisonnable, de la Loi sur le salaire minimum. Le Président Préval et Madame Pierre Louis doivent aussi fixer leur position sur la question des réformes des Universités d’Etat réclamées par les étudiants. Ces discussions devront se faire avec le Rectorat de l’Université, les décanats des 11 entités et les associations des étudiants, ce, pour aboutir à un consensus entre les différentes parties.

Enfin, le RNDDH rappelle au gouvernement en place que toute politique de « laissez-Grennen » ne peut conduire qu’à la débâcle !


www.rndh.org

Thousands attend Little Haiti funeral for Rev. Gérard Jean-Juste



The passing of Fr. Gérard Jean-Juste forces South Florida Haitian community to reflect on its past, regard its future.




The year was 1977. Haiti's dictator, Jean-Claude ''Baby Doc'' Duvalier, was in the midst of unrelenting repression. Boatloads of Haitian refugees who arrived in South Florida were being jailed. And an unknown, feisty young man in a clerical collar marched up and down the sidewalk in front of Miami's federal building, firing up a crowd that had gathered there.


Intoxicated by his hoarse voice, the excited crowd responded to his calls of justice for Haitian refugees. 'He was going up and down the line chanting -- `Down with Duvalier,' 'Refugee Status for Haitians,' '' Rulx Jean-Bart, a leading organizer of a growing movement at the time, said of the Rev. Gérard Jean-Juste. "That is what excited us about the man.''

Memories like those were recalled Saturday as friends, family, politicians and comrades in the Haitian refugee struggle bid a final farewell to Jean-Juste, known to many simply as Jeri. His unexpected death at age 62, following complications from a stroke and respiratory problems, comes as Haitians continue to demand equal treatment under U.S. immigration policy for migrants still trying to reach South Florida's shores. His death also comes as the children of one-time refugees now fight for political and economic clout.

AT THE FUNERAL

Some 3,000 people packed the inside of Notre Dame d'Haiti Catholic Church, while thousands more stood in the rain outside to pay tribute to the Roman Catholic priest who went from a little-known figure on a Miami street corner to the central figure in the Haitian rights struggle. They considered his legacy in shaping a young but burgeoning South Florida Haitian-American community. And they reflected on the community's past and future.

''We had no access to power, we could not get into the doors, but we fought, we challenged the system,'' said Jean-Bart. "Today, we are at the door. We have a mayor, lawyers, educated kids . . . we passed the torch.'' Mourners wore buttons and T-shirts with the words ''The Struggle Continues.'' The gold casket was covered with the red and blue colors of the Haitian flag and the name of Jean-Juste inscribed on top.

Children and adults, draped in the Haitian flag, took turns standing around his coffin as the image of a younger Jean-Juste -- feeding children, behind prison bars and in the streets of Miami -- streamed across large plasma TVs set up inside and outside the church.
Local politicians as well as a delegation from Haiti were also present.

The theme ''Tout moun se moun,'' or ''Every person is a human being,'' resonated amid calls for the community to unite. Miami Archbishop John C. Favalora spoke about the importance of power with responsibility, reminding the community that despite Jean-Juste's ``own suffering with cancer, his concern was about God's people.

''He has walked his journey with you,'' Favalora said of Jean-Juste, also a champion of the poor. "He has given you hope, strength and courage, but your walk is not over.'' Favalora said Jean-Juste was among those God chooses in every generation to walk with his people. He told the crowd that Haitians have come a long way and that their future weighed heavily on Jean-Juste's heart when the two last spoke last year.

"The journey for you has not ended," he said. "The journey for Father Jean-Juste has ended."
Jean-Juste will be buried next to his mother in his birth town of Cavaillon, Haiti.
Miami Herald

Wednesday, May 27, 2009

Commission Mixte binationale / Propos de la première ministre Michèle Pierre-Louis: [Notre conscience interpellée, notre humanité questionnée]

Nous invitons nos lecteurs à lire les propos de Mme Pierre-Louis, le 21 mai 2009, à l’occasion de l’investiture au ministère des affaires étrangères de la partie nationale de la Commission mixte haitiano-dominicaine. Elle a dit des choses en appelant à la fin des abus contre les concitoyens et concitoyennes haïtiens. Espérons que les exécutants seront en mesure de les appliquer ou d'arriver à un accord avec la partie dominicaine.


(…)
Je ne saurais procéder ce matin à l’ouverture des travaux de la première réunion de la Partie Haïtienne de la Commission Mixte Haitiano-Dominicaine sans évoquer d’entrée de jeu les problèmes qui se posent depuis quelques semaines de part et d’autre de la frontière et qui méritent une attention particulière.

S’il est vrai que le rôle de la Commission Mixte est de prendre en compte les questions d’Etat entre les deux pays qui se partagent l’île et de les porter à un niveau de dialogue et de compréhension réciproque, les évènements récents demeurent encore l’expression de sentiments complexes et des comportements qui en découlent, qui ont marqué et marquent encore les relations entre les 2 pays.

Les agressions répétées, les assassinats gratuits, les harcèlements, les rapatriements intempestifs, les incidents frontaliers dont sont victimes nos concitoyens et concitoyennes interpellent notre conscience et questionnent notre humanité. Cela n’a que trop duré. C’est pourquoi j’ai le ferme espoir qu’en abordant avec sérénité les multiples aspects de nos relations avec nos voisins qui seront traités au sein de la partie haïtienne de la Commission Mixte, et en souhaitant que la partie dominicaine en fasse autant, nous pourrons ensemble assainir le climat et nous engager dans un nouveau paradigme de coopération.

Sachant que je devais procéder au lancement des travaux de la Partie Haïtienne, mon intérêt pour l’histoire m’a portée à revisiter le Dr. Jean Price-Mars qui dans son importante étude « La République d’Haïti et la République Dominicaine – Les aspects divers d’un problème d’histoire, de géographie et d’ethnologie », avait fait le constat suivant : « Dans la différence des origines démographiques de l’une et de l’autre colonie – différence de degrés et non d’espèces – est incluse l’une des données essentielles du problème dont se coloreront les relations haitiano-dominicaines quand dans la genèse des siècles naîtront plus tard les deux entités nationales qui se partageront la domination des terres dont jadis s’enorgueillirent les Couronnes d’Espagne et de France. »

Et plus loin :
« L’Histoire dira la cruauté des éléments humains dans le brassage des contacts multiséculaires – malgré les reniements de style que démentent le miroir brisé des amalgames somatiques, la bigarrure indéfinie des nuances et l’instabilité déconcertante des formes.
… Dans le processus des événements apparaîtra en dernière analyse, le spectre grimaçant d’une perspective de destruction de l’une ou l’autre nationalité par l’une ou l’autre communauté dans la fascination des doctrines de supériorité de races, de classes ou de culture. »

C’était en 1953. Le Dr. Price-Mars avait laissé son poste à la Direction du Ministère des Relations Extérieures de l’époque en 1946, pour aller inaugurer la nouvelle Mission haïtienne transformée en Ambassade Extraordinaire à Ciudad Trujillo. Il resta deux ans à la tête de cette Mission et c’est au cours de ce séjour qu’il commença à amasser les documents qui lui serviront plus tard à écrire son livre. Ses constats sont sans appel, mais ils restent liés à un moment historique précis. Aujourd’hui, 56 ans plus tard où en sommes-nous ?

Faut-il rappeler que les relations avec la République Dominicaine sont parmi les plus anciennes de l’histoire diplomatique d’Haïti ? Et malgré les soubresauts qui la caractérisent et les traces douloureuses laissées par l’histoire dont Price-Mars nous rappelle l’origine, un certain nombre d’accords récents ont été des tentatives de rapprochement et de coopération.


Rappelons en passant l’Accord de coopération signé entre les 2 Etats en mai 1979 et plus récemment encore la décision prise par les Présidents Préval et Balaguer de créer en 1996 la Commission Mixte Haitiano-Dominicaine comme instrument susceptible d’instituer le dialogue et le respect mutuel dans les relations de coopération. Cette commission a tenu 4 réunions alternativement à Santo Domingo et à Port-au-Prince et 10 thèmes d’intérêt réciproque ont été abordés parmi lesquels le commerce et l’investissement, la sécurité, le tourisme et bien sûr les questions migratoires et frontalières.

La dernière session s’est tenue en octobre 1999 à Santo Domingo, et depuis les consultations intergouvernementales ont été suspendues. Je salue donc l’initiative du Président Préval de relancer les travaux de la Commission Mixte que nous inaugurons aujourd’hui, et je me réjouis de la composition de la partie haïtienne qui rassemble, aux côtés des Ministres et hauts fonctionnaires de l’Etat, des représentants du secteur privé, de la société civile et du secteur syndical.

Je proposerais, en accord avec le Ministre des Affaires Etrangères et tous les membres de la Partie Haïtienne, que nos travaux commencent par faire le bilan de la coopération haitiano-dominicaine dans ses aspects protéiformes, et de définir par la suite un plan, un calendrier et des modalités de travail pour les mois à venir que nous proposerons à la Partie Dominicaine, en tenant compte des préoccupations de l’heure. Je souhaite que nous parvenions à dépasser les pronostics pessimistes du Dr. Price-Mars et que les deux Etats, au plus haut niveau, montrent que l’entente qui existe actuellement entre les deux chefs d’Etat se répande dans les deux sociétés, effaçant les scories qui habitent encore un certain imaginaire imprégné de barbaries coloniales.

Je cite souvent le Président Mandela que j’ai écouté dire un jour alors que je visitais l’Afrique du Sud en 1996, « nous n’avons pas le droit d’oublier le passé, mais nous avons le devoir de le transcender. »

Il nous faut élever le débat et aborder avec sérieux, dans le respect mutuel, les problèmes auxquels font face les deux Etats dans leurs relations de part et d’autre de l’île, de manière à relever les défis et à définir un avenir meilleur et harmonieux pour les deux peuples.

L’urgente nécessité d’aborder le dossier migratoire

La question migratoire est désormais incontournable si l'on veut que notre dignité de peuple soit respectée. Trop d'assassinat, d'abus, de meurtre et d'agression ont été repertoriés contre nos compatriotes vivant (illégalement ou non) en Répubique dominicaine. Grâce au Garr on a pu trouver une synthèse de la première réunion de la Partie haïtienne de la Commission mixte haïtiano-dominicaine. Nous voulons croire que de sérieuses discussions auront lieu entre les différents acteurs composant la partie haïtienne avant toute réunion avec la partie dominicaine.

Le 21 mai 2009, la Première Ministre Michèle Duvivier Pierre Louis a présidé la première rencontre de la partie haïtienne de la Commission Mixte haïtiano-dominicaine et a cité une dizaine de thèmes de travail prioritaires pour la Commission dont la migration.

A cette occasion, la Première Ministre a évoqué les récents incidents violents enregistrés contre la communauté haïtienne en République Dominicaine : « les agressions répétées, les assassinats gratuits, les rapatriements intempestifs, les incidents frontaliers dont sont victimes nos concitoyens et concitoyennes interpellent notre conscience et questionnent notre humanité ; cela n’a que trop duré ».

Dans cet ordre d’idées, la cheffe de gouvernement nourrit « le ferme espoir qu’en abordant avec sérénité, [avec nos voisins], les multiples aspects de nos relations qui seront traités au sein de la partie haïtienne de la Commission Mixte et en souhaitant que la partie dominicaine en fasse autant, nous pourrons ensemble assainir le climat et nous engager dans un nouveau paradigme de coopération ».

Le 18 février 2009, le président René Préval a publié un arrêté consacrant la réactivation de la Commission Mixte et fixant la composition de la Partie haïtienne en rappelant que son mandat est de procéder, conjointement avec la Partie dominicaine à une revue régulière de la coopération entre les deux pays et « de recommander aux deux gouvernements les mesures à adopter et à mettre en œuvre en vue d’améliorer et de renforcer la coopération entre les deux Etats notamment dans les domaines du commerce, de l’agriculture, de l’environnement, de l’éducation, de la culture, de la santé, du tourisme, de la migration, des sports, de la sécurité publique et des droits humains… »

Des changements ont été apportés à la composition de la partie haïtienne au sein de la Commission qui passe de 10 à 26 entités et dont la présidence est désormais assurée par la Primature en lieu et place du Ministère des Affaires Etrangères.

La migration , un dossier incontournable

La Commission mixte, créée en 1996, à l’initiative des présidents René Préval et Joaquin Balaguer a tenu 4 réunions alternativement à Santo Domingo et à Port-au-Prince. Les accords de décembre 1999 sur les conditions de rapatriements et de février 2000 sur les conditions de recrutement et d’établissement des contrats résultent des travaux de cette commission touchant à la migration. Ces accords, dans l’ensemble, n’ont pas été appliqués ou respectés par aucune des deux parties.

La dernière session de la Commission s’était tenue en octobre 1999 à Santo Domingo et depuis les consultations inter-gouvernementales avaient été suspendues.
En 2001, 5 ans après la création de la Commission Mixte, l’ex-ambassadeur d’Haïti à Santo Domingo, Guy Alexandre, avait mentionné dans une publication que « la Commission n’a guère pu faire avancer le dossier de la migration ».

Force est de constater que le dossier de la migration ne reçoit pas encore toute l’attention qu’il mérite et lors même des rencontres officielles, les autorités des deux pays esquivent ce point essentiel et sensible des relations haïtiano-dominicaines.

Pourtant, en Haïti comme en République Dominicaine, des voix ne cessent de s’élever pour réclamer des dirigeants des deux Etats une gestion responsable de la migration et la dynamisation effective de cet espace de dialogue qu’offre la Commission mixte bilatérale.

Tuesday, May 26, 2009

Imigrasyon/Ayiti /Etazini/Imigre Ayisyen yo kontinye mobilize pou TPS la


Depi aprè Sekretè dEta ameriken an, Hillary Clinton, pandan yon vizit an Ayiti te deklare ke gouvènman ameriken an ap etidye posibilite pou bay konpatriyòt ayisyen yo, ki te rantre nan peyi Etazini avan ke prezidan Obama te monte sou pouvwa a (20 janvye 2009), TPS la ( sa vle di estati moun ki pwoteje pou yon bout tan sou teritwa ameriken an) okenn desizyon oubyen kominike poko soti bò Washington.




Aktivis ayisyen ak kèk palemantè ameriken ki pa janm bouke defann dwa imigre ayisyen yo kontinye ap egzije TPS la. Aprè plizyè mobilizasyon nan lari New York ak Miami, jounen jodi a se gwo mobilizasyon kap fèt nan West Palm Beach kote tout moun mete men pou yon gwo manifestasyon devan kongrè ameriken an, nan Washington. Depi kèk jou, plizyè asosiyasyon ak sitwayen ap patisipe nan yon gwo maraton pou lwe bis pou ale ak plizyè santèn moun nan kapital federal la.

Pou yo, se ap "yon gwo ouvèti pou plis aktivis, politisyen ak lòt gwoup kap lite nan domèn imigrasyon an rive sansibilize sou kesyon TPS la pou ayisyen yo. Men tou, se ap plis presyon sou administrasyon Obama a".

Aktivis yo jwenn anpil sipò bò kote medya tankou NY Times, New York Daily News, Washington Post ak CNN pou nou site sila yo sèlman; Genyen tou kèk gòganizasyon tankou US Conference of Catholic Bishops, the NAACP, the National Immigration Forum ak yon pakèt lòt kowalisyon nan kesyon imigrasyon. Epi tou, genyen 40 lòt palemantè ki rive siyen pwopozisyon lwa TPS pou ayisyen ke reprezantan Alcee Hastings (Demokrat-Florida) te soumèt ak paleman ameriken an.

Nap raple ke jou ki te 16 fevriye 2009 la, otorite imigrasyon (U.S. Immigration and Customs Enforcement) nan Etazini te pran desizyon pou repedale ak pwosesis depòtasyon yo nan peyi a. Genyen 30, 299 imigre ayisyen ki anba pwosesis sa a, san konte 598 ki nan prizon ak 243 ke yap siveye nan kay yo.




Miami-Dade leve kanpe

Nan Miami, prezidan Dennis C. Moss ak Komisyone yo nan Konte a mande Prezidan Obama pou li bay imigran Ayisyen yo estati pwoteksyon tanporè a. Yon jou avan fèt drapo ayisyen an, jou 17 mas la, Dennis C. Moss ak tout Komisyon Konte an okonplè te adrese yon lèt a Prezidan Barack Obama, ki mande li "aji kounyeya pou bay tretman jis ak ekitab a tout imigran yo nan kominote nou an."

Nan lèt sa a, ofisyèl yo nan Konte Miami-Dade raple prezidan an ke yo te angaje yo anpil nan ede zile a konbat plizyè kriz an 2008. Te genyen manifestasyon an Ayiti nan mwa davril ane dènyè lè pri manje an te monte mondyalman, sa ki te fè anpil moun sou zile a rete san manje pandan plizyè jou. Pi devan nan mwa dete yo, Ayiti pran frap nan men kat gwo siklòn. De santèn moun te mouri, ak de milye te rete sanzabri apre tanpèt yo. Fwaye yo, enfrastrikti, ak danre yo te detwi tou.

"Nan eta mwen wè moun yo ap viv an Ayiti an mwen kapab dekri ke yo nan povrete absoli ", Prezidan Moss tap esplike. "Genyen Ayisyen kap viv san okenn twati anlè tèt yo, san elektrisite, san dlo dlo potab, epi yo tonbe nan manje labou pou yo siviv. Komisyon Konte an pa kapab an tout konsyans kite imigran Ayisyen ki deja nan kominote nou an retounen nan kondisyon mizè sa yo. Genyen yon vrè bezwen pou yo bay Ayisyen yo yon azil [ki pwoteje yo pou yon moman] epi mwen swete ke Prezidan Obama vrèman konprann obligasyon sa a."

Bò kote pal, reveran Doktè Harold Vieux, prezidan Asanble Relasyon Kominotè Konte Miami-Dade fè konnen: "Li deja byen klè ke pa genyen ase enfrastrikti ak resous andedan Ayiti menm ki pou sipòte yon gwo kantite depòte dèzetaziniNi de moun ki an Ayiti ki yo menm pa kapab tann pou yo jwenn chans pou yo mete vi yo an danje sou travèse lanmè danjere".

"Ayiti devaste kidonk li vreman imoral pou fòse moun ki deja nan kominote sa a retounen pou ale viv nan kondisyon sa yo. Lè peyi Etazini te bay Ayisyen yo amnesti nan ane ki pase yo, pat janm genyen okenn gwo egzòd pèp ki te kite zile a. Moun riske vi yo lè yo pèdi tout espwa. Bay TPS la ak refijye ki aktyèlman Ozetazini, sa va yon sous de gwo èd ak konfò a pèp Ayisyen an," pawòl Rev. Dr. Vieux.

Sunday, May 24, 2009

États-Unis/Terrorisme/ Un Haïtien impliqué dans une tentative de double attentat à New York

De Haut en Bas et de Gauche à Droite: Onta Williams, David Williams, Laguere Payen et James Cromitie.

Un américain d’origine haïtienne, Laguerre Payen (À gauche et en bas avec à sa droite James Cromitie, le leader), a conspiré avec trois autres américains de confession musulmane pour perpétrer un double attentant dans l’État de New York. Ils ont été épinglés, mercredi, par la police fédérale américaine.

La justice américaine a annoncé jeudi l'arrestation et l'inculpation de quatre Américains, accusés de planifier des attaques terroristes contre des objectifs militaires et une synagogue à New York. [Il s'agit de James Cromitie, 44; David Williams (alias Daoud), 28; Onta Williams (Hamza), 32 et Laguerre Payen, 27. ]

Les quatre hommes ont été arrêtés mercredi sous l'accusation de "complot visant à provoquer des explosions près d'une synagogue dans le quartier de Riverdale, dans le Bronx, à New York, et à tirer sur des avions militaires stationnés sur la base de la garde nationale, à l'aéroport de Stewart, à Newburgh, New York, avec des missiles sol-air Stinger", selon un communiqué du procureur.

Pour obtenir ces armes, les personnes appréhendées, nées aux États-Unis et résidant à Newburgh dans l'état de New York, étaient en contact avec un indicateur du FBI sous couverture, qui a fourni au groupe "un missile inactif et des explosifs inertes", explique ce communiqué. Les suspects étaient sous surveillance depuis l'an dernier.

Laguerre Payen, alias Amin ou Almondo, américain d’origine haïtienne a été contacté, alors qu’il était en prison, par un certain James Cromitie, le chef du groupe des quatre qui était lui aussi un prisonnier. Un contact avait été établi en juin 2008 entre un agent du FBI et James Cromitie, lequel s'était plaint auprès de lui de la guerre menée par les États-Unis en Afghanistan et avait manifesté son "intérêt d'entreprendre quelque chose contre l'Amérique", selon la plainte déposée. À partir d'octobre 2008, le contact avec les quatre hommes s'est poursuivi sur une base régulière dans un immeuble new-yorkais, dans lequel le FBI avait installé un équipement de surveillance audio et vidéo.


En avril dernier, le groupe a choisi la synagogue (Riverdale Jewish Center) qu'il voulait attaquer, dans le Bronx, et a commencé à prendre des photos d'avions militaires sur la base de Stewart, à Newburgh. "Comme indiqué dans l'acte, les accusés voulaient s'engager dans des attaques terroristes, a déclaré le procureur Lev Dassin. Par chance, ils ont sollicité l'aide d'un témoin coopérant avec le gouvernement. Ils étaient convaincus que les armes fournies étaient en parfait état de marche."

Arrêtés par le FBI mercredi dernier à New York, ils ont comparu le jour suivant devant un tribunal. Ils risquent entre 25 ans de prison et la réclusion à perpétuité.


HPN
(English version)


Men Arrested in New York Bomb, Missile Plot
Four men, hoping to carry out a jihad against the United States, have been arrested after planting what they thought were explosives near a synagogue and community center in New York. The men also plotted to shoot down a military plane.
The suspects were arrested Wednesday night, shortly after planting a mock explosive device in the trunk of a car outside the Riverdale Temple and two mock bombs in the backseat of a car outside the Jewish Center, authorities said.

At a news conference outside the Bronx temple, Police Commissioner Raymond Kelly quoted one of the men as saying, “If Jews were killed in this attack … that would be all right.” James Cromitie, David Williams, Onta Williams and Laguerre Payen, all of Newburgh, were charged with conspiracy to use weapons of mass destruction within the United States and conspiracy to acquire and use anti-aircraft missiles, the U.S. attorney’s office said.

“They stated that they wanted to commit Jihad,” Kelly said. “They were disturbed about what happened in Afghanistan and Pakistan, that Muslims were being killed.”

An official told The Associated Press that three of the men are converts to Islam. The official spoke on condition of anonymity because the person was not authorized to discuss details of the investigation. Three of the defendants are U.S. citizens and one is of Haitian descent, officials said.

The defendants are due in federal court Thursday in suburban White Plains.


AP