Wednesday, April 29, 2009

LIBÉRATION DE DIGNITAIRES LAVALAS / Quarante-huit heures après, les réactions abondent



Quarante huit heures après la libération de quatre responsables lavalas et partisans zélés de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, les réactions pleuvent. Étudiants, membres du rectorat de l’Université d’État d’Haïti (UEH), opposants farouches au régime déchu, tous unissent leurs voix pour condamner la décision du tribunal criminel de Port-au-Prince, siégeant sans assistance de jury, de libérer Annette Auguste, Paul Raymond, Yvon Antoine et Georges Honoré pour « absence de preuves ».

Le vice-recteur aux Affaires académiques de l’UEH, Wilson Laleau, déclare que « tout a été fait vraisemblablement pour que les victimes ne soient pas représentées au procès ». Il a été informé rien que deux jours avant la tenue de l’audience, soit le samedi 12 août. « Une affaire aussi importante pour notre société ne peut être traitée n’importe comment. La justice a failli », opine le vice-recteur qui n’a pas voulu toutefois s’exprimer au nom de l’Université. Il rejette d’un revers de main toute déclaration tendant à accuser d’irresponsabilité le rectorat de l’université dans le cadre de ce dossier.

Professeur à l’université, Christian Rousseau s’est dit « indigné ». « Je suis déçu. On m’a rapporté qu’il y a eu une certaine légèreté au niveau de la constitution du dossier. Mais, je ne veux pas rentrer dans les détails. Je dois rencontrer le recteur Paquiot pour avoir une vue générale de la situation. », indique le professeur.

« Purement politique ». C’est ainsi qu’Hervé Saintilus, ancien président de la Fédération des étudiants universitaires d’Haïti (Feuh), a qualifié la décision du tribunal criminel de Port-au-Prince. « Nous avons déposé une plainte au Parquet du tribunal civil de Port-au-Prince le 27 juillet 2004. Quelques noms de présumés bandits ont été cités. Certains étudiants ont même osé donner des numéros de téléphone au cas où », a rapporté Hervé Saintilus déplorant le fait que les étudiants n’aient pas été entendus dans le cadre de l’instruction de cette affaire.

D’autres étudiants de l’UEH ont critiqué le rectorat « qui n’a pas mis les bouchées doubles afin que l’université puisse obtenir justice ». « Aucun cahier de doléances n’a été mis à la disposition des victimes du 5 décembre 2003 pour une éventuelle plainte contre les bourreaux », ont avancé certains étudiants révoltés.

Anette Auguste dit Sò Ann, Paul Raymond, Yvon Antoine dit Yvon Zap-zap et Georges Honoré ont été acquittés, lundi, pour « absence de preuves » par le tribunal criminel de Port-au-Prince présidé par le juge Fritznel Fils-Aimé. Ils étaient accusés d’implication dans les violences enregistrées le 5 décembre 2003 à la faculté de Sciences humaines et à l’Institut national de gestion et des hautes études internationales. Des étudiants ont été bastonnés. Le recteur Pierre-Marie Paquiot a eu les deux jambes brisées par un coup de barre de fer assené par des partisans de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide.

Jeudi 17 août 2006

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