Wednesday, April 29, 2009

Route de Bourdon / Une tombe sous les pieds


Des milliers d’usagers de la route de Bourdon savent-ils que leur vie repose sur quelques pierres ?


Depuis tantôt un mois, sur la route de Bourdon, se sont accentuées les menaces d’effondrement du tronçon situé entre l’impasse Garnier et la Vallée de Bourdon. Cette situation est due à l’effet des eaux de ruissellement qui creusent la ravine située à proximité de la route. D’ici deux semaines, un palliatif pourrait être trouvé par les responsables qui annoncent cependant que des débours d’environ 3 000 000 de gourdes sont indispensables pour exécuter le travail nécessaire.


Hier dimanche, Le Matin a visité les lieux. « En cas de fortes averses, des pertes considérables en matériels et en vies humaines pourraient être enregistrées dans la vallée de Bourdon ». Déclaration faite par l’ingénieur Joiséus Nader, responsable du chantier mis sur place pour les travaux d’urgence que nécessite l’état de la route. La Vallée de Bourdon se trouve en aval de la pente raide qui la sépare de la route de Bourdon. Lors de la construction de cette route, des paniers en murs de soutènement (gabions) ont été entreposés au flanc de la colline. Ceci pour éviter des affouillements.


Mais, depuis environ une dizaine d’années, cette zone est devenue un bidonville en pleine ravine. De plus, inconsciemment, des membres de la population s’adonnent à l’extraction des gabions pour la construction de maisons ou pour le commerce. Interrogé sur les solutions possibles, l’ingénieur Joiséus recommande «le blocage de l’hémorragie à 12 mètres de hauteur, l’inclinaison étant de 45 à 50 mètres, durant au moins deux semaines. D’ici 3 à 4 mois au total, les murs de soutènement seront pratiquement rétablis et le caniveau sera rectifié afin de permettre la descente d’eau ».


Invitant les membres de la population à ne pas opter pour des activités d’autodestruction, l’ingénieur Nader Joiséus a indiqué que les travaux en cours participent de la nécessité de rassurer la population au cours de la période cyclonique pour laquelle on prévoit 17 tempêtes et 9 ouragans.D’autre part, une visite le long de la ravine Garnier nous a permis de constater que la situation est alarmante. La majorité des riverains sont peu ou pas du tout sensibilisés sur ce problème.


Questionnés sur le travail que réalise l’équipe des TPTC, ils répondent : « se zafè yo yap regle ». Certains, par contre, ont dit reconnaître que « si les autorités n’interviennent pas, la colline peut à n’importe quel moment s’affaisser.» De l’avis de l’ingénieur Joiséus, cette situation traduit la précarité de cette vallée et découle du manque d’éducation de notre population.



Lundi 19 juin 2006

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