Wednesday, May 27, 2009

L’urgente nécessité d’aborder le dossier migratoire

La question migratoire est désormais incontournable si l'on veut que notre dignité de peuple soit respectée. Trop d'assassinat, d'abus, de meurtre et d'agression ont été repertoriés contre nos compatriotes vivant (illégalement ou non) en Répubique dominicaine. Grâce au Garr on a pu trouver une synthèse de la première réunion de la Partie haïtienne de la Commission mixte haïtiano-dominicaine. Nous voulons croire que de sérieuses discussions auront lieu entre les différents acteurs composant la partie haïtienne avant toute réunion avec la partie dominicaine.

Le 21 mai 2009, la Première Ministre Michèle Duvivier Pierre Louis a présidé la première rencontre de la partie haïtienne de la Commission Mixte haïtiano-dominicaine et a cité une dizaine de thèmes de travail prioritaires pour la Commission dont la migration.

A cette occasion, la Première Ministre a évoqué les récents incidents violents enregistrés contre la communauté haïtienne en République Dominicaine : « les agressions répétées, les assassinats gratuits, les rapatriements intempestifs, les incidents frontaliers dont sont victimes nos concitoyens et concitoyennes interpellent notre conscience et questionnent notre humanité ; cela n’a que trop duré ».

Dans cet ordre d’idées, la cheffe de gouvernement nourrit « le ferme espoir qu’en abordant avec sérénité, [avec nos voisins], les multiples aspects de nos relations qui seront traités au sein de la partie haïtienne de la Commission Mixte et en souhaitant que la partie dominicaine en fasse autant, nous pourrons ensemble assainir le climat et nous engager dans un nouveau paradigme de coopération ».

Le 18 février 2009, le président René Préval a publié un arrêté consacrant la réactivation de la Commission Mixte et fixant la composition de la Partie haïtienne en rappelant que son mandat est de procéder, conjointement avec la Partie dominicaine à une revue régulière de la coopération entre les deux pays et « de recommander aux deux gouvernements les mesures à adopter et à mettre en œuvre en vue d’améliorer et de renforcer la coopération entre les deux Etats notamment dans les domaines du commerce, de l’agriculture, de l’environnement, de l’éducation, de la culture, de la santé, du tourisme, de la migration, des sports, de la sécurité publique et des droits humains… »

Des changements ont été apportés à la composition de la partie haïtienne au sein de la Commission qui passe de 10 à 26 entités et dont la présidence est désormais assurée par la Primature en lieu et place du Ministère des Affaires Etrangères.

La migration , un dossier incontournable

La Commission mixte, créée en 1996, à l’initiative des présidents René Préval et Joaquin Balaguer a tenu 4 réunions alternativement à Santo Domingo et à Port-au-Prince. Les accords de décembre 1999 sur les conditions de rapatriements et de février 2000 sur les conditions de recrutement et d’établissement des contrats résultent des travaux de cette commission touchant à la migration. Ces accords, dans l’ensemble, n’ont pas été appliqués ou respectés par aucune des deux parties.

La dernière session de la Commission s’était tenue en octobre 1999 à Santo Domingo et depuis les consultations inter-gouvernementales avaient été suspendues.
En 2001, 5 ans après la création de la Commission Mixte, l’ex-ambassadeur d’Haïti à Santo Domingo, Guy Alexandre, avait mentionné dans une publication que « la Commission n’a guère pu faire avancer le dossier de la migration ».

Force est de constater que le dossier de la migration ne reçoit pas encore toute l’attention qu’il mérite et lors même des rencontres officielles, les autorités des deux pays esquivent ce point essentiel et sensible des relations haïtiano-dominicaines.

Pourtant, en Haïti comme en République Dominicaine, des voix ne cessent de s’élever pour réclamer des dirigeants des deux Etats une gestion responsable de la migration et la dynamisation effective de cet espace de dialogue qu’offre la Commission mixte bilatérale.

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