Friday, July 10, 2009

Bill Clinton/Haïti / Constat des lieux !


L’ancien président des Etats-Unis et actuel représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Haïti, William Jefferson Clinton est dans nos murs depuis la soirée du lundi. Dans le cadre de sa mission dont le but n’est pas encore clairement défini selon certains commentateurs haïtiens, c’est la première visite officielle de M. Clinton dans son rôle d’envoyé spécial en Haïti.

Arrivé dans la soirée du lundi 6 juillet 2009 aux environs de 9 heures, il a été conduit dans le plus grand secret à son lieu de résidence pendant son séjour en Haïti. Nous savons cependant qu’il a rencontré le président Préval dans la soirée du lundi pour une réunion de travail.Cependant, l’itinéraire, les buts ou même la durée de la visite de Bill Clinton en Haïti tombent sous le sceau du secret d’État.
Aucune rencontre avec la presse n’est prévue lors de ce voyage. M. Clinton a visité Carrefour- Feuilles, Cité Soleil et la ville des Gonaives. Il a eu des séances de travail avec le Président Préval, Madame le Premier ministre, des membres du secteur privé, des représentants d’organisations internationales travaillant sur le terrain et des acteurs de la société civile.

C’est en hélicoptère que Bill Clinton et René Préval sont arrivé aux Gonaives mardi matin. Accompagné des ministres de l’Agriculture et de l’Intérieur, des responsables de la Minustah, et des autorités locales, ils ont fait une visite des lieux pour constater des progrès effectués dans les travaux d’aménagement, suite aux intempéries de l’année dernière. Lors de cette visite aux Gonaïves ce mardi, le président René Préval a tenu à clarifier un point important « Bill Clinton est un grand ami d’Haïti, il ne vient pas pour gouverner mais plutôt pour jouer un rôle de coordonateur de l’aide à Haïti ». [Il] précise que M. Clinton ne va pas gérer cette aide.

[Le président Préval] a également démenti la rumeur qui prétend que l’ex-président Clinton voudrait avoir son bureau au Palais national. Bill Clinton, indique le président haïtien, aura son bureau à Washington. L’ancien ministre Lesly Voltaire est chargé de monter un bureau en Haïti pour faire la liaison avec le bureau de M. Clinton aux États-Unis, a-t-il ajouté.

Après les Gonaïves, Bill Clinton est rentré à Port-au-Prince. Il poursuit sa visite dans une usine de transformation de mangues à Cité Soleil. C’est ainsi que dans la journée du mardi, vers les trois heures, il a visité un projet de transformation de déchets en briquettes dans la zone de Carrefour-Feuilles. Mercredi, il a rencontré des hommes d’affaires haïtiens pour discuter des défis et opportunités que confronte ce secteur clé pour le développement du pays.

Cependant, les présidents des deux chambres, haute et basse, n’ont pas caché leurs frustrations face à l’atmosphère de secret d’État qui entoure le but de la visite de Monsieur Clinton en Haïti. S’exprimant sur les ondes de Radio Vision 2000, le président du Senat, le Docteur Kelly C. Bastien et celui de la Chambre des députés Monsieur Louis-Jeune Levaillant ont dénoncé le caractère trop "top secret" de la mission du représentant de Ban Ki Moon ainsi que son implication dans des dossiers importants pour l’avenir des haïtiens tel l’environnement.
Notons que lors de sa première visite avec le secrétaire général de l’ONU, Bill Clinton s’était fait accompagner par des personnalités ayant des connaissances et des liens d’affaires avec Haïti. Citons, le docteur Paul Farmer, un spécialiste du sida œuvrant en Haïti depuis de longues années, Dennis O’Brien de la Digicel ou Doug Baker, le PDG de Laureate Education. Le salaire officiel de Bill Clinton en tant que représentant de l’ONU en Haiti est d’un dollar symbolique. Parce que Bill Clinton est l’époux de l’actuel ministre des Affaires étrangères des États-Unis, les avocats du Département d’État ont du donner leur approbation légale à cette nomination.

En effet, la fondation caritative de Monsieur Clinton œuvre déjà en Haïti dans les secteurs de la santé, du Sida, de l’environnement et du développement économique. Il ne saurait y avoir des conflits d’intérêts entre les différentes activités privés des Clintons et la politique étrangère américaine.






Le Matin, mercredi 8 juillet 2009

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