Saturday, August 29, 2009

IMMIGRATION/ETATS-UNIS/HAITI La réforme de l’immigration fixée à 2010

Les illégaux haïtiens s’impatientent et s’inquiètent


Ils se sont mobilisés dans plusieurs villes des États-Unis récemment. En avril dernier, la déclaration de la Secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, lors de sa première visite en Haïti, les avait reconfortés. Quatre mois après, la trentaine de milliers de sans-papiers* haïtiens vivant aux États-Unis sont dans l’attente d’une nouvelle loi / de la réforme sur l’immigration et s’inquiètent d’une éventuelle déportation. Mais à quand cette fameuse réforme sur l’immigration ?


La semaine écoulée, la Secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis a dirigé une importante réunion –la deuxième de ce genre en six mois – autour du thème « Comprehensive Immigration Reform (la réforme compréhensive de l’immigration). Janet Napolitano, 57 ans, a été rejoint par 130 personnalités, entre autres, sénateurs, membres de la chambre des représentanst, leaders du mouvement pour la réforme de l’immigration, activistes des droits des illégaux et membres du gouvernement. C’était pour elle et pour le président Obama – qui a fait une courte apparition – l’occasion de réaffirmer leur volonté de traiter la question avec rigueur.

Cette rencontre, fermée aux journalistes, a lieu suite aux recommandations du 44è président des États-Unis. Jugeant nécessaire de trouver un moyen pour régulariser les personnes sans-papiers vivant aux États-Unis, Barack Obama a annoncé que la secrétaire à la Sécurité intérieure allait constituer un groupe de travail avec les leaders du Congrès afin de concocter une proposition concrète visant à sécuriser les frontières américaines et à « reconnaître et régulariser le statut des sans-papiers ».

Coincé depuis environ trois semaines consécutives dans un débat houleux sur la réforme du système de santé, le président Obama est de plus en plus incertain quant à l’adoption d’une nouvelle loi sur l’immigration à la fin de cette année et joue la carte de la prudence. « Aujourd’hui, j’en ai beaucoup dans mon assiette, a-t-il déclaraé lors du sommet de Mexico. C’est très important d’ordonner ces grandes initiatives afin qu’elles n’échouent pas en même temps ».

La réforme aura lieu en 2010

« Pour ne pas être trop ambitieux, a précisé le président américain, la réforme doit attendre 2010. Malgré cela, elle connaitra un sérieux test politique». Rappelons qu’en avril dernier, Barack Obama avait promis que la réforme de l’immigration sera adoptée à la fin de 2009, après deux échecs en 2006 et 2007, sous l’administration de son prédecesseur George W. Bush.

Sur le cas précis d’Haïti, Obama a indiqué que ce problème doit être réglé par une réforme globale de la loi sur l'immigration. « Mon administration entend continuer avec le processus de révision de la politique américaine sur la déportation des sans-papiers haïtiens ... [car] un afflux soudain de gens déportés de la Floride vers Haïti pourrait représenter un problème humanitaire potentiel».

Ainsi, si la réforme de l’immigration est adoptée au début de 2010, au lieu d’être éligible pour le TPS comme les Honduriens, les Nicaragueyens, les Salvadoriens, les Soudanais et les Somaliens, il se pourrait que les sans-papiers haïtiens aient accès automatiquement à la carte de résidence permanente. Pour l’instant, l’administration d’Obama n’a encore fait état d’aucun plan, ni de stratégie.

« Mobilisons-nous »

Ici au sud de la Floride, les émissions relatives au débat sur le TPS abondent. Marathons, maifestations, réunions communautaire, porte-à-porte, spots radiophonique... autant d’initiative entreprises par des organisations communauatires haïtiennes depuis la montée au pouvoir du président Barack Obama pour l’obtention du statut de protégé temporaire {en anglais, Temporary Protected Status (TPS).

Suite aux déclarations du président américain, les illégaux haïtiens disent s’inquiéter et jugent important de continuer la mobilisation pour contrecarrer les mesures de déportation des illégaux et obtenir le TPS.

Le 30 juillet dernier, consacré « Haitian Lobbying Day », l'association des Haïtiens unis aux États-Unis (United Haitian association of USA Inc.) a été reçue au Congrès américain à propos du dossier de l’immigration alors que parallèlement, des centaines d’autres compatriotes venus de nul part ont gagné les rues de Washington pour déclarer leur ras-le-bol quant à la politique discriminatoire appliquée à l’endroit des Haïtiens.

En avril, lors d’une visite de quelques heures en Haïti, Mme Clinton avait souligné qu’une certaine catégorie d’illégaux haïtiens, admis sur le sol américain avant la montée officielle du nouveau gouvernement, obtiendra probablement le Statut de résident temporaire (TPS en anglais) ». Plus récemment, le mari de la Secrétaire d’État, l’ex-président Clinton, a invité les Haïtiens de la diaspora à continuer à faire pression afin d’obtenir le TPS en faveur des illégaux.

« Vous devez continuer à mettre la pression, mais non de façon hostile », a conseillé l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations-Unies en Haïti, précisant qu’environ 200 pays [soit 12 millions d’immigrés illégaux, en majorité des latinos] attendent une décision similaire des autorités américaines.


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* Selon la loi américaine, est considérée illégale, toute personne qui est entrée aux USA, soit sans autorisation, sans documents légaux, ou qui a violé les termes de son séjour, ou alors qui a outrepassé son visa de séjour (excéder le droit de séjour permis par le visa). Tout individu qui se trouve dans l’un ou l’autre de ces cas est un sans-document / sans-papiers. La loi prévoit alors une procédure de déportation et d’interdiction future de séjour avec d’autres peines et conséquences.

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